Centrafrique : bras de fer Touadera – Meckassoua, la saga continue.
Bangui, le 28 avril 2018.
Par : Gisèle Moloma, CNC.
Le psychotraumatisme de voir l’honorable du Pk5 Abdoul Karim Meckassoua succéder, en cas de vacance de poste, au président Faustin Archange Touadera présente désormais des lésions visibles chez les Touaderateurs et fascistes à moins de trois ans de la fin de leur quinquennat. Pour preuve, le sommeil les quitte et ils développent, jour et nuit en l’absence du sommeil, des idées et stratégies plus moins complexes tendant à faire descendre au plus bas niveau que possible Abdoul Karim Meckassoua. La toute nouvelle : instaurer le Senat pour effacer ce dernier .
Si toutes les précédentes tentatives orchestrées par le président Touadera et ses mentors pour destituer son ex-ami Abdoul Karim Meckassoua du perchoir de l’Assemblée nationale sont vaines et illégales constitutionnellement lire, la toute dernière en date, tirée de la Constitution en vigueur et donc légale, constituant à mettre en place le Sena et à l’étude dans l’école des Touaderateurs pourrait être difficile à mettre en route dans un court délai.
D’après un proche conseiller du président Touadera, l’un des émetteurs de la stratégie contactés par CNC, le but poursuivi par cette nouvelle idée est de reléguer au troisième rang protocolaire la présidence de l’Assemblée nationale. Un coupe-faim naturel aux ambitions d’Abdoul Karim Meckassoua, président de l’Assemblée nationale d’accéder à la magistrature suprême du pays par raccourci.
Selon la Constitution du 30 mars en vigueur, le Président du Senat, une fois élu par ses paires, deviendrait la deuxième personnalité de la République. Et à ce titre, elle succèdera constitutionnellement au président de la République en cas de vacance de poste. C’est ce qui pousse le président Touadera à tout faire pour mettre en place le plus tôt que possible cette Institution et y placer son allié de poids et mondialement reconnu.
Cependant, la mise en place du Senat nécessite absolument l’élection des maires au suffrage universel direct. Ce qui rendra le plan impossible avant la fin de son quinquennat eu égard aux situations économiques et sécuritaires moroses du pays.
Pour les Centrafricains, comment le président Faustin Archange Touadera et le très honorable Abdoul Karim Meckassoua se retrouvent aujourd’hui à la tête du pays pour ainsi s’affronter à mort ?
Difficile de comprendre et de répondre à cette interrogation. Plusieurs analystes et hommes politiques contactés par CNC affirment ne pas comprendre pourquoi ils s’affrontent dangereusement jusqu’au point de sacrifier tout un peuple.
Pour certains, c’est une affaire des deux hommes qui se reconnaissent politiquement et économiquement bien. Ils avaient travaillé ensemble, tous deux, très mal élus, pouvoiristes attitrés, profiteurs et corrupteurs innés et à vie. Pour d’autres, c’est la guerre sans armes afin d’acquérir l’autorité en chef de la Fran maçonnerie dans le pays.
Le premier, Faustin Archange Touadera, devenu Président de la République grâce au cafouillage orchestré par l’ancienne Présidente de la transition madame Catherine Samba-Panza et son conseiller Jean Jacques Demafouth, l’ancien ambassadeur de France en Centrafrique Charles Malinas et des miliciens Anti-balaka. Le tout, béni par les franc-maçons. Il a été Premier ministre sous Bozizé et en a profité pour s’enrichir. Il est cité dans l’affaire de biens mal acquis.
Le second, Abdoul Karim Meckassoua, lui aussi plusieurs fois ministre de Bozizé et ministre d’État sous Touadera alors Premier ministre. C’est un mal élu de tous les députés siégeant actuellement à l’Assemblée nationale. Son ambition de s’enrichir dans l’affaire guet-way, a été stoppée net par Touadera et son patron Bozizé et fut limogé de son poste avant même la dissolution du gouvernement au profit de celui de Maître Nicolas Tiangaye.
