Université de Bangui : quand les professeurs deviennent experts en léchage de bottes de Touadera
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le ridicule ne tue pas, dit-on. À l’Université de Bangui, il prospère même les fesses en l’air comme les sorciers. Dans un communiqué lu en boucle , trois fois par jour, sur les ondes nationales, des soi-disant universitaires transforment la banale présence de Baba Kongoboro dans un jury de thèse au Burkina Faso le 20 décembre dernier en épopée nationale. Le “Comité de Soutien universitaire”, sous la plume du professeur Sylla, fait de cette participation ordinaire un événement censé révolutionner la science en Afrique. Une mascarade qui en dit long sur la déchéance de l’institution. Un spectacle affligeant instrumenté par leur porte-parole, et diffusé avec zèle en boucle par David Doté