Transféré à Bangui pour des raisons médicales, l’homme se retrouve à l’infirmerie de la prison de Ngaragba : incroyable !

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
- Soe Salomon, originaire de Ngakobo, et blessé grave au dos, devait être soigné à Bangui. Pourtant, il croupit aujourd’hui à l’infirmerie de Ngaragba, abandonné par un système indifférent à sa souffrance depuis mars 2025.
En effet, l’histoire de M Soe Salomon débute dans la préfecture de la Ouaka, à Ngakobo, un village où une tragédie familiale va bouleverser sa vie. Lorsque son épouse tombe gravement malade, des rumeurs locales pointent du doigt une femme, accusée d’avoir causé ce mal par des pratiques occultes. La tension monte, et une foule en colère s’en prend à l’accusée, la battant à mort. Dans ce climat de désespoir, M. Salomon, mari de la malade, est arrêté. À l’issue d’une enquête, il est le seul à rester détenu à la prison de Bambari, entamant un long chemin de souffrances.
La vie dans cette prison est un calvaire quotidien. Les conditions sont inhumaines, les tensions palpables. Un jour, un détenu décède, et des accusations de sorcellerie ravivent les conflits dans la prison de Bambari. Excédés, les prisonniers manifestent leur colère. Au même moment, l’intervention des mercenaires russes, qui tirent en l’air pour ramener l’ordre, plonge la cour dans le chaos. Dans la panique, M. Salomon tente de regagner sa cellule. Il trébuche sur un escalier, chute lourdement. Le diagnostic est sévère : une lésion grave à la colonne vertébrale, qui le laisse à peine capable de se tenir debout.
Face à la gravité de sa blessure, l’hôpital préfectoral de Bambari, démuni, décide de transférer M. Salomon à Bangui pour des soins spécialisés. On pourrait s’attendre à ce qu’il soit admis dans un établissement équipé, comme la clinique de Médecins Sans Frontières ou à l’hôpital communautaire. Mais, de manière incompréhensible, il est conduit à l’infirmerie de la prison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de la capitale. Là, aucun équipement adapté, aucun traitement sérieux. On lui administre des paracétamols et des calmants génériques, incapables de soulager un dos brisé. Et ce n’est pas tout : son état se dégrade, chaque tentative de se lever risque de le faire s’effondrer.
À Bangui, M. Salomon est coupé du monde. À Bambari, sa famille pouvait encore lui rendre visite, lui offrir un peu de réconfort. Mais dans la capitale, loin de Ngakobo, il est seul. Qui pourrait financer le déplacement de ses proches ? Cette situation est d’une absurdité tragique : un homme transféré pour des soins urgents se retrouve dans une infirmerie carcérale, dans des conditions peut-être pires qu’à Bambari. Les mêmes médicaments dérisoires qu’on lui donnait là-bas sont son seul recours ici.
Ce scandale dévoile une réalité accablante. En République centrafricaine, les détenus malades ne sont pas soignés, ils sont abandonnés. Pourquoi M. Salomon n’est-il pas à l’hôpital, sous surveillance si nécessaire ? Pourquoi l’infirmerie de Ngaragba, sans moyens, est-elle jugée suffisante ? La réponse est une indifférence glaçante. Le système carcéral, sous ce régime, tourne le dos aux plus vulnérables. M. Salomon n’est pas un cas à part. Dans tout le pays, les prisons regorgent d’histoires similaires, où la dignité humaine est bafouée.
La blessure de M. Salomon exige des soins spécialisés, voire une évacuation à l’étranger. Pourtant, rien ne bouge. Il reste à l’infirmerie de la prison de Ngaragba, dans un état critique, incapable de se déplacer sans douleur. Sa famille, ses enfants, sont loin. À Bangui, il n’a personne. Ce père de famille, pris dans une spirale de malheur, est laissé à l’abandon, comme si sa vie n’avait aucune valeur. L’Église catholique plaide pour que les détenus soient incarcérés près de leurs proches, mais pour M. Salomon, cela ne change rien. À Ngaragba, l’infirmerie n’est pas un lieu de soin, mais un lieu d’oubli.
L’histoire de M. Soe Salomon reflète un système à la dérive. Un homme blessé, transféré pour être sauvé, finit dans une prison, soigné avec des moyens dérisoires. Cette injustice, cette absurdité, est la réalité de trop de détenus en République centrafricaine….
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