Bangui, 11 février 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Depuis le début de contre-offensive des forces gouvernementales contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), les autorités centrafricaines, à travers les mercenaires de Wagner, ont suivi une stratégie militaire qui a violé les principes fondamentaux du droit international humanitaire et les droits humains. Elles n’ont fait aucune différence entre les objectifs civils et militaires ni respecté le principe d’un recours proportionné à la force. Sa stratégie a délibérément visé les populations civiles au travers de nombreux crimes : incendie massif des habitations, assassinat, arrestation massive et arbitraire, agression sexuelle, etc.. Mais ce mercredi 9 février 2022, à Mouka, situé à environ 90 kilomètres de Bria sur axe Ouadda, et à Yangoudroudja, situé à 155 km sur l’axe de Ndélé, c’est une nouvelle étape qui est franchie. On assiste littéralement au massacre de plusieurs dizaines des civils, la destruction et l’incendie de plusieurs centaines d’habitations ainsi que la confiscation illégale des biens. C’est une nouvelle catastrophe.
Ce mercredi 9 février, dans la matinée, à Mouka, situé à environ 90 kilomètres de Bria sur axe Ouadda, puis à Yangoudroudja, situé à 155 km sur l’axe de Ndélé, dans le nord de la RCA, la terre s’est arrêtée brusquement de tourner. C’est la fin du monde pour ces pauvres citoyens livrés aux criminels de guerre, les mercenaires russes de la société Wagner. Aucun peuple au monde ne doit subir ce genre de traitement inhumain et dégradant. Pourquoi les Centrafricains ? C’est un véritable crime de guerre et crime contre l’humanité en temps de paix.
Massacre de Mouka
Selon les témoignages recueillis auprès des rescapés, l’attaque contre les civils dans le village de Mouka a débuté vers 12 heures avec l’arrivée du cortège de la mort, celui des mercenaires russes. Ces criminels sans cœur ni lois, dès leur entrée à Mouka , ont commencé à tirer à bout portant sur des gens, créant la panique au sein de la population. La quasi-totalité des habitants a pris la fuite pour se réfugier dans la forêt, laissant derrière eux leurs biens : maisons, motos, greniers, meubles, etc.. Les mercenaires russes, de leur côté, ont mis le feu sur ces habitations, brûlant ainsi une centaine, et ramassé les biens des victimes.
Mais le plus cruelle, c’est que certaines victimes de Mouka, qui ont reçu de projectile lors du massacre, se sont rendues dans un centre de santé communautaire d’un village situé à une vingtaine de kilomètres de Bria. Mais au moment de retour des mercenaires russes à Bria, ils sont allés vérifier dans ce centre de santé, et ont malheureusement retrouvé 4 blessés. Après les avoir posé des questions, ils les ont attachés les mains derrière, puis les deux pieds l’un contre l’autre. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont attaché leur cou contre une masse de pierre.
Mais le plus pire c’est ça : ils jettent les quatre victimes dans l’eau. Une histoire d’éviter que leurs corps remontent sur l’eau dans quelques jours. Mon Dieu!
Massacre de Yangoudroudja
Selon certains témoins, le plus violent massacre des civils du jamais vu en RCA s’est passé dans le village Yangoudroudja, situé à 155 km sur l’axe de Ndélé. Dans ce village, c’était le même mercredi 9 février 2022 vers 12 heures. C’était un autre groupe des mercenaires russes qui étaient à l’origine de ce spectaculaire massacre de masse.
Selon ces témoins, près de deux cents habitations ont été incendiées, et près de 60 civils auraient été massacrés ce jour d’anniversairede Satan dans le village. On se réserve de donner des détails qui font mal au cœur. Mais noter au passage qu’une femme, qui venait de mettre au monde un bébé, avait été brûlée vive avec son nouveau-né dans leur habitation. Ça fait mal au cœur, mais c’est la vie avec des mercenaires.
Débandade dans le village Gbouhou
Situé à 200 kilomètres de Bria sur l’axe Ndélé, le village Gbouhou s’est vidé de ses habitants, qui sauve qui peu, à l’annonce de massacre des civils dans le village Yangoudroudja. C’est la panique générale qui s’empare de la population. Des femmes, des enfants, des hommes, vieillards et jeunes, tous, bagages en main et précipitamment, abandonnent le village.
Rappelons que dans toutes ces localités allant de Bria à Ndélé, on retrouve des chantiers miniers de diamants et or. Et les mercenaires de Wagner, en décembre dernier, avaient mis en garde les jeunes de Bria de ne pas se livrer désormais aux activités d’extraction minière dans la région. Faute de quoi, les récalcitrants verront eux-mêmes les conséquences.
Souvenez-vous, le ministre d’État Willybiro Sacko avait même mis en garde les populations locales contre ce multiple massacre planifié de longue date.
Par Moïse Banafio
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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