Bangui (République centrafricaine) – 30 sept. 2019 03:12
Le dialogue national annoncé par le président camerounais Paul Biya doit s’ouvrir ce lundi à Yaoundé avec pour objectif la résolution la crise qui déchire l’Ouest anglophone. Mais ses chances d’aboutir sont amoindries par l’absence des principaux leaders séparatistes.
Depuis trois ans, des revendications sociales des populations anglophones qui s’estiment lésées par rapport aux huit autres régions francophones, se sont muées en un conflit meurtrier entre des groupes indépendantistes armés radicalisés et les forces de sécurité de l’Etat, resté sourd aux revendications.
Les affrontements, mais aussi les exactions et crimes commis par les deux camps contre les civils, ont fait quelque 3.000 morts depuis le début de la crise, en 2017, a indiqué l’International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié jeudi.
Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme alors que d’autres réclament la partition du pays. Deux hypothèses que refuse Yaoundé.
“Les séparatistes anglophones qui dominent de vastes zones dans ces régions, n’y participeront pas” tout comme les principaux leaders installés à l’étranger, a précisé l’ICG.
Parmi les seize leaders séparatistes anglophones conviés au dialogue, des éminents chefs de groupes armés, comme Ebenezer Akwanga et Cho Ayaba, ont annoncé leur refus d’y participer.
Avec ce dialogue, le Cameroun veut jeter “de la poudre aux yeux de la communauté internationale selon eux.
La plupart de ces leaders ont réaffirmé leur volonté de discuter avec le gouvernement, mais demandent que les négociations se déroulent en présence d’un médiateur international, qu’ils se tiennent à l’étranger et que les termes de la séparation soient le principal point à l’ordre du jour, selon l’ICG.
Avec BBC Afrique