L’ONG VERGA prise la main dans le sac à Kabo : 400 kits alimentaires détournés
Dans un pays déjà meurtri par des années de conflit et de pauvreté, l’espoir repose souvent sur l’aide humanitaire. Mais que se passe-t-il quand ceux qui sont censés apporter du réconfort aux plus vulnérables se transforment en prédateurs ? C’est le triste spectacle auquel nous assistons aujourd’hui en République centrafricaine, où un scandale de détournement d’aide alimentaire vient d’éclater, dévoilant un système de corruption qui gangrène le pays jusqu’à la moelle.
Bangui, 22 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Un détournement massif orchestré par des acteurs centrafricains.
Au cœur de cette affaire sordide se trouve l’ONG nationale VERGA, basée dans la ville de Kabo , au nord du pays. Le 17 juillet 2024, cette organisation, soutenue par le PAM, et chargée de distribuer des vivres aux populations dans le besoin, a reçu un important don pour la population de Kabo. Ces produits, chargés sur un camion depuis Bangui. Une fois le camion est arrivé à Kabo, c’est un triste spectacle digne des criminels qui s’est passé. Au lieu d’accomplir sa mission, VERGA s’est lancée dans une opération de détournement à grande échelle.
Le rôle trouble des autorités locales.
Ce qui rend cette affaire particulièrement choquante, c’est la complicité manifeste de certaines autorités locales. En tête de liste des complices, on trouve l’adjudant de l’armée nationale, chef du détachement militaire à Kabo . Cet homme, censé protéger la population, a joué un rôle clé dans le détournement en acceptant un pot-de-vin de 35 sacs de riz en échange de sa complicité silencieuse.
Mais l’adjudant n’est pas le seul impliqué. D’autres autorités locales, dont l’identité reste pour l’instant inconnue, semblent avoir fermé les yeux sur cette opération frauduleuse, voire y avoir activement participé. Cette collusion entre une ONG peu scrupuleuse et des représentants de l’État démontre l’étendue de la corruption qui ronge les institutions du pays.
La révolte de la jeunesse À Kabo: un sursaut d’espoir.
Face à cette injustice flagrante, ce sont les jeunes de Kabo qui ont décidé de prendre les choses en main. Refusant de laisser le camion repartir avec son chargement volé, ils ont bloqué la route et forcé le véhicule à revenir en ville. Leur action courageuse a permis de dévoiler l’ampleur du détournement : pas moins de 400 sacs de vivres ont été retrouvés, prêts à être revendus à Bangui ou ailleurs.
L’ONG VERGA: Un système humanitaire perverti.
Malheureusement, cette affaire n’est pas un cas isolé. Dans tout le pays, des individus sans scrupules créent des ONG factices dans le seul but de détourner l’aide internationale. Ils sollicitent des appuis auprès d’organisations internationales, reçoivent des équipements et des vivres, puis en détournent la quasi-totalité à des fins lucratives. On estime que seulement 1 à 2% des produits parviennent réellement aux bénéficiaires, tandis que 95 à 98% sont revendus sur les marchés de Bangui et d’autres grandes villes.
L’ONG VERGA : Les conséquences pour la population.
Pour les Centrafricains déjà éprouvés par des années de crise, ces détournements sont catastrophiques. Non seulement ils ne reçoivent pas l’aide qui leur est destinée, mais ils se retrouvent contraints d’acheter à prix d’or sur les marchés les produits qui auraient dû leur être distribués gratuitement. Cette situation aggrave la pauvreté et la malnutrition dans un pays où l’insécurité alimentaire est déjà critique.
Un système corrompu de haut en bas : quand l’aide n’atteint jamais sa destination.
Dans un pays où la misère frappe une grande partie de la population, le spectacle de la corruption généralisée est particulièrement révoltant. Alors que les plus hautes sphères de l’État centrafricain s’adonnent à un pillage systématique des ressources publiques, vidant les caisses du pays sans vergogne, l’aide internationale censée pallier ces défaillances subit le même sort.
Les autorités, loin de servir l’intérêt général, détournent massivement les fonds et les ressources destinés au développement et au soulagement de la population. Mais le scandale ne s’arrête pas là. Certaines ONG nationales, à l’image de VERGA à Cabo, se sont elles aussi engouffrées dans cette spirale de corruption. Profitant de leur position d’intermédiaires, elles n’hésitent pas à détourner les kits humanitaires censés apporter un répit aux plus vulnérables. Cette chaîne de détournements, qui va du sommet de l’État jusqu’aux acteurs locaux, laisse la population démunie face à ses besoins les plus élémentaires, sacrifiée sur l’autel de la cupidité de ceux qui devraient la protéger.
Reconstruire la confiance.
L’affaire de Kabo n’est que la partie visible de l’iceberg. Pour sortir de cette spirale infernale, il est impératif de restaurer la confiance entre les citoyens, les organisations d’aide et les institutions. Cela passe par une lutte acharnée contre la corruption, une transparence totale dans la gestion de l’aide humanitaire, et une implication accrue des communautés locales dans les processus de distribution.
Le courage des jeunes de Cabo montre que l’espoir est encore permis. C’est en s’appuyant sur ces forces vives de la nation, déterminées à construire un avenir meilleur, que la République centrafricaine pourra enfin tourner la page de ces années sombres et offrir à sa population un avenir plus radieux.
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