Centrafrique : Kaga-Bandoro, un peiti avion russe bloqué à l’aérodrome.
Bangui, le 28 avril 2018.
Par : Anselme Mbata, CNC.
Bloqué au sol pendant plusieurs heures à l’aérodrome, un CESSNA 182 russe, un petit avion du tourisme mono-moteur de quatre places et immatriculé RA-7-717A en provenance de la ville de Ndélé pour une reconnaissance militaire a été empêché de décoller après son atterrissage à Kaga-Bandoro pour une autre reconnaissance militaire.
Selon une source sécuritaire proche de l’État-major de l’armée nationale contactée par CNC, c’est aux environs de 10 heures locales qu’un petit avion touristique de 4 places, avec un numéro d’identification RA-7-717A, transportant au moins 4 experts militaires russes en provenance de la ville de Ndélé, capitale provinciale de Bamingui-Bangoran, après une reconnaissance du terrain, est atterri à Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana-gribizi pour une autre reconnaissance militaire du terrain.
Entre temps, l’aérodrome de Kaga-Bandoro, qui est situé proche du site des déplacés de l’église catholique de la ville, est envahi par un groupe des personnes, visiblement non informées de l’arrivée des Russes dans la ville, croyaient à un avion français venant pour le ravitaillement des rebelles du MOUVEMENT PATRIOTIQUE POUR LA CENTRAFRIQUE (MPC) en armes et minutions, lui empêchant du coup son envol.
Cependant à Bangui, les autorités se bousculent, en particulier le ministre de la Sécurité publique le général Henri Wanzet Liguissarra qui n’a pas lâché son téléphone pour appeler les autorités locales à passer un message aux manifestants que c’est une mission du gouvernement centrafricain et surtout c’est dans leur intérêt que cette mission est arrivée à Kaga-Bandoro.
En dépit des efforts déployés par le ministre de l’Intérieur pour faire dégager au plus vite l’aérodrome des manifestants, malheureusement aucun changement n’a pu être constaté sur le terrain. ces derniers , très en colère, maintiennent leur position en bloquant toujours la piste jusqu’à l’intervention des soldats de l’armée burundaise de la MINUSCA qui ont jeté au moins 15 grenades lacrymogènes pour faire déguerpir de force les manifestants de la piste.
Pour l’heure, ce léger transat russe, qui a eu son malheur à Kaga-Bandoro, est arrivé à Bangui sain et sauve.
Même si aucun blessé n’a été signalé dans cet incident, les experts militaires russes ont été paniqués à un moment ou à un autre, vu l’agitation des mécontents sur l’aérodrome au moment de l’atterrissage de l’avion à Kaga-Bandoro.
Alors, la mission, qui devrait être discrète, est désormais publique et les rebelles de la Séléka, de leur côté, viennent de comprendre que les Russes mènent aussi discrètement la reconnaissance de leur terrain au profit du gouvernement.
Du côté du gouvernement qui vient de confirmer, par la voix de son porte-parole Ange-Maxime Kazagui, que cet avion est bel-et-bien russe, mais ajoute pour sa part que les occupants, qui sont d’ailleurs tous des experts militaires russes, sont partis dans les zones occupées par les rebelles de la Séléka pour procéder aux négociations avec ces derniers dans le cadre du retour de la paix dans le pays.
Cette version, vigoureusement contestée par la population, est de nature à faire endormir et à ne pas trahir la mission exacte de ces experts russes.
D’après un officier de la gendarmerie nationale, pour connaitre son ennemi, il faut nécessairement l’approcher pour connaitre ses positions, ses équipements militaires et le nombre approximatif de ses hommes avant toute opération d’éradication.
Il est vrai que la population, en voyant ce genre de rapprochement, croyait à un jeu de double-face, mais en réalité un jeu de tactique militaire, conclut cet officier.
Rappelons que le CESSNA 182 est un petit avion touristique mono-moteur de quatre places construit dans les années 1956 par la société CESSNA.
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