Centrafrique : une formation contre les violences sexuelles dans l’armée, vraiment sérieuse ?

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une formation contre les violences sexuelles dans l’armée, vraiment sérieuse ?

 

Centrafrique : UNE FORMATION CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES DANS L’ARMÉE, VRAIMENT SÉRIEUSE ?
Les deux jeunes femmes rescapées photographiées à Samuandia après leur fuite des mains de la LRA. Elles avaient été enlevées en 2014 à Bria alors qu’elles n’avaient que 11 ans.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Une centaine d’officiers et sous-officiers centrafricains ont suivi une formation pour prévenir les violences sexuelles, avec le soutien de la MINUSCA. Mais peut-on croire en un vrai changement dans une armée souvent pointée du doigt ?

 

En effet, jeudi dernier, dans le sud-ouest de la Centrafrique, des officiers, sous-officiers et soldats ont participé à une formation sur la lutte contre les violences sexuelles et le harcèlement dans l’armée. Organisée par le ministère de la Défense, cette initiative promet de renforcer les capacités des forces de sécurité pour prévenir et punir ces actes. Mais derrière les beaux discours, beaucoup se demandent si cet effort n’est pas juste une façade.

 

Des promesses de tolérance zéro, encore ?

 

Le colonel Gilles Thibaut Gohengoui, de l’état-major, a déclaré que cette formation visait à mettre fin à l’impunité : « Les militaires et gendarmes sont souvent cités dans des affaires de violences sexuelles. Il faut les sensibiliser ». Mais ces mots sonnent comme un refrain déjà entendu. Depuis des années, les autorités parlent de « tolérance zéro » sans que les choses changent vraiment. Les histoires de soldats ou gendarmes qui abusent de jeunes filles, parfois très jeunes, dans les villes et villages continuent de circuler. Même le musicien Ozaguin a dénoncé sur les réseaux sociaux des vidéos choquantes, où des militaires se vantent de leurs crimes sur des adolescentes. Alors, une formation de plus, est-ce la solution ?

 

On peut se poser la question : pourquoi parler encore de sensibilisation quand les faits sont connus ? Les victimes, souvent des filles de 11 ou 12 ans, n’ont pas besoin de promesses. Ce qu’il faut, c’est agir : punir les coupables, sans détour. Mettre des gens en prison, point final. Organiser des sessions pour « sensibiliser » donne l’impression qu’on veut juste calmer les critiques, sans s’attaquer au fond du problème.

 

La MINUSCA et ses bonnes intentions

 

La MINUSCA, qui soutient cette initiative, insiste sur l’importance des droits humains et de l’égalité dans l’armée. Son représentant, le colonel Ndimberé Balthazar, a expliqué que ces questions touchent directement les conditions de vie des soldats. Mais là encore, difficile de ne pas douter. La MINUSCA est présente en Centrafrique depuis des années, et les scandales impliquant des forces de l’ordre ou même des Casques bleus n’ont pas disparu. Ces formations, aussi bien intentionnées soient-elles, risquent de n’être qu’une goutte d’eau dans un océan de problèmes plus profonds : manque de discipline, corruption, absence de justice efficace.

 

Un programme national, mais pour quel résultat ?

 

Le ministère annonce que d’autres sessions auront lieu dans le nord-ouest et le sud-est, après une première à Bangui en 2024. L’objectif affiché est de bâtir une armée irréprochable. Mais comment y croire quand les mêmes pratiques perdurent ? Les formations, c’est bien sur le papier, mais sans une volonté claire de sanctionner les responsables, elles ne changeront rien. Les Centrafricains ont vu trop de plans ambitieux s’effondrer faute de suivi. Pourquoi cette fois serait-elle différente ?

 

Cette formation veut montrer que l’armée centrafricaine prend les violences sexuelles au sérieux. Mais les belles paroles et les sessions d’apprentissage ne suffisent pas. Sans sanctions fermes et rapides contre les coupables, le doute persiste : est-ce juste un moyen de faire taire les critiques, ou un vrai pas en avant ? Les victimes, elles, attendent des actes, pas des discours….

 

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