Mort des trois soldats FACA à Dimbi, la polémique enfle sur les réseaux sociaux
Bangui, 04 septembre 2023 (CNC) – La récente tragédie survenue à Dimbi, dans la Basse-Kotto, où trois soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) ont perdu la vie, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Les circonstances de leur décès, foudroyés par un violent tonnerre selon les premiers rapports, ont soulevé des questions profondes quant à la discipline et à la formation de nos troupes nationales.
Au premier abord, les circonstances de cette tragédie semblaient énigmatiques. Comment se fait-il que trois soldats de l’armée nationale puissent perdre la vie de manière simultanée sous une pluie torrentielle ? Les spéculations ont immédiatement envahi les réseaux sociaux, avec de nombreuses hypothèses qui ont tenté de donner un sens à cette tragique coïncidence.
Pour la majorité des Centrafricains sur les réseaux sociaux et dans les rues de Bangui, une conclusion s’impose : les victimes auraient enfreint des interdictions ou commis des actes répréhensibles. Cette interprétation laisse entendre que ces soldats auraient pu être ciblés par des représailles malveillantes, notamment l’utilisation de missiles stinger de fabrication centrafricaine communément appelées « Célézè », qui semblent être déployés sans distinction de jour ou de nuit lorsqu’il pleut, et qui ont une réputation d’efficacité redoutable.
Cette hypothèse trouve aujourd’hui une confirmation auprès d’un officier général de l’armée nationale, qui a accepté de s’exprimer sur la situation. Selon cet officier, le problème fondamental réside dans la formation actuelle de nos soldats. Depuis que les mercenaires de Wagner, communément appelés au palais de la Renaissance, d’ “instructeurs russes”, ont pris en charge la formation de nos troupes, la discipline et l’éthique militaire ont sombré dans l’oubli. Nos soldats sont désormais formés à la brutalité, à la violence de tout genre, à la torture et à la maltraitance, les transformant en combattants au comportement similaire à celui des rebelles.
Le processus de formation, selon cet officier, est à blâmer. Il explique qu’après la formation élémentaire de toutes les armes (FETA), un soldat devrait normalement suivre plusieurs étapes de formation au sein de son bataillon. Il devrait être discipliné, maintenir une tenue correcte et être bien coiffé. Malheureusement sous Touadera de nos jours, la formation est limitée à un maximum de 21 jours, principalement axés sur le maniement des armes et les pratiques des tortures. Et plus grave encore, ils voient comment leurs formateurs volent chèvres, poulets, viande de boeufs pour manger. Une fois sur le terrain, ces soldats, peu préparés à la vie militaire, se retrouvent souvent désœuvrés et désargentés, ce qui les pousse à adopter des comportements déviants, tels que le pillage et l’abus envers la population civile.
Le comportement des soldats est donc, selon cet officier, le reflet direct de leur formation lacunaire. Les conséquences tragiques, comme la récente tragédie à Dimbi, en sont malheureusement le résultat.
Un deuxième problème majeur réside dans la promotion des officiers responsables des unités de combat et des bataillons. Souvent, ces promotions sont basées sur des critères de complaisance familiale plutôt que sur des compétences et une formation adéquate. Cette situation conduit à un déficit de leadership au sein de l’armée, les officiers étant souvent incapables de diriger efficacement leurs troupes.
Il est temps que les autorités militaires centrafricaines prennent des mesures pour réformer la formation et la discipline au sein des FACA. Cela passe par un réexamen complet des méthodes de formation, la réévaluation des critères de promotion des officiers, et un engagement renouvelé envers les principes de discipline militaire et d’éthique.
La tragédie de Dimbi ne doit pas être oubliée. Au contraire, elle doit servir de rappel brutal des réformes nécessaires pour garantir que nos forces armées soient bien formées, disciplinées et dignes de la confiance du peuple centrafricain. L’avenir de notre nation en dépend.
Par Alain Nzilo
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