Vakaga : Boromata lance un appel urgent pour son développement et sa sécurité
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
La population de Boromata, localité historique située dans la Vakaga, au nord-est de la République centrafricaine, a adressé une lettre de doléances aux autorités pour faire entendre sa voix. Cette démarche intervient dans un contexte de tensions régionales, notamment après la marche organisée à Sikikede le 9 novembre dernier.
Avec ses 12.210 habitants répartis sur 45 km², Boromata représente un carrefour stratégique majeur dans la préfecture de la Vakaga. La localité, qui existe depuis l’époque coloniale, occupe une position géographique importante, située à 35 km de la frontière tchadienne (Aouk) et à 150 km de la frontière soudanaise (Amdjaradil). Elle se trouve également à 125 km de Birao, le chef-lieu de la préfecture, à 85 km de Tiringoulou au sud-ouest, et à la même distance de Gordil à l’ouest-nord.
La structure administrative et sociale de Boromata est complexe et bien organisée. La ville compte 20 quartiers et 5 villages environnants (Sadjar Mongo, Zinzir, Oulou, Vodomassa, et Kididji), administrés par 32 chefs de quartiers et villages, auxquels s’ajoutent 5 chefs de groupes. Cette organisation témoigne d’une gouvernance locale structurée, malgré les difficultés auxquelles la région fait face.
Le système éducatif de Boromata, bien que confronté à de nombreux défis, constitue un pilier important pour la communauté. Il comprend cinq écoles à cycle complet réparties entre Keremada, Boromata, Sadjar, Zinzir, et Vodomassa, ainsi qu’un Collège d’enseignement Général (CEGE). Cette infrastructure éducative joue un rôle essentiel dans le développement de la jeunesse locale, malgré les contraintes sécuritaires qui affectent parfois leur fonctionnement.
La couverture sanitaire s’organise autour de trois postes de santé dans les villages périphériques (Oulu, Zinzir, et Vodomassa) et un centre de santé principal à Boromata. Cependant, ces structures font face à des défis considérables en termes d’équipement et de personnel qualifié, impactant directement la qualité des soins disponibles pour la population.
L’activité économique de la région s’articule autour d’un réseau dynamique de marchés. Quatre marchés hebdomadaires animent la vie économique locale pendant la saison sèche : les marchés de Zinzir et Vodomassa, le marché d’Aouk qui rassemble les communautés de pêcheurs de Bakaya, Kabangaye et Momoye, et le marché central de Boromata qui fonctionne quotidiennement. Cette activité commerciale génère des revenus significatifs, avec une contribution annuelle de 10 millions de francs CFA aux recettes communales.
Cependant, la situation sécuritaire est toujours inquiétante. Depuis 2002, la région subit des attaques répétées, particulièrement de groupes armés venus du Soudan, causant des pertes humaines et matérielles considérables. Cette insécurité chronique a des répercussions directes sur l’agriculture : les paysans sont contraints de cultiver uniquement aux abords immédiats de la ville et du lac Mamoune, les exposant à des risques d’inondation et d’insécurité alimentaire.
La disparition des postes de contrôle historiques, créés entre 1982 et 1990, aggrave cette situation. Ces postes, qui comprenaient les services des Eaux et Forêts, de la Chasse-Pêche, l’Agence Nationale de développement de l’élevage et la Gendarmerie Nationale, assuraient autrefois une présence administrative et sécuritaire. Leur absence actuelle laisse un vide sécuritaire, d’autant plus critique que la zone présente un potentiel pétrolier significatif.
Devant ces multiples défis, la population de Boromata appelle à une mobilisation urgente des autorités nationales et des partenaires internationaux. Les priorités identifiées concernent le renforcement de la sécurité, la réhabilitation des infrastructures administratives, le développement des services de base, et la mise en place de mesures efficaces pour protéger les activités agricoles et commerciales. Cette situation critique nécessite une réponse coordonnée et rapide pour éviter une détérioration supplémentaire des conditions de vie dans cette région stratégique de la République centrafricaine.
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