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Centrafrique : des soldats FACA au bord de la mutinerie dans le Nord-Est

des soldats FACA au bord de la mutinerie dans le Nord-Est

 

Les soldats FACA du septième b bataillon d'infanterie territoriale (BIT-7)
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Dans les préfectures reculées de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran, au nord-est de la République Centrafricaine, une tension palpable règne parmi les soldats FACA. À Birao, Ouanda-Djallé, Gordile, Tiringoulou et Ndah (Sikikédé), les militaires centrafricains grondent. La cause de leur colère ? Une réduction drastique de leur Prime Globale d’Alimentation (PGA), essentielle à leur survie sur le terrain.

 

Bangui, 22 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Des soldats FACA réduits à la mendicité.

 

“Nous sommes censés protéger la population, mais comment le faire le ventre vide ?”, s’indigne le sergent Passi., posté à Birao depuis plusieurs mois. Comme lui, de nombreux soldats FACA témoignent de conditions de vie déplorables. “On nous paye souvent depuis plusieurs années 1500 FCFA par jour pour notre alimentation. Maintenant, l’état-major veut nous donner seulement 1000 FCFA. C’est une honte !”, poursuit-il.

 

Le caporal Jonas, en poste à Ouanda-Djallé, décrit une situation alarmante : “Beaucoup d’entre nous sont obligés de cultiver les champs des villageois pour survivre. On échange notre travail contre un peu de manioc ou d’arachides. Parfois, on nous donne 500 ou 1000 FCFA pour une journée de labeur. C’est humiliant pour des soldats FACA”.

 

Cette situation précaire pousse certains militaires à des comportements répréhensibles. Abakar, un commerçant de Ndah, témoigne : “Quelques soldats FACA viennent régulièrement demander des crédits. D’autres sont devenus agressifs et exigent des ‘taxes’ pour assurer notre protection. Ça crée des tensions avec la population”.

 

Promesses non tenues et soupçons de détournement.

 

Depuis des années, l’état-major avait initialement fixé la PGA à 1500 FCFA par jour, soit 45 000 FCFA mensuels. Cependant, les soldats FACA n’ont rien reçu depuis plusieurs mois. Récemment, l’annonce d’un versement imminent a ravivé l’espoir, vite douché par la réalité : le montant proposé n’est que de 30 000 FCFA.

 

“C’est évident que quelqu’un s’enrichit sur notre dos”, accuse un autre soldat en poste à Gordile. “Les 500 FCFA quotidiens manquants sont sûrement dans la poche de nos supérieurs. Ce n’est pas la première fois, mais là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.”

 

Cette suspicion de détournement alimente la colère des soldats FACA. Le caporal-chef R.L., basé à Tiringoulou, explique : “On nous dit que le Trésor Public a déjà versé l’argent. Alors pourquoi ne recevons-nous pas la totalité ? Nous ne sommes pas dupes. Cette corruption nous tue à petit feu.”

 

Une armée au bord de l’implosion.

 

Face à cette situation, les soldats FACA menacent de refuser collectivement le versement partiel de leur PGA. “Nous préférons ne rien recevoir plutôt que d’accepter cette aumône”, déclare un groupe de militaires contactés à Birao. “Si l’état-major persiste, nous envisageons des actions plus radicales.”

 

Cette crise au sein de l’armée inquiète les observateurs. Mathias Nzapa, analyste en sécurité basé à Bangui, s’alarme : “Comment des soldats FACA affamés et démoralisés pourraient-ils assurer efficacement la sécurité du territoire ? C’est toute la stabilité de la région qui est en jeu”.

 

 

Un enjeu national ignoré par Bangui.

 

Malgré l’urgence de la situation, les autorités à Bangui semblent minimiser le problème. Un haut gradé de l’état-major, sous couvert d’anonymat, affirme : “Nous sommes conscients des difficultés sur le terrain, mais les soldats FACA doivent comprendre que le pays traverse une période économique délicate. Des efforts sont demandés à tous”.

 

Cette réponse ne satisfait pas les militaires concernés. Le sergent-chef Charli, en poste à Ndah, réagit : “Qu’ils viennent vivre ici, dans nos conditions, et on verra s’ils tiennent le même discours. Les soldats FACA ne sont pas des mendiants, nous méritons le respect”.

 

L’avenir incertain des soldats FACA dans le Nord-Est.

 

Alors que le pays peine à se stabiliser après des années de conflit, cette crise au sein des soldats FACA pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le risque de mutinerie est réel, avec la possibilité que certains militaires rejoignent des groupes rebelles, attirés par de promesse de meilleures conditions.

 

 

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