Bangui, République centrafricaine, mardi, 27 octobre 2020, 13:57:37 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis ce mois d’octobre, qui à Bangui ne sait pas que la Russie a offert au président 20 chars de reconnaissance ? Cela a commencé jeudi 15 octobre avec 10 voitures et encore 10 autre le 24 pour ceux qui n’étaient pas là. Ils étaient beaux sur l’avenue des Martyrs avec leur peinture fraiche ! Paix et Amitié pour rassurer les témoins. Non, « AMITE », tout le monde ne maîtrise pas la langue de Molière…
Aimeriez-vous qu’un ami vous offre une arme ? Drôle de message. Quand vous êtes invité chez votre ami, vous n’imagineriez-pas lui offrir un pistolet. Il pourrait mal le prendre.
Peut-être que c’est une habitude en Russie, admettons. Penseriez-vous alors lui offrir un pistolet qui ne marche pas avec une couche de peinture fraîche pour cacher la rouille ?
Enfin, oseriez-vous lui donner ce cadeau en lui disant : attention, je le garde parce que tu ne sais pas t’en servir.
Peut-être que c’est la tradition en Russie.
C’est en tout cas ce qui s’est passé à Bangui. L’on a vu arriver ces petits véhicules de guerre à l’aéroport conduits par les mercenaires de Wagner transportant des militaires centrafricains occupés à lancer des jouets et des bonbons sur les enfants.
Nos amis russes ont-ils un peu de respect pour le peuple centrafricain ? Les quelques chars russes en panne le long du défilé montrent qu’ils n’ont même pas pris la peine de vérifier que leurs matériels de guerre usés pouvaient encore rouler.
L’armée centrafricaine qui se relève courageusement des crises du passé a-t-elle besoin de vieux véhicules dont plus personne ne veut ? Est-ce que ces 20 voitures de reconnaissance vont rétablir la souveraineté de l’état dans tout le pays ? La question est posée.
Ecoutez cette histoire dont certains anciens ont entendu parler. Il y a plus de 60 ans, un pays d’Afrique, la Guinée Bissau, gagnait son indépendance. C’est alors que parmi ses partenaires, l’union soviétique offrit son aide afin d’accroître son influence sur l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi que le président de Guinée, Sékou Touré, voit débarquer un matin des chasse-neige russes à bord d’un avion gros porteur. Qui a jamais vu tomber la neige en Afrique équatoriale ?
D’abord surpris, il remercia poliment ses amis russes et rangea ces cadeaux inutiles dans un hangar. Peut-être y sont-ils toujours.
Donc, merci la Russie, mais demandez-nous de quoi la Centrafrique a besoin avant de nous faire des cadeaux.
Par Adama Bria
Journaliste
Alain Nzilo
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