Désiré ERENON dénonce la sélectivité gouvernementale dans l’accord de paix centrafricain

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le constitutionnaliste centrafricain Désiré ERENON questionne l’exclusion de nombreux groupes armés du processus de négociation du 19 avril.
L’accord du 19 avril entre Bangui et les factions UPC d’Ali Darassa et 3R de Sambé Bobo divise. Le Dr Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le constitutionnaliste centrafricain Désiré ERENON questionne l’exclusion de nombreux groupes armés du processus de négociation du 19 avril.
, président du parti Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple et constitutionnaliste, dénonce un processus “assez sélectif et discriminatoire” lors de son entretien avec la radio Ndékè Luka.
Le choix gouvernemental d’inclure uniquement l’UPC et 3R interroge. De nombreux autres groupes armés opèrent sur le territoire centrafricain : ceux dirigés par Nourredine Adam, François Bozizé, Maxime Mokom, Nour-Gregaza ou les miliciens Azandé. Leur exclusion de ce processus de paix fragilise sa portée globale.
“Je ne comprends pas le caractère parcellaire de cet accord”, confie Désiré ERENON. Cette approche fragmentée risque de maintenir des foyers de tension dans les régions où ces groupes exclus continuent d’opérer. Comment espérer une paix durable en ignorant une partie des acteurs du conflit ?
L’opacité entourant l’accord aggrave ces interrogations. “Il y a beaucoup de mystères” autour de ce texte non rendu public, observe le constitutionnaliste. Cette absence de transparence empêche toute évaluation objective des critères ayant guidé cette sélection. Pourquoi l’UPC et 3R ont-ils été privilégiés ? Quels mécanismes ont déterminé ces choix ?
L’accord prévoit l’intégration d’ex-combattants dans l’armée nationale et le gouvernement. Cette disposition entre en contradiction avec la Constitution centrafricaine de 2023, qui interdit la nomination de membres de groupes armés dans certaines institutions étatiques. “Comment le président s’accommode de la nomination de ces groupes armés avec le respect des dispositions constitutionnelles ?”, s’interroge Hérénon.
Cette incompatibilité juridique soulève des questions sur la légalité même de l’accord. Un processus de paix peut-il s’affranchir de la loi fondamentale du pays ? Cette démarche ne risque-t-elle pas de créer un précédent dangereux pour l’État de droit ?
Le constitutionnaliste dénonce également la logique gouvernementale qui privilégie le dialogue avec certains groupes armés tout en excluant l’opposition démocratique. “Je ne vois pas de raison de dialoguer avec les groupes armés, de leur faire de la place, de les nommer dans le gouvernement, et refuser de dialoguer avec ceux qui combattent pour la démocratie, les mains nues”, déclare-t-il.
Cette exclusion de forces politiques qui militent pour l’État de droit sans recourir à la violence pose question. Elle pourrait exacerber les tensions politiques et compromettre un processus électoral apaisé, pourtant essentiel à la stabilisation du pays.
La dissolution et le cantonnement des groupes armés, ainsi que la reconversion de leurs membres, constituent des mesures positives. “Tout ce qui peut aller dans le sens de la paix pour les populations centrafricaines, je suis d’accord”, concède Hérénon. Mais ces avancées perdent de leur impact si elles ne concernent qu’une fraction des acteurs du conflit.
Les populations d’Ouham, Bambari, Alindao et d’autres régions continuent de subir les exactions de groupes armés non concernés par cet accord. Leur espoir de paix demeure suspendu à un processus incomplet qui pourrait maintenir des zones d’instabilité.
L’accord du 19 avril pourrait constituer une étape vers la pacification du pays. Mais son caractère sélectif, son opacité et ses contradictions constitutionnelles limitent sa crédibilité. Sans approche inclusive englobant l’ensemble des acteurs armés et l’opposition démocratique, cette initiative risque de n’offrir qu’une paix partielle et fragile….
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