Crime contre l’humanité, Ozaguin interpelle Touadera et dénonce les exactions des soldats FACA sur des civils….

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Depuis le 9 avril 2025 à minuit, une vidéo glaçante circule sur les réseaux sociaux, publiée par l’activiste centrafricaine Parfaite Champagne. On y voit des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) frapper sauvagement des civils, femmes et enfants compris, avec des chicottes, sur le chantier minier de Gomio, dans la préfecture de l’Ombella-Mpoko. Les images, insoutenables, ont fait le tour du pays, et bien au-delà, provoquant une vague d’indignation. Mais pour beaucoup, ce n’est qu’une goutte dans l’océan d’horreurs qui gangrène la Centrafrique depuis trop longtemps. Et c’est là qu’intervient la voix tranchante d’Ozaguin, star incontestée de la musique centrafricaine, qui a décidé de ne plus se taire….
Dans une déclaration directe et sans filtre, Ozaguin a interpellé le président Faustin Archange Touadéra, surnommé “Baba Kongoboro”. Il ne mâche pas ses mots : cette vidéo n’est ni la première, ni la dernière d’une longue série d’atrocités commises par les soldats FACA….
« J’en ai vu, des vidéos, dans les téléphones des militaires. Plein, plein, plein ! Celle-là, c’est rien à côté de ce que j’ai vu », lance-t-il. Des viols de mineurs : des fillettes de 11, 12, 13 ans, des violences sexuelles organisées par des soldats et leurs patron, des scènes de barbarie qui se déroulent en province, loin des regards, mais bien présentes dans les mémoires et les smartphones de ceux qui les commettent. « À Bangui, tout le monde s’en fiche », ajoute-t-il, avant d’interpeller le chef de l’État : « Ce qui se passe là-bas, ça dépasse l’entendement. Les gens crient aujourd’hui, mais ça fait longtemps que ça dure, tout le temps, tout le temps, tout le temps ! »….
Une armée devenue une bande de criminels….
Ozaguin ne parle pas en l’air. Ce qu’il décrit, c’est un pays où l’armée, censée protéger les citoyens, s’est transformée en une horde de voyous sans foi ni loi. Les FACA, soutenues par les mercenaires russes de Wagner, ne sont plus un rempart contre l’insécurité : elles sont même l’insécurité en elle-même. À Gomio, on voit des soldats fouetter des civils comme au temps de l’esclavage. À Bouca, des mercenaires russes ont égorgé des jeunes et exhibé leurs têtes sur les réseaux sociaux. À Kouki, un homme a été pendu et égorgé par ces mêmes Russes, sous les yeux de complices silencieux. Et il y a quelques semaines encore, une autre vidéo montrait un soldat enfoncer son arme dans la bouche d’un jeune, menaçant de le tuer. À chaque fois, la même horreur. À chaque fois, le même silence….
Le gouvernement, lui, continue de claironner que l’armée est « montée en puissance » grâce à la Russie et à Wagner. La paix, disent-ils. Mais quelle paix ? Ce n’est pas la paix, c’est la jungle. Un chaos total où les soldats FACA, les mercenaires russes et les groupes armés se disputent le titre de pire bourreau. Les civils, eux, sont pris en tenaille : rackettés, battus, violés, tués. Et pendant ce temps, le président Touadéra parade, sourd aux cris de son peuple, laissant ses forces de l’ordre et leurs alliés russes semer la terreur….
Le silence assourdissant des organisation des droits humains….
Et où sont les défenseurs des droits humains dans tout ça ? La Minusca, mission de l’ONU censée stabiliser le pays, regarde ailleurs. Les ONG internationales, d’habitude si promptes à dénoncer, se taisent. Pourtant, les preuves sont là, sous leurs yeux, dans ces vidéos qui circulent depuis des années. On se souvient de 2022, quand des soldats FACA ont été filmés en train d’égorger deux jeunes Peuls à visage découvert, en présence même d’un capitaine de l’armée nationale , pas une enquête, pas une arrestation. Aujourd’hui, c’est la même impunité. Les droits humains ? Un mot vide de sens en Centrafrique, où les victimes n’ont personne pour les entendre….
Ozaguin, la voix d’un peuple abandonné….
Face à cette descente aux enfers, Ozaguin se dresse comme un phare dans la nuit. Lui, le musicien célèbre, n’a pas peur de dire ce que tout le monde pense tout bas. Il a voyagé dans les provinces, il a écouté les plaintes des victimes, il a vu les vidéos que les militaires gardent comme des trophées. Et il le dit haut et fort : ça suffit. Sa colère est celle d’un peuple trahi par ceux qui devraient le protéger. Sa franchise est une gifle au visage d’un pouvoir qui préfère fermer les yeux….
Il faut saluer son courage. Parce qu’en Centrafrique, parler comme il le fait, c’est risquer sa vie. Mais il a raison : ce pays court à la catastrophe. Pas celle des groupes armés ou des rebellions d’hier, mais un chaos sécuritaire bien plus sournois, porté par une armée de criminels et des mercenaires sans scrupules. Touadéra peut bien vanter ses alliances avec Moscou, mais la vérité est là : la Russie ne forme pas une armée, elle arme des sauvages. Et ces sauvages, FACA et Wagner confondus, font régner la terreur au nom d’une prétendue stabilité….
Et après ?
Alors oui, Ozaguin a vu juste. Cette vidéo de Gomio n’est qu’un aperçu d’un mal bien plus profond. Il faut que ça cesse. Il faut que le président Touadéra arrête de jouer les autruches et assume ses responsabilités. Il faut que la Minusca et les organisations des droits humains sortent de leur mutisme et agissent. Et il faut que la communauté internationale ouvre enfin les yeux sur ce qui se passe en Centrafrique, parce que ce n’est pas la paix qu’on y construit, c’est un cimetière.
Ozaguin a parlé pour ses compatriotes. À nous de l’écouter, et de faire en sorte que ses mots ne restent pas lettre morte. Car si rien ne change, la Centrafrique ne sera plus qu’un souvenir, engloutie par la barbarie de ceux qui prétendent la sauver….
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