CENTRAFRIQUE : LE POUVOIR DE BANGUI PRIS AU PIÈGE PAR SA PROPRE CONSTITUTION.

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CENTRAFRIQUE : LE POUVOIR DE BANGUI PRIS AU PIÈGE PAR SA PROPRE CONSTITUTION.

CENTRAFRIQUE : LE POUVOIR DE BANGUI PRIS AU PIÈGE PAR SA PROPRE CONSTITUTION.
Touadera en train de faire son discours à Moscou en Russie

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 En dépit de la solennité du serment prêté par deux (2) fois, le pouvoir de Bangui, brusquement réveillé de son sommeil comateux a promulgué une nouvelle constitution qui consacre l’avènement de la septième République.

 

Cette nouvelle loi fondamentale taillée sur mesures et trés contestée par les forces vives de la nation tant par la forme que le fond a généré beaucoup de tensions politiques et sociales car tous les verrous traditionnels qui garantissent l’équilibre et l’alternance démocratique ont sauté.
En effet, dans le seul but d’éliminer de potentiels adversaires et de s’éterniser au pouvoir, la nouvelle constitution consacre l’exclusivité de la nationalité centrafricaine (c’est-à-dire que les  binationaux sont exclus d’office de la  compétition présidentielle) et le nombre de mandat est indéfini avec une durée de sept (7) ans au lieu de cinq (5).
Cette arnaque constitutionnelle a mecontenté les principaux acteurs de l’arène politique qui ont résolument refusé de reconnaître la légitimité de la nouvelle constitution et par voie de conséquence des institutions de la République qui en dérivent.
Des organisations spontanées de résistance se sont mobilisées…
le pouvoir de Bangui gonflé d’orgueil et l’opposition démocratique se regardent en chien de faïence.
S’inscrivant dans la logique des élections groupées qui se profilent à l’horizon, l’opposition démocratique réclame un dialogue politique direct avec le pouvoir de Bangui pour aplanir les divergences et/ou arrondir les angles.
Pour ce faire, l’opposition démocratique exige entre autres la restauration de la constitution du 30 mars 2016, la réforme de la Cour constitutionnelle et celle de l’organe chargé de gestion des opérations électorales.
Dans son élan égoïste de confiscation du pouvoir, le pouvoir de Bangui se trouve confronter à un cruel dilemme, un choix cornélien qui engage l’avenir de la nation : celui de persévérer dans son projet mortifere de confiscation de pouvoirs par tous les moyens et celui de faire le dos rond à l’opposition démocratique…pour trouver une issue de sortie consensuelle et apaisée.
Le pouvoir de Bangui se trouve ainsi pris au piège par sa propre constitution.
Au regard de son premier constat depuis neuf (9) ans de règne qui s’apparente à un aveu de faiblesse où le président de la République a fustigé le comportement et le mode de gouvernance du gouvernement, le citoyen lambda s’interroge :
– Peut-on faire de compromis sur une loi fondamentale déjà promulguée ?
– Peut-on remettre en chantier la constitution qui consacre la septième République dans le but de retirer les articles qui fâchent ?
– La restauration de la constitution du 30 mars 2016 ne remet-elle pas en cause l’autorité du pouvoir de Bangui ?
– Entre l’orgueil de protéger son autorité et le compromis vecteur de stabilité, le pouvoir de Bangui sera t-il capable de discerner l’essentiel de l’accessoire ?
– Pour apprécier l’opportunité d’un dialogue politique avec ses concitoyens, le président de la République est-il subordonné à un voyage-eclair en Russie pour recueillir des conduites à tenir ?
– Ne disposant pas de fonds propres pour l’organisation des élections groupées, les institutions financières internationales et la communauté internationale seront-elles prêtes à contribuer en l’absence d’un dialogue politique inclusif avec l’opposition démocratique ?
En tout état de cause et en l’absence de déni, nous avons conscience qu’en l’état actuel des choses, les élections groupées de fin d’année ne respecteront pas les délais prescrits par la loi…seul un dialogue politique serait l’ultime recours pour définir les conditions d’une alternative apaisée.
Nous vous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut aussi en cacher un autre.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Mais attention, ne le dites à personne…
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.

Limassa le 18 janvier 2025

Bernard  SELEMBY DOUDOU
Juriste, Environnementaliste
Administrateur des élections.

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