« techniquement que constitutionnellement, la révision constitutionnelle n’est pas réalisable » en Centrafrique

Publié le 5 juin 2022 , 8:05
Mis à jour le: 5 juin 2022 3:08 pm

 

Rédigé par Prisca VICKOS

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 6 juin 2022

 

Bangui (CNC) – Et si c’est vrai : « qui sème le vent récoltera la tempête ».   La plateforme des cadres et des Élites de Centrafrique, dans une correspondance  adressée au Président de la République Faustin Archange Touadera, exige de celui-ci  une déclaration imminente et urgente mettant  fin à la révision de la Constitution. D’après cette plateforme, « techniquement que constitutionnellement, la révision constitutionnelle n’est pas réalisable » en Centrafrique.

Ci-dessous l’extrait de la correspondance adressée au Président de la République.

Prestation de serment du Président Faustin Archange Touadera, le 30 mars 2021 dans l'hémicycle de l'assemblée nationale à Bangui. Photo Présidence
Prestation de serment du Président Faustin Archange Touadera, le 30 mars 2021 dans l’hémicycle de l’assemblée nationale à Bangui. Photo Présidence

 

  

QUI SEME LE VENT, RECOLTERA LA TEMPETE

 

Monsieur le Président de la République,

 

L’exercice du pouvoir d’Etat dans un pays, comme le nôtre, dont la principale caractéristique est la docilité de nos populations, semble ne susciter auprès de votre vous qu’une hostilité contre la pratique et les valeurs d’une gouvernance de concertation, de consensus, par le dialogue.

 

En définitive, Monsieur le Président de la République, nous avons pris le temps de vous observer et d’étudier les axes de votre mode de gouvernance, qui ne sont que duplicités et manipulations.

Les Cadres et les Elites, sur le Dialogue républicain des 21 au 27 mars 2022 à Bangui, vous notifiaient :

« Au terme de la durée de cette réunion et, au regard de ses résultats, nous n’avons toujours pas réussi à comprendre l’intérêt du schéma du Dialogue dit « républicain », ni son sens ni ses objectifs.

Dans notre première déclaration, portant sur l’examen des travaux du Dialogue républicain, nous vous démontrions, sans même aborder le sujet sous un angle politique ni avec une connotation politicienne, que la révision constitutionnelle que vos partisans avaient essayé d’introduire dans les débats, était une perspective vaine.

Croyant vous avoir fait entendre raison, nous constatons désormais que par les arguties de vos colistiers, réunis notamment à Boali et désormais dans les officines du palais de la Renaissance et depuis quelques jours dans un hôtel de la place, des députés instrumentalisés par vous, entendent procéder à la révision de la constitution, pour modifier la durée et le nombre du mandat présidentiel, pourtant décidé par le peuple souverain, hors de tout contexte politicien.

 

Vous entretenez, encore et toujours par personnes interposées, l’aventure d’une impasse politique mais aussi le simulacre d’une interprétation, en réalité, manœuvrière que vous-même et vos collaborateurs faites des articles 152 et 156 de la Constitution du 30 mars 2016.

 

Comme d’habitude, vous vous tenez toujours en arrière-plan. Vous suscitez le trouble, vous initiez les conflits et faites faire le sale boulot par d’autres, notamment par certains de vos collaborateurs, plus en verve avec la vulgarité, par vos milices et par l’assemblée nationale dont la majorité émarge dans vos caisses noires.

 

Suite aux tentatives ratées de vos colistiers à l’occasion du Dialogue républicain, le 8 avril 2022, nous vous indiquions, tant techniquement que constitutionnellement, Monsieur le Président de la république, en l’état de notre représentation parlementaire et de l’état du pays, la révision constitutionnelle n’est pas réalisable.

Donc, sauf un « Big Bang » affectant la Cour constitutionnelle, nous avons par principe, l’assurance de ce que si le Bureau de l’Assemblée nationale, devait aussi cautionner vos visées autocratiques, la Cour constitutionnelle ne pourra en aviser qu’autrement.

Or, les faits de l’actualité font ressortir, en ce qui vous concerne, qu’adepte de la pratique de machiavel que vous semblez prendre pour modèle, il ne fait plus aucun doute que c’est bien vous- même, à travers vos partisans, qui êtes le maître d’œuvre de toutes ces spéculations. Vous semblez ne pas vous préoccuper des effets éruptifs de vos actes, tels qu’ils ne tarderont à pas à se manifester.

 

 

Monsieur le Président de la république, nous vous avons entendu prétendre que vous n’agissez que pour « / ‘indépendance de nos institutions et pour le renforcement de la démocratie ». Or, par vos pratiques de gouvernance, peut-on véritablement vous reconnaître la qualité d’un Homme d’état acquis à l’« indépendance de nos institutions et au renforcement de la démocratie » ?

