Bangui : un régime qui sacrifie son peuple sous un mirage de progrès, selon  Yves Sangami

0
54

Bangui : un régime qui sacrifie son peuple sous un mirage de progrès, selon  Yves Sangami

 

Bangui : un régime qui sacrifie son peuple sous un mirage de progrès, selon Yves Sangami
Le-ministre-Arthur-Piri-vrai – Chute du régime de Bangui, plusieurs proches du Président Touadera se préparent à quitter le pays

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Bangui, la capitale centrafricaine, la vie quotidienne ressemble à un combat permanent. Pas contre des ennemis visibles, mais contre l’absence d’eau potable et d’électricité, ces besoins de base que tout gouvernement digne de ce nom devrait garantir. Yves Sangami, conseiller spécial du Président de l’URCA Anicet Georges Dologuélé, , n’y va pas par quatre chemins pour décrire cette réalité. Dans le débat Patara du samedi 15 mars dernier sur la radio Ndéké-Luka, il a mis des mots crus sur une situation que les Centrafricains subissent depuis trop longtemps, dénonçant un régime incapable de tenir ses promesses et qui, pire encore, semble se moquer de son peuple.

 

« L’eau potable, c’est la vie, et vous savez, c’est la vie », martèle Yves Sangami. Cette phrase, simple mais lourde de sens, résume l’enjeu. Sans eau, pas de dignité, pas de santé, pas d’avenir. Pourtant, à écouter les partisans du régime comme William Ndjapou , conseiller du président, on croirait presque que tout va bien. Ils se vantent d’être passés de 37 % à 51 % d’accès à l’eau potable depuis 2016. Mais Yves Sangami n’est pas dupe : selon les chiffres de l’UNICEF en 2023, moins de 10 % des Centrafricains ont réellement accès à une eau propre. Alors, où est la vérité ? Dans les beaux discours ou dans les bidons jaunes que les enfants traînent à 3 heures du matin dans les rues de Bangui ? Pour lui, la réponse est claire : « C’est un mirage, cette amélioration ». Les progrès vantés par le régime ne sont qu’une illusion, une façade pour cacher une réalité bien plus sombre.

 

Et cette réalité, elle a un coût. Des enfants meurent dans les hôpitaux faute d’électricité pour alimenter les appareils médicaux. Des femmes parcourent des kilomètres pour trouver une goutte d’eau, parfois au péril de leur sécurité,  comme cette fillette violée à Miskine en cherchant de l’eau à 23 heures. Face à cela, Yves Sangami ne mâche pas ses mots : « C’est criminel ». Comment qualifier autrement le fait que sur 6 millions de Centrafricains, seuls quelques privilégiés,  souvent proches du pouvoir,  aient de l’eau et de l’électricité  dans le pays?

 

Mais où va l’argent censé régler ces problèmes ? La Banque mondiale et d’autres partenaires ont injecté des milliards pour soutenir les secteurs de l’eau et de l’électricité. Yves Sangami pose la question qui fâche : « Cet argent est allé où ? ». Pas dans les tuyaux de la SODECA, visiblement, ni dans les lignes de l’ENERCA. Lui-même raconte avoir souscrit un abonnement à la SODECA il y a trois ans, payé en bonne et due forme, sans jamais voir une goutte d’eau arriver chez lui. Et il n’est pas le seul. Les Centrafricains paient pour des services fantômes, pendant que les responsables, bien installés dans leurs bureaux, échappent à toute sanction. « Il n’y a pas de véritable politique qui est mise en œuvre », assène-t-il….

 

Depuis 2016, sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra, les promesses s’accumulent, mais les résultats restent introuvables. Un château d’eau inachevé à Bimbo sur les 5000 promis, des forages qui ne marchent pas, des stations de pompage en panne : voilà le bilan concret….

 

Pour Yves Sangami, ce fiasco n’est pas juste une question d’incompétence. C’est une trahison. Le ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique, qui gère aussi le carburant, est un désastre total….

 

« C’est un cercle à ciel ouvert, tous les voyants sont au rouge », dit-il. Eau, électricité, carburant : rien ne fonctionne. Et pourtant, le régime trouve des milliards en un clin d’œil quand il s’agit de pousser un référendum pour un troisième mandat. Mais pour l’eau et l’électricité ? Rien. « On a l’impression qu’on ne vit pas dans le même pays », soupire-t-il, opposant le quotidien des élites, avec leurs forages privés et leurs groupes électrogènes, à celui des habitants des quartiers populaires, étouffés par la poussière et la chaleur….

 

Alors, que faire ? Yves Sangami en appelle à la rue : « On devrait marcher pour demander des comptes au directeur général de l’ENERCA ou de la SODECA ». Pourquoi manifester pour un mandat supplémentaire quand la jeunesse n’a ni eau pour boire, ni électricité pour étudier ? Il interpelle les citoyens, mais aussi les dirigeants : « Il faut qu’on puisse sortir de cette situation ». Ce n’est pas une suggestion, c’est un cri d’urgence. Parce que vivre comme ça, ce n’est pas vivre – c’est survivre. Et pour lui, un gouvernement qui laisse son peuple survivre au lieu de lui offrir une vie digne….

 

Cet article pourrait s’arrêter là, mais une dernière pique de Yves Sangami résonne encore : quand on lui demande pourquoi les autorités n’arrivent pas à résoudre ces crises cycliques, il répond, cinglant : « Je ne suis pas au pouvoir, je ne gouverne pas. » Une façon de renvoyer la balle à ceux qui, eux, ont les rênes,  et qui, visiblement, ne savent pas quoi en faire….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC