Les FACA, faites ce que vous voulez, mais restez discrets en ligne », lance l’État-major centrafricain

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Les FACA, faites ce que vous voulez, mais restez discrets en ligne », lance l’État-major centrafricain

 

Les FACA, faites ce que vous voulez, mais restez discrets en ligne », lance l’État-major centrafricain
Le général Zéphirin Mamadou, chef d’État-major de l’armée centrafricaine.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Après le scandale d’une vidéo virale où des soldats FACA tabassent des femmes et enfants, l’État-major, dirigé par Zéphirin Mamadou, appelle à la discrétion en ligne. Cette déclaration, loin de condamner les violences, semble tolérer les dérives militaires.

 

Le 15 avril 2025, l’État-major des Forces Armées Centrafricaines (FACA) publie un message sur le compte Facebook de l’État-major. Le Général Zéphirin Mamadou, chef d’État-major, y appelle les soldats à « respecter la discipline militaire » et à faire un « usage responsable des réseaux sociaux ». Cette déclaration, loin d’être anecdotique, suit une vidéo virale diffusée dans la nuit du 8 au 9 avril, montrant des soldats FACA rouant de coups des femmes, des enfants et des jeunes garçons sur le site minier de Gomio, à 235 km de Bangui. Les images, insoutenables, ont enflammé les réseaux sociaux, provoquant une indignation nationale.

 

À cet effet, l’État-major a tenté de désamorcer la polémique par un communiqué bancal, affirmant que les faits remontaient à plus d’un an et que les unités impliquées avaient été remplacées. Cette version, largement contestée, n’a fait qu’attiser la colère populaire. Les Centrafricains, lassés des justifications évasives, y voient une tentative grossière de cacher la vérité. Comment croire qu’une affaire aussi grave ait pu être ignorée si longtemps ? Pourquoi aucune sanction publique n’a-t-elle été annoncée ? Ces questions restent sans réponse, et la crédibilité de l’État-major s’en trouve encore affaiblie.

 

Mais ce n’est pas d’aujourd’hui que les soldats FACA s’illustrent par leurs abus. Depuis près de 8 ans, les soldats multiplient les exactions : passages à tabac, extorsions, exécutions sommaires,  souvent avec la complicité silencieuse de leurs supérieurs. L’État-major, au lieu de sévir, couvre ces actes. Le communiqué du 15 avril en est la preuve : plutôt que de condamner les violences, Mamadou semble obsédé par l’image de l’armée. En demandant aux troupes de limiter leurs publications en ligne, il donne l’impression de dire : « Continuez vos dérives, mais ne les affichez pas ». Cette attitude est une insulte aux victimes et un aveu d’impuissance.

 

Le texte de l’État-major précise que la tournée de Mamadou dans les bases de Bangui, du 14 au 15 avril, s’est faite « sur instruction du Président de la République Professeur Faustin Archange Touadéra ». Cette phrase, loin d’être un détail, montre que Mamadou n’agit pas de son propre chef. Il se retranche derrière les ordres présidentiels, évitant toute responsabilité. Un chef d’État-major digne de ce nom devrait prendre des mesures fermes face aux abus, pas attendre des directives pour faire une tournée de façade dans les camps Kassaï, Béal ou Pk22. Cette dépendance fragilise son autorité et expose l’incapacité de l’institution à se réformer.

 

Pire encore, l’État-major ferme les yeux sur les crimes des mercenaires russes, notamment ceux du groupe Wagner, qui sévissent aux côtés des FACA. À Kouki, un site minier de l’Ouham, deux ouvriers miniers, l’un jeune de 22 ans, l’autre un papa de 55 ans, ont été égorgé par les mercenaires russes, et posent leurs têtes entre leurs mains ou jambes dans une mise en scène criminelle. Ces actes ne sont pas une exception. Depuis des années, Wagner multiplie d’exécutions sommaires, de tortures et de viols en Centrafrique, souvent documentés par des ONG comme Human Rights Watch. Ils publient leurs propres horreurs en plus.  Pourtant, Mamadou ne leur adresse aucun reproche. Pourquoi ce silence ? Pourquoi les FACA sont-elles admonestées pour leurs posts, mais pas Wagner pour ses meurtres.

 

L’incompétence de Mamadou aggrave la crise. Nommé en 2019 par Touadéra, cet ancien électricien de l’armée sans expérience militaire significative :  jamais à la tête d’une unité, encore moins d’un bataillon,  est perçu comme un pion. Sa nomination, disent les officiers, visait à placer un homme docile, incapable de menacer le pouvoir. En six ans, il n’a jamais mis les pieds dans les provinces, se contentant de parader à Bangui. Comment diriger une armée sans connaître le terrain ? Son inaction face aux abus, qu’ils viennent des FACA ou de Wagner, prouve son inadéquation.

 

Il y’a lieu de rappeler que l’appel de Zéphirin Mamadou à la « discrétion » sur les réseaux sociaux est une farce tragique. En ignorant les exactions des FACA et les atrocités des mercenaires russes, l’État-major trahit les Centrafricains. Sans sanctions, sans réformes, l’armée reste une machine à broyer les innocents, tandis que Mamadou, pantin sans vision, regarde ailleurs. La vérité, elle, ne se taira pas….

 

 

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