C’est de là que naissent la haine et la rancœur provoquant le cancer dans les nerfs et autres.
Et pourquoi l’entourage de Touadera s’y mêle-t-il ?
Pour l’entourage du président Touadera, c’est le passé d’homme politique criminel du très honorable Abdoul Karim Meckassoua qui le rattrape. D’après cet entourage, l’honorable Abdoul Karim Meckassoua ne cesse de se glorifier de ses crimes politiques en disant à haute et intelligible voix à qui veut l’entendre que, c’est lui qui a chassé le feu président Ange Felix Patassé du pouvoir en 2003 et non Bozizé. « Armes contre bâtons, ça fait l’affaire ». Confie-t-il à ses proches dans le temps ? Une manière de dire qu’il a ainsi répondu aux bastonnades de la garde présidentielle de Patassé par les armes des Zakawas.
« Abdoul Karim Meckassoua a combattu Patassé et reste, à ce jour, politiquement dangereux pour Touadera. Il faut le combattre jusqu’à sa tombe ». Avait morigéné un proche du président Touadera lors d’une réunion de sécurité.
Si Bozizé nous confirme que Abdoul Karim Meckassoua a fourni le maximum des hommes Zakawas que comptait sa rébellion, ce sont, encore et en réalité, tous ces derniers encore vivants qui composent à ce jour la rébellion Séléka après avoir été mal traités par leur ancien patron Bozizé. Et avec cette affirmation, il ne fait aucun doute qu’Abdoul Karim Meckassoua conserve sur eux l’intégralité de son influence leadership d’antan.
Pourtant, Abdoul Karim Meckassoua avait le soutien de Touadera pour accéder à ce poste non?
« Oui. Mais c’est contre sa volonté » rétorque à CNC un membre du gouvernement Sarandji.
D’après ce membre du gouvernement et premier soutien de Touadera, Abdoul Karim Meckassoua a été proposé par la Communauté internationale à Touadera pour occuper le poste du Premier ministre. Mais à leur grande surprise, c’est Simplice Mathieu Sarandji qui accéda à ce poste. Surpris et énervé de voir Simplice Mathieu Sarandji surgi, Abdoul Karim Meckassoua appela alors au secours, la Loge maçonnique de Sassou et lui suggéra le perchoir de l’Assemblée. Un poste que Simplice Mathieu Sarandji non seulement a évité que Martin Ziguélé ou Anicet Geroges Dologuélé y accède, mais a voulu que Abdoul Karim Meckassoua s’accaparait afin de calmer son ardeur. Raison évoquée et soutenue par Sarandji contre Martin Ziguélé et Anicet Geroges Dologuélé : Ils seront tous les trois du Grand Nord à occuper les grands postes au sommet de l’État. Et s’il faut sauter un, c’est lui qui sera viré comme PM et non le Président de l’Assemblée nationale qui est élu pour cinq ans.
À cela s’ajoute le caractère religieux de la crise qui secoue le pays. Il faut un musulman parmi les trois hauts dirigeants du pays comme au temps de la transition.
Ce mariage obligé contre nature au sommet de l’État fonctionnait bien au début. Mais les avantages, les gestes corruptibles des potentiels investisseurs miniers et forestiers vont très vite réveiller leurs germes des corrompus.
Seront enchainés, les rumeurs des actions déstabilisatrices de part et d’autre, des actions en justice et l’émiettement des pouvoirs d’Abdoul Karim Meckassoua et son isolement.
Pour le clan Touadera, c’est la position de la deuxième personnalité de la République occupée par Abdoul Karim Meckassoua qui l’aurait poussé à gesticuler en intelligence avec des mercenaires en vue de destituer le Président Touadera.
Entre temps, ce qu’ils ignorent totalement, ils sont seulement à deux ans de la fin du quinquennat de la Tortue de Damara et qu’aucun minimum n’est encore réalisé pour que la paix revienne.
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