Centrafrique : 749 passeports de la diaspora déjà disponibles à l’ambassade centrafricaine de France
Bangui, le 12 décembre 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Samedi 9 novembre 2017, Général Bienvenu Nguimalé, Directeur général adjoint de Police en charge de l’Emigration – immigration a fait embarquer pour France, 749 passeports des Centrafricains de l’étranger. Résultats d’une dure labeur de moins de trois mois constant à enregistrer les candidats, confectionner les documents au niveau de Bangui, puis les acheminer sur France. A ce jour, les heureux candidats à cet important papier n’ont qu’à se rapprocher de l’ambassade de Centrafrique en France pour récupérer leurs passeports.
« Je suis fier de l’aboutissement de ce travail abattu par toute mon équipe et moi, afin de tenir notre promesse vis-à-vis de nos compatriotes de la diaspora », s’est réjoui Général Bienvenu Nguimalé, Directeur général adjoint de la Police en charge de l’émigration – immigration.
En effet, en mois septembre dernier une délégation technique du Ministère de la sécurité publique, et plus particulièrement de la Direction générale de l’Emigration – immigration, conduite par le DGA Nguimalé, a fait le déplacement de l’Hexagone pour mettre fin au sulfureux dossier de délivrance des passeports aux Centrafricains de la diaspora. Opération soigneusement accomplie par l’équipe à la satisfaction totale des bénéficiaires qui ont marqué un fort engouement au processus passant d’une prévision initiale de 400 à 749 Centrafricains dont 16 passeports diplomatiques.
Précisons au passage que les Centrafricains de l’étranger se sont mobilisés des quatre coins du monde pour prendre d’assaut l’ambassade centrafricaine de France pour se faire enregistrés dans le cadre de l’opération de délivrance des passeports de la diaspora. A en croire le DGA Nguimalé, ils sont venus de Luxambourg, de Bruxelles, des Etats unis d’Amérique, du Canada, de l’Afrique du Sud, de la Suisse, ainsi que toute la banlieue de Paris y compris Paris lui-même. « Nous avons été surpris par le nombre de demandeurs que nous avons reçus sur-place. Nous étions partis avec une prévision de quatre cent (400) Centrafricains de l’étranger à enregistrer, notre surprise va être de celle-là de voir que nous avons terminé avec le double de notre prévision, notamment à 749 demandes », ajoute le DGA.
A ce jour, tous les 749 passeports sont déjà au niveau de l’ambassade centrafricaine de France. « Nous avons estimé qu’à la veille des fêtes de fin d’année, beaucoup de nos compatriotes aimeraient bien se déplacer pour aller passer ces fêtes avec leurs familles. Du coup, il nous est paru comme un impératif de leur faciliter la tache en leur envoyant leurs passeports », a indiqué le DGA, Nguimalé. Et d’ajouter, « Nous avions fait la promesse, nous devons tenir parole ».
Pour mémoire, il y a peu, des brouilles ont émaillé les relations entre les Centrafricains vivant à l’étranger et l’administration centrale de Bangui, ceci au sujet de la délivrance peu orthodoxe des passeports pour cette frange de Centrafricains. En juillet 2017, l’ancien Ministre en charge de la Sécurité publique, Jean Serge Bokassa, aujourd’hui ramené à l’Administration du territoire, a pris une décision interdisant la délivrance de ce papier. Une décision qui a fait des mécontents en milieu diaspora. « C’est une pantalonnade ! Il (le Ministre Jean Serge Bokassa) sait parfaitement que toute délivrance de document de ce type, passe d’abord par l’aval de Bangui. C’est là bas qu’il faut mettre de l’ordre et non ailleurs », criait au ras-le-bol, un diplomate sous l’anonymat à nos confrères de Lnc. Evidemment, la décision a fait grincer des dents.
A en croire le Ministre, cette décision est la conséquence directe d’un constat de fraudes massives aux papiers, délivrés sans contrôle à de nombreux étrangers n’ayant même pas la nationalité centrafricaine. Les ambassades centrafricaines sont ainsi indirectement pointées du doigt. Dans la Note de service prise par Bokassa, exception a été faite à « tout détenteur de passeport biométrique dont le délai de validité arrive à expiration, ou ayant été victime de vol ou de perte, et dont le nom figure dans la base de données du centre d’émission. D’étudiant non connu du ficher central, mais en fin de formation à l’étranger, et justifiant d’un document qui atteste qu’il a été régulièrement envoyé par le gouvernement. De l’évacuation sanitaire de compatriotes résidents à l’étranger et dûment constatée par un certificat médical délivré par un médecin ».
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avec cette démonstration d’efficacité, Général Nguimalé a prouvé que le Président de la République ne lui a pas fait confiance pour rien. Car, le dossier de la délivrance des passeports de la diaspora a toujours été un dossier très délicat et sensible.
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