Les FACA à Bocaranga : une armée nationale ou une bande de voyous ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Bocaranga, sous-préfecture de l’Ouham-Pendé, au nord-ouest de la République centrafricaine, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA), censés protéger les habitants et leurs biens, se comportent comme des prédateurs sans foi ni loi.
En effet, la dernière trouvaille de ces soldats FACA est de S’emparer des motos des particuliers, ces taxis-motos qui sont bien plus qu’un simple moyen de transport pour beaucoup : c’est leur gagne-pain, leur survie, leur vie. Et pourtant, ces militaires, avec la complicité de leurs alliés russes, les arrachent sans scrupule, les utilisent pour leurs opérations, et trop souvent, les perdent ou les détruisent. Résultat : des familles plongées dans la misère, des jeunes privés de leur outil de travail, et une colère qui gronde.
Prenons les faits, bruts et révoltants. Depuis des mois, les FACA de Bocaranga, notamment ceux du neuvième bataillon d’infanterie territoriale (BIT 9), réquisitionnent de force les motos des habitants. Ils disent qu’ils en ont besoin pour leurs missions, pour aller traquer les rebelles du mouvement 3R. Mais voilà, quand ils partent avec ces engins, c’est une loterie macabre. Parfois, les groupes armés les attaquent, tuent des soldats, et incendient les motos. En trois mois, plus d’une vingtaine de ces véhicules ont été réduits en cendres, sur l’axe Bocaranga-Bozoum, à Ngoutéré ou Tataly par exemple. À qui appartenaient ces motos ? À des civils, des gens qui ont souffert des années pour se les offrir, qui comptent sur elles pour nourrir leurs enfants. Et les FACA, eux, qu’est-ce qu’ils font ? Ils haussent les épaules et passent à la suivante.
La population a crié son ras-le-bol. Il y a quelques mois, les propriétaires de taxis-motos ont fait grève, exigeant que l’état-major rembourse leurs pertes. Une réponse est arrivée, presque comme une blague cruelle : pour la première fois depuis 2016, deux pick-up et quatre motos ont été envoyés aux FACA de Bocaranga. L’idée était simple : “Arrêtez de voler les motos des gens, utilisez ces véhicules !”. Pourtant, rien n’a changé. Les soldats continuent de réquisitionner, de casser. Ils prennent une moto pour “deux heures”, promettent de la ramener, et puis disparaissent. Parfois, elle réapparaît six mois ou un an plus tard, en morceaux, inutilisable. Parfois, elle ne revient jamais.
Et ce n’est pas tout. Rappelez-vous, À Ngaoundaye, la semaine dernière, un sergent-chef a poussé l’arrogance jusqu’à frapper un infirmier avec un bâton. Pourquoi ? Parce que l’homme, désespéré, osait réclamer sa moto, prêtée “pour deux heures” et jamais rendue. L’infirmier est tombé, la tête en sang, sous les yeux d’une population sidérée. Ce n’est pas un accident, c’est une habitude. Ces soldats, qui se pavanent en ville comme des rois, deviennent des femmes face aux rebelles. Mais devant les civils, ils jouent les durs, écrasant ceux qu’ils devraient protéger.
Parlons clair : les FACA, avec leurs nombre qui s’élève à 20 000 hommes, sont une honte pour le pays. On nous dit qu’ils manquent de moyens, que leur prime d’alimentation n’est pas payée depuis sept ans. D’accord, c’est dur. Mais est-ce une excuse pour se transformer en bandits ? Pour voler la moto d’un jeune qui se bat pour survivre, pour détruire le peu qu’ont les pauvres ? Non, mille fois non. Ces pratiques se répandent dans les villes de province comme une peste. À Bocaranga, à Ngaoundaye, partout, c’est le même refrain : les militaires prennent, cassent, et laissent les autres dans la galère.
Et l’état-major ? Il regarde ailleurs. Deux pick-up, quatre motos, et puis quoi ? Les soldats continuent leur racket comme si de rien n’était. La population, elle, n’en peut plus. Ces motos, c’est leur pain quotidien, leur oxygène. Un gars qui économise toute sa vie pour s’acheter un engin, qui roule sous le soleil brûlant pour ramener de quoi manger, se fait dépouiller par ceux qui devraient le défendre. Et après, on ose appeler ça une armée nationale ? Non, ce n’est pas une armée. C’est une bande de voyous en uniforme, des criminels qui profitent de leur pouvoir pour écraser les faibles.
Pour les centrafricains, il faut que cela s’arrête. Les FACA doivent lâcher ces motos, utiliser leurs propres véhicules, et surtout, retrouver un minimum de dignité. Parce qu’à ce rythme, ils ne combattent pas seulement les rebelles : ils font la guerre à leur propre peuple. Et ça, c’est impardonnable….
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