Bangui, 11 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Peu médiatisée, l’affaire sur de possibles détournements de deniers publics à l’inspection générale d’État commence à prendre de l’ampleur. Elle fait discrètement en ce moment un grand bruit à la présidence de la République et au ministère des Finances. Monsieur Pierre Mapouka, inspecteur général d’État serait le principal auteur.
C’était en août 2020 que le ministre des finances et du budget Henri – Marie Dondra , soucieux d’équiper l’inspection générale d’État à des moyens roulants, avait commandé auprès du concessionnaire automobile CFAO deux pick-up neufs qui ont une valeur de 70 millions de francs CFA chacun. Une semaine plus tard, les deux véhicules ont été livrés au ministère des Finances comme prévu. Comme la procédure l’exige, le ministère des Finances a officiellement remis ces deux pick-up neufs à l’inspection générale d’État. Et c’était Monsieur Pierre Mapouka, inspecteur général d’État qui les a réceptionnés en personnes à la présidence de la République en présence de certains de ses collègues inspecteurs.
Véhicules disparus
Au lendemain de leur livraison, les deux pick-up neufs ont disparu du parking de l’inspection générale d’État. Mais deux jours plus tard, les inspecteurs ont découvert que les deux engins sont cachés discrètement dans une ferme sur la route de Damara. Après l’enquête, ils apprennent que cette ferme appartient bel et bien à Monsieur Pierre Mapouka, inspecteur général d’État. Mais contre toute attente et sous la pression de ses collègues, l’homme reformule la situation et brandit une preuve de paiement à son nom. D’après ce document, il achète ces deux pick-up neufs à 200 000 francs CFA, c’est-à-dire un véhicule 4×4 Hilux double cabines à 100 000 francs CFA. Incroyable ! Mais une année après, l’affaire refait surface et éclabousse l’IGE Pierre Mapouka. Selon le ministère des Finances, le dommage causé est évalué à environ 139 millions de francs CFA. Ce qui fait qu’en ce moment à la présidence de la République, on exige une explication. Mais Monsieur Pierre Mapouka, cousin du chef de l’État, pourrait-il s’expliquer ?
Selon la loi centrafricaine, pour réformer un véhicule de l’État, il faut que celui-ci ait 4 ans d’âge minimum. Mais les véhicules de l’inspection générale d’État emportés par Monsieur Pierre Mapouka sont encore neufs. Donc il s’agit bien d’un détournement de denier public.
Rappelons qu’un inspecteur général d’État est comme un bon père de famille. La loi lui confère l’autorité nécessaire pour protéger les biens de l’État centrafricain, mais également d’user de la puissance publique pour engager des actions, donc de sévir, contre ceux qui utilisent ou ont eu à utiliser leur position au sein de l’administration pour ruiner le peuple centrafricain. Mais avec le régime qui se succède en République centrafricaine, c’est tout le contraire.
Affaire à suivre…
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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