Bangui, République centrafricaine, 16 juillet 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis que les FACA ont chassé hors de la ville d’Obo les troupes d’Ali Darassa, le mercenaire cherche tous les moyens pour se remettre en selle. Après Abass Sidiki, avec qui il tente de s’allier pour la soi-disante « protection de la communauté peulh » aux Nations-Unies, le voilà qui invite un revenant à sa table. Qui se souvient du général Moussa Assimeh ? Un des chefs de guerre les plus puissants de l’ex-Séléka serait pourtant de retour en Centrafrique.
C’était un des hommes clés de l’offensive de la Séléka en Centrafrique. L’homme fort sur lequel Michel Djotodia s’est aussi appuyé pour maintenir son pouvoir, a dû repartir sous la pression internationale en septembre 2013, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Moussa Assimeh n’est pas une balle perdue. Ce dernier est un barbare de plus venu piller la Centrafrique. Il s’est d’abord fait connaître dans le Darfour, où les milices Djendjawid ont pendant des années rasé, pillé et brûlé sans vergogne les villages, massacré les populations chrétiennes et animistes, vidant des régions entières de leur population. A Bangui, « chargé du maintien de l’ordre », il s’est rendu célèbre par ses exactions, en envoyant ses bandes tuer et piller les quartiers qui lui posaient problème, en faisant régner suspicion, délation, et en utilisant comme prison un vieux container en plein soleil… Sa spécialité : la « pacification ». Avec de telles méthodes, plus rien ne bouge, ni mort, ni vivant.
Mais que vient faire ce mercenaire soudanais à Bambari ? Comment a-t-il pu arriver depuis Am Dafok avec plusieurs dizaines de combattants lourdement armés ?
Certains affirment qu’il aurait été aidé par les mercenaires russes qui exploitent les mines d’or de Ndassima, qu’ils font garder et gérer par les milices d’Ali Darassa. Dans quel but ? Ali Darassa, ancien coupeur de route devenu chef de guerre de l’UPC, a perdu de son éclat depuis l’affaire d’Obo, où il aurait perdu plus de 40 hommes. Il devrait se méfier. Comme dit le proverbe : « Qui veut manger avec le diable, doit prendre une longue cuillère » ! Les Russes font la même chose que ce qu’ils ont fait en Tchétchénie, en Ukraine ou au Soudan : laisser leurs mercenaires nommer des chefs de guerre pour faire régner, par la terreur, l’ordre nécessaire à leurs affaires. Qui peut encore croire que la Russie est venue assurer la sécurité dans notre pays, qui n’a jamais été aussi morcelé, livré aux mains de bandes armées sans scrupules ? Nos ressources pillées, ils repartiront. Les mercenaires du nord aussi. Il ne restera au pays de Boganda, que les cailloux dont personne ne veut.
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