À la barrière du PK9, à Bimbo, les mercenaires russes du groupe Wagner se transforment en agents de douane et des impôts

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Les mercenaires russes du groupe Wagner se transforment en agents de douane et des impôts à la barrière du PK9

 

Les mercenaires russes du groupe Wagner se transforment en agents de douane et des impôts à la barrière du PK9
Un mercenaire russes à la douane de Béloko, à la frontière avec le Cameroun

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À la barrière du PK9, sortie sud-ouest de la capitale, les Russes de Wagner jouent les douaniers et collecteurs d’impôts, volant les recettes d’une Centrafrique livrée à la merci des russes et des mercenaires.

 

Le pays de Boganda, pays de Zo Kwé Zo, la République centrafricaine,  traverse depuis plusieurs années une crise qui dépasse l’entendement. Non contente d’être déchirée par des années de guerre, elle est aujourd’hui pillée sans scrupule par des mercenaires russes qui opèrent comme s’ils sont dans un village de la Russie. Le groupe Wagner, cette milice privée russe aux méthodes très criminelle, ne se limite plus à un rôle de soutien armé au régime de Bangui. À la barrière du PK9, sur la route menant vers Pissa, Mbaïki et Moungoumba, ces mercenaires se sont arrogé le rôle d’agents des douanes et des impôts, collectant taxes et frais avec une audace sidérante. Ce n’est pas une simple incursion : c’est un racket organisé, un vol des ressources nationales sous les yeux d’un gouvernement complice.

 

En effet, le 4 avril 2025, alors que Bangui vibrait au rythme des manifestations du Bloc républicain pour la défense de la constitution, Wagner a profité de l’agitation. Pendant que les regards se tournaient vers les cortèges protestant contre un régime à bout de souffle, les mercenaires russes ont agi avec une précision chirurgicale. À la barrière du PK9, ils ont expulsé les agents des douanes et des impôts en poste, sans ménagement ni négociation. Du 4 au 8 avril, pendant quatre jours consécutifs, ils ont tenu le contrôle total du checkpoint. Chaque véhicule, chaque moto, chaque commerçant passant par là a dû payer. Les recettes, qui auraient dû renflouer les caisses de l’État, ont disparu dans les poches de Wagner. Cette opération, loin d’être spontanée, révèle une stratégie bien pensée, exécutée par un groupe qui sait qu’il n’a rien à craindre.

 

Ce scandale n’est que la pointe d’un iceberg bien plus inquiétant. Il y a deux ans, la présence de Wagner aux postes frontaliers, notamment à Béloko, à la frontière camerounaise, avait déjà fait scandale. Ces postes, stratégiques pour le commerce, génèrent des revenus essentiels pour un pays exsangue. À l’époque, les protestations des douaniers centrafricains, des citoyens et de la communauté internationale via le FMI, avaient forcé Wagner à faire profil bas. Mais ce recul n’était qu’une feinte. Aujourd’hui, les mercenaires sont de retour, plus insidieux et plus gourmands. Ils ne se contentent plus d’observer ou d’influencer : ils siphonnent directement les taxes sur des produits comme le pétrole ou les marchandises importées. Quand l’argent manque, ils n’hésitent pas à improviser une barrière, comme au PK9, pour collecter ce qu’ils veulent. Aucun contrôle, aucune transparence, aucune limite.

 

Le régime du président Faustin-Archange Touadéra surnommé Baba Kongoboro est au cœur de ce désastre. Depuis 2018, Wagner est présent en RCA, initialement pour contrer les groupes rebelles. Certains, à Bangui, leur ont même attribué un rôle décisif dans la défense de la capitale en 2021. Mais ce qui était vendu comme une alliance sécuritaire s’est transformé en un marché de dupes. Wagner ne protège pas la RCA : il la dépouille. Or, diamants, et maintenant recettes fiscales : rien n’échappe à leur appétit. Le régime, obsédé par sa survie, ferme les yeux. Pire, il célèbre ses bourreaux. L’érection, en décembre 2024, d’une statue à la gloire de Yevgeny Prigozhin, l’ancien chef de Wagner, à Bangui, est une insulte à la dignité d’un peuple déjà à genoux.

 

L’opération du PK9 s’est déroulée dans un contexte de diversion nationale, preuve du cynisme de Wagner. Les manifestations du 4 avril exprimaient la colère d’un peuple asphyxié par un pouvoir qui s’appuie sur des mercenaires aux pratiques violentes. À Mbaïki, en août 2024, des témoignages ont rapporté des passages à tabac de civils et des pillages de commerces par Wagner et ses alliés. Dans le sud-est, des miliciens Zandé se sont rebellés contre leurs méthodes criminelle. Ces exactions, loin d’être des dérapages, sont la marque de fabrique d’un groupe qui impose sa loi par la peur. Pourtant, le silence du gouvernement est assourdissant. Touadéra et son entourage préfèrent les palais, les voyages fastueux et les honneurs factices à la défense de leur peuple.

 

Que reste-t-il de la RCA ? Un pays vidé de son essence. Les recettes détournées par Wagner privent l’État des moyens de financer écoles, hôpitaux ou routes. Bangui, autrefois un cœur battant, n’est plus qu’une coquille, engluée dans la misère et l’oubli. Les autorités, retranchées dans leur bulle, sacrifient la nation pour des plaisirs éphémères : hôtels de luxe, vins fins, titres ronflants. Pendant ce temps, la population s’enfonce dans un désespoir sans fond.

 

Cette trahison est une blessure infligée par les propres fils du pays. Les dirigeants centrafricains ont livré leur nation à une milice qui n’a d’allégeance qu’envers elle-même. Wagner, rebaptisé Africa Corps ou sous d’autres noms, agit comme un État parallèle, son emprise grandissant à chaque abus toléré. Les condamnations internationales, timides et inefficaces, n’y changent rien. Les sanctions restent des mots sur du papier face à un régime qui a fait de Wagner son bouclier et son bourreau.

 

Le peuple centrafricain ne mérite pas ce sort. Il n’est pas seulement victime d’un conflit interminable, mais d’une vente en gros de son avenir. La prise de contrôle du PK9 par Wagner n’est pas un incident : c’est le miroir d’un pays à l’agonie, trahi par ceux qui devaient le servir. Si rien n’est fait, la RCA ne sera bientôt plus qu’un souvenir, une terre où la souveraineté s’est éteinte sans qu’un cri ne soit poussé….

 

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