 

  • Le Concept de l’indépendance de nos institutions et le renforcement de la démocratie permettent-ils à des partisans attachés à votre parti politique de nuire aux personnalités publiques ou privées qui sont démocratiquement opposées à vos orientations politiques ?
  • Le Concept de l’indépendance de nos institutions et le renforcement de la démocratie sont-ils compatibles avec les déclarations les plus farfelues et les plus incendiaires des collaborateurs les plus immédiats des plus hautes autorités de l’Etat ?
  • Le Concept de l’indépendance de nos institutions et le renforcement de la démocratie vous autorisent-ils l’instauration d’un désordre institutionnel et fonctionnel de l’Etat centrafricain ?

 

MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, LE PEUPLE CENTRAFRICAIN EST CERTES DOCILE, MAIS PAS NAÏF :

Lorsqu’ un député, se faisant entretenir par votre cabinet, se singularise par une prise de parole publique par voie de conférence de presse, y conviant à titre de faire-valoir, les plus Hauts responsables de la Présidence de la République et assène à coup d’hérésies à nos populations des incongruités, au sujet d’une proposition de loi de révision constitutionnelle, qu’il aurait déposé devant le Bureau de l’assemblée nationale, croyez- vous vraiment que votre responsabilité sera exonérée de cette manœuvre de dupe ?

 

Lorsqu’un député, proche de votre cercle de pouvoir, s’illustre inconsidérément sur un sujet de discorde, devant un parterre de sommités de l’Etat, visant l’objectif de vous faire réaliser un troisième mandat présidentiel, ces-derniers ne sont-ils pas, en raison de leurs fonctions, des complices ou des soutiens, de perspectives les plus saugrenues, traduisant une provocation et une défiance de plus, de votre part, à l’égard de tout un peuple ?

 

Lorsque le président de la république laisse agir des supplétifs, en ses lieux et places, tel déjà en mai 2020, devons-nous douter de qui est, en réalité, à la manœuvre ?

Monsieur le Président de la république, à demeurer dans une culture et une pratique de gouvernance de duplicité, d’affrontements, de défiance, de discorde, dans la vulgarité à outrance qu’entretiennent vos collaborateurs, dans les violences verbales et mêmes physiques qui sont la marque de vos partisans :

NE VOUS EN DEPLAISE, VOUS CONDUISEZ LE PAYS A SA PERTE.

Nous ne cesserons de vous le répéter. Monsieur le Président de la République, c’est vous qui tenez la manche de direction de notre pays et c’est vous qui, dès lors : Vous assumerez, seul, la responsabilité des cataclysmes qui s’annoncent, du fait de votre mode de gouvernance empreinte de duplicité et de malices.

C’est en considération des risques qui se pointent devant nous, qu’eu égard à tous ces motifs que, nous, Membres et personnalités constituant la plateforme des Cadres et des Elites de Centraffique, réunis dans les « Forces Citoyennes » résidant en France : Nous exigeons, de votre part, une déclaration imminente et urgente mettant, purement et simplement, fin à la spéculation visant l’illusoire révision de la Constitution, que vous envisagez et qui va nous conduire, tous, à la détérioration de ce qui reste de notre fébrile concorde nationale.

Vous avez choisi de gouverner notre nation avec des calculs de probabilités hasardeuses, sur des programmes d’algorithmes évanescents. Soyez-en certain, le défi que vous lancez, sera relevé :

«L’HOMME CENTRAFRICAIN NAIT NATURELLEMENT BON, MAIS C’EST LA SOCIETE QUE VOUS VOULEZ NOUS IMPOSER QUI NOUS TRANSFORMERA EN BÊTE FAUVE ».

Persistez dans le déni de l’éveil du peuple centrafricain et il vous en cuira, à vous-même et à vos partisans qui s’imaginent être des terreurs en Centrafrique.

Persévérer dans la voie que vous avez choisie et vous constaterez que vos terroristes succomberont, eux- mêmes, à leur terreur.

Que vos partisans se détrompent : L’aptitude à la violence, à la confrontation à la réalisation des actes identiques à ceux qu’ils pratiques et à l’intimidation n’est pas à sens unique.

Monsieur le Président de la République : « Confronté à l’impossible nul n’est tenu à d’être en réserve ».

Que la sagesse vous inspire, que la proposition de loi de Kakpayen ne vienne jamais à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Fait à Paris le 1er juin 2022

La Coordination des « Forces Citoyennes de France »

Centrafrique Capital Synergies

 

 

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