Centrafrique : le coordonnateur humanitaire évalue la situation a Batangafo.
Bangui, 19 décembre 2016, CNC.
Par Eric NGABA
Le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Fabrizio Hochschild, s’est rendu le 16 décembre à Batangafo dans la préfecture Ouham où l’on compte encore 24 122 déplacés depuis la crise qui a touché le pays en 2013. Cette visite avait pour objectif d’appréhender les conditions de vies des déplacés, de prendre acte de l’impact de la réponse humanitaire et l’étendu des besoins. Elle intervient également quelques semaines après le retour des humanitaires dans la sous-préfecture suite à une suspension temporaire de leurs activités en raison d’attaques qui ont ciblé particulièrement leurs installations.
Les agressions contre les déplacés notamment les femmes, la violation du caractère civil des sites en raison de la présence d’éléments armés, les capacités d’accueil largement dépassées ainsi que l’obsolescence des infrastructures des sites ont été au cœur des échanges avec les représentants des déplacés, des autorités locales et des leaders communautaires. Selon un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, le Bureau des affaires humanitaires (OCHA) estime que même si la situation sécuritaire s’est améliorée à Batangafo, les conditions ne permettent toujours pas le retour des déplacés et constituent un défi de taille pour la protection des civils. Le niveau d’insécurité continue aussi d’empêcher la reprise des activités économiques pour 90% de la population qui tiraient ses revenus des activités agricoles et pastorales.
D’après le communiqué, Fabrizio Hochschild a assuré ses interlocuteurs de la disponibilité des humanitaires à continuer à apporter une aide humanitaires à la population de Batangafo. Il a toutefois exhorté les représentants des communautés qu’il a rencontrés à participer au plaidoyer en faveur de l’accès humanitaire et de la sécurisation des acteurs. Sur les axes routiers autour de Batangafo, l’insécurité et la vétusté des infrastructures empêchent les travailleurs humanitaires d’atteindre des populations qui sont pourtant dans un grand dénuement.
Le coordonnateur humanitaire a également appelé les leaders de la société civile à user de leur autorité pour faire respecter le caractère civil des sites, des écoles et des structures de santé. Il les a fortement encouragés à faire prévaloir le pacte de non-agression signé par les différentes communautés pour qu’aucun groupe ne soit discriminé en raison de son appartenance ethnique et/ou religieuse. A cet égard, il a insisté sur la force du dialogue et de la concertation en vue de restaurer la sécurité que tous appellent de leurs vœux.
Il convient de rappeler qu’en l’absence de capacités et de ressources étatiques, les partenaires humanitaires fournissent la majorité des services sociaux de base. A titre d’exemple, 190 m3 d’eau potable sont distribués quotidiennement à la population dans les sites. A court terme, l’objectif est d’atteindre une capacité de 270 m3 par jour.
D’autre part, sur financement du Fonds humanitaire, la réparation de la barge sur la rivière Ouham sera effective au début du deuxième trimestre 2017. Cette réparation permettra, selon OCHA, aux partenaires humanitaires d’accéder aux axes Ouogo et Kambakota où sont observés d’importants mouvements de retours de personnes déplacées.