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La Centrafrique est-elle condamnée a toujours avoir des crises électorales ?

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Logo officiel du parti ARCA.

 

Il y a un mois aujourd’hui, notre parti, l’Alliance pour Renaissance et l’Emergence de la Centrafrique (ARECA) avait publié une tribune analysant la situation préélectorale de notre pays en proposant une solution de sortie de crise qui devrait passer par un accord politique entre le pouvoir et l’opposition.

 

Cette solution, ne constituant pas une véritable transition comme celles que nous avons vécues jusqu’alors permet de garder en place les garants des institutions issues du suffrage universel à savoir le Président de la République et les Députés ; pour ne constituer qu’un Gouvernement consensuel à l’effet de préparer les élections avec à sa tête une personnalité neutre choisie par consensus entre la classe politique.

Cette démarche diversement appréciée on s’en doutait, n’a pas vu d’autres s’y substituer faisant l’unanimité non plus. Les constitutionnalistes suivant les bords politiques et les camps qu’ils pensent défendre interprètent la loi fondamentale qu’est la constitution suivant leurs intérêts du moment. Jamais ils ne se mettront d’accord entre eux tellement leurs intérêts sont divergents.

La révision constitutionnelle naguère préconisée comme solution à la résolution de la crise est mise en veilleuse par ceux-là même qui la défendait pour proposer une autre alternative non moins discutable consistant à mettre en scelle l’ANE et à la pousser à organiser les élections dans les délais constitutionnels.

L’ANE à son tour est contestée car au lieu d’organe technique, elle devait être érigée en institution comme le prévoit la nouvelle constitution du 30 Mars 2016. Sa mise en place devait intervenir dans les 12 mois suivant la prestation de serment du Président de la République, ce qui n’a été cas.

Pour ajouter à l’imbroglio, le mandat de l’ANE dans sa forme actuelle est prévu pour prendre en fin le 23 Décembre 2020, soit 4 jours avant le premier tour des élections.

Quelle nouvelle organisation mettra t’on en place pour prendre sa relève afin de centraliser et proclamer les résultats des élections couplées à venir ?

Pourquoi les initiateurs de la contestation de la légitimé de l’ANE devant la Cour constitutionnelle ne l’ont pas fait bien avant et n’attendre que la publication du chronogramme pour se manifester?

Il est bien vrai que la loi organique qui devait régir le fonctionnement de l’ANE a été retirée par le gouvernement de l’Assemblée nationale et n’est jamais revenue pour être votée définitivement puis promulguée. Le pouvoir commet ici un impair qui justifie la mise en place d’un gouvernement consensuel de crise à l’effet de préparer des élections transparentes non contestables.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire dit-on. A supposer que la Cour constitutionnelle n’accède pas à la demande de l’opposition du COD 20, il n’en demeure pas moins que le chronogramme publié soulève bien de problèmes.

Les délais compressés pour obéir au strict respect du calendrier constitutionnel ne résistent pas à une analyse sérieuse pouvant correspondre aux standards des normes acceptables dans ce domaine. Des élections mal organisées engendrent forcement des lendemains de crises.

Est-ce dire que notre pays est-il maudit pour ne pas pouvoir organiser depuis l’avènement du multipartisme des élections transparentes admises par tous en dehors de celles de 1993 qui a vu l’accession au pouvoir de l’opposition ?

La Cour constitutionnelle dans une adresse aux médias le 14 février 2020 a défini elle- même les critères des élections libres, transparentes et crédibles qui passent par un strict respect du calendrier électoral.

Et de rappeler ceci « La constitution a prévu que, l’élection du chef de l’Etat devra avoir lieu entre le 45ème jour et 90ème jour avant la fin du mandat du président en exercice. Et en faisant le calcul, tout commence le 27 décembre 2020. Et toutes les dates qui sont prévues dans le chronogramme électoral calé à partir du 27 décembre 2020 ne peuvent pas être modifiées car ces dates ont été calées sur la constitution ».

Nonobstant les délais des opérations prévues par la constitution qui devaient commencer le 2 janvier 2020, le chronogramme actuel produit par l’ANE ignore totalement les contentieux quant aux listes électorales qui résulteront du recensement.

La vérification et la prise en compte des réclamations par rapport aux différentes listes électorales s’avèrent importantes vu les nombreux déplacements des populations à la suite des crises que le pays continue de traverser.

Sans transparence dans l’audit du recensement, il peut avoir des irrégularités dans les opérations de vote, même si la perfection est toujours difficile à ce niveau. Mais c’est le faire à dessein qui est répréhensible et contraire à la loi.

Nous ne savons pas si l’ANE dans son chronogramme intègre les opérations de recensement dans les pays étrangers surtout chez nos voisins où du fait de la crise, il y a une forte proportion de l’électorat à ne pas négliger.

D’ailleurs la pandémie du COVID 19 empêche certains candidats à être présents sur le territoire national. Que prévoit-on pour ceux-là ?

Voilà toutes ces difficultés qui commandaient à une entente de la classe politique afin d’éviter des élections bâclées au prétexte d’éviter un glissement électoral source d’incertitudes comme le craignent certains.

Pourquoi ne devons-nous pas aussi demander à la communauté internationale représentée par le G5 (France, Union Européenne, Union Africaine, Russie, Etats Unis) de s’impliquer dans l’organisation actuelle des élections qui relève d’un casse-tête au risque d’aboutir sur une grave crise si l’on y prend garde ?

Dans la mesure où c’est la communauté internationale qui finance la presque totalité du budget des élections et cordonne les récupérations et transmissions des urnes électorales à travers la MUNISCA, pourquoi ne devrait-elle pas amener la classe politique à s’entendre pour une organisation d’élections crédibles au lieu d’être dans une position attentiste et laisser les gens aller à l’affrontement pour jouer les pompiers par la suite.

Nous souhaitons vivement cette implication du G5 dès à présent au lieu de laisser les esprits s’exacerber faute de solutions à concilier les parties.

Pour l’ARECA,

Le Président Bertrand KEMBA

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