Un cardinal camerounais tape sur la conscience des fonctionnaires centrafricains issus des écoles catholiques
Un cardinal camerounais fait sensation sur les réseaux sociaux centrafricains avec une vidéo où il fustige le comportement des fonctionnaires formés dans les établissements catholiques. Ses propos percutants touchent une corde sensible en République centrafricaine, notamment les fonctionnaires centrafricains.
Bangui, 10 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Dans cette vidéo devenue virale, particulièrement sur WhatsApp, l’homme d’Église s’adresse sans détour aux agents de l’État formés dans les écoles confessionnelles. Il raconte avoir interpellé un fonctionnaire camerounais, ancien élève d’une école catholique : “Je ne vois pas la différence entre vous et les autres qui détournent l’argent de l’État. Eux, ils volent, vous volez. Eux, ils détournent, vous détournez”.
La réponse du fonctionnaire au cardinal a de quoi surprendre : “Quand nous volons l’argent de l’État, notre conscience nous trouble. À l’école catholique, on nous a appris que voler est un péché”. Une maigre consolation qui n’impressionne guère le cardinal.
Ces déclarations résonnent fortement en Centrafrique. Le pays compte de nombreux fonctionnaires centrafricains passés par le séminaire ou les écoles catholiques. Le vice-président de l’Assemblée nationale, Évariste Ngamana, un ancien abbé, se trouve justement au cœur d’un scandale de détournements. “Il n’est même pas gêné. Il se permet d’insulter et de menacer les autres”, s’indigne un observateur centrafricain.
Le président Baba Kongoboro lui-même, bien que n’ayant pas suivi une formation catholique, est diacre de l’Église baptiste UFEB de Ngoubagara. Il se dit “fervent chrétien”. Pourtant, son attitude pose de question. “On tue massivement les Centrafricains. Il ferme sa gueule. Il sourit. Il se moque même de ces Centrafricains tués”, dénonce une source proche du pouvoir.
Le cardinal camerounais dans cette vidéo insiste sur la nécessité d’éduquer la conscience des dirigeants. “On a l’impression que beaucoup de gens au monde ne dirigent plus avec leur conscience. Et beaucoup sont de notre foi, c’est ça qui est embêtant”, déplore-t-il.
Ces propos trouvent un écho particulier en RCA. “Le cas est exactement pareil en République centrafricaine”, affirme un activiste de la société civile. “On a des fonctionnaires, plusieurs gros fonctionnaires au cadre de l’État, qui sont formés par l’Église catholique. Quasiment la majorité sont issus des séminaires catholiques”.
Mais le constat est amer : “Ils volent. Ils détournent massivement tout l’État. Ils laissent la jeunesse dans un état grave. Ils ne voient même pas l’avenir de ce pays. Mais quel est le rôle de leur conscience ?”
Le message du cardinal semble tomber à point nommé. Il souligne que le simple fait d’être chrétien ne suffit pas. “Il faut l’être quotidiennement”, martèle-t-il. Une exhortation qui résonne comme un défi lancé à la classe politique centrafricaine.
Le débat fait rage sur les réseaux sociaux. Beaucoup applaudissent la franchise du prélat. D’autres s’interrogent sur l’efficacité de l’enseignement moral dans les écoles confessionnelles. “Si même ceux formés par l’Église se comportent ainsi, que peut-on attendre des autres ?”, s’inquiète un internaute.
Cette controverse survient dans un contexte tendu en RCA. Le pays peine à sortir d’une longue crise politique et sécuritaire. La gestion des ressources publiques reste un sujet sensible. Les accusations de détournements sont fréquentes, alimentant la frustration de la population.
L’intervention du cardinal pourrait-elle provoquer une prise de conscience ? Certains l’espèrent. “Il faut que nos dirigeants comprennent que leur comportement a des conséquences. Ils ne peuvent pas se dire chrétiens et agir de manière immorale”, plaide un leader de la société civile.
D’autres restent sceptiques. “Les paroles ne suffisent pas. Il faut des actes concrets pour lutter contre la corruption”, argue un opposant politique. Le débat ne fait que commencer.
En attendant, la vidéo continue de circuler. Elle alimente les discussions dans les maquis de Bangui et les bureaux de l’administration. Le message du cardinal a au moins le mérite de relancer le débat sur l’éthique dans la gestion des affaires publiques. Reste à savoir si cela se traduira par des changements concrets dans le comportement des élites centrafricaines.
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