À Amdafock, après le décès des 3 jeunes, le quatrième personnes souffre à l’hôpital

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans la préfecture de la Vakaga, la situation de l’eau potable continue de faire des ravages. À Amdafock, trois jeunes sont morts dans un puits, asphyxiés alors qu’ils tentaient désespérément de trouver de l’eau pour leur famille. Aujourd’hui, c’est la quatrième personne, celle qui a eu le courage de descendre dans ce trou pour remonter les corps de ses camarades, qui lutte pour sa vie à l’hôpital.
Cet homme, un héros pour beaucoup, est actuellement cloué dans un lit au Centre de santé d’ Amdafock. Son état est grave, mais rien ne semble bouger. Le gouvernement, qui pourtant connaît la gravité de la situation, n’a pas jugé bon de le transférer à Bangui pour des soins dignes de ce nom. On le laisse là, dans des conditions difficiles, sans soutien visible, comme si sa bravoure ne comptait pour rien. Les habitants de la localité, eux, ne savent plus quoi penser face à cette inaction.
Mais ce drame ne touche pas seulement Amdafock. Partout dans le pays, même à Bangui, l’eau potable est devenue un trésor aussi précieux que l’or. Avec la saison sèche, les puits se tarissent, et trouver de l’eau potable tient du miracle. Dans la capitale, certains descendent dans des trous pour creuser plus profond, au péril de leur vie. Parfois, des gens meurent étouffés ou ensevelis dans ces puits, mais ces histoires passent sous silence. Le gouvernement sait bien que le peuple souffre, pourtant il ne fait rien pour changer les choses.
À Amdafock, près de 10 000 personnes dépendent de seulement trois forages, dont deux installés par la MINUSCA et un par l’ANEA. Ces efforts, bienvenus, sont loin de suffire. Les pompes tombent en panne, l’eau ne coule pas assez, et les gens n’ont d’autre choix que de creuser des puits à leurs risques et périls. Avec la chaleur écrasante du nord-est, surtout en cette période d’Avril à mai, la situation devient intenable. Les puits, comme celui qui a englouti trois vies, sont des pièges mortels.
Et pendant ce temps, que fait le gouvernement ? En 2021, le président Baba Kongoboro promettait 5 000 châteaux d’eau à travers le pays. Quatre ans plus tard, en 2025, pas un seul n’a vu le jour. Les forages annoncés ? Absents aussi. Si ce n’étaient les ONG et la MINUSCA qui tentent de limiter les dégâts, la population serait laissée à l’abandon total. À Amdafock comme ailleurs, on en est réduits à compter sur ces rares initiatives, pendant que les belles paroles de Bangui s’évaporent sous le soleil brûlant.
Ce quatrième homme, qui a risqué sa vie pour sortir les corps de ses compagnons, mérite mieux qu’un lit d’hôpital délabré et l’indifférence. Sa maladie est un cri d’alarme de plus, un appel à ce que le gouvernement prenne enfin ses responsabilités. Combien de morts, combien de drames faudra-t-il encore pour que l’eau, ce besoin de base, ne soit plus un luxe dans ce pays ?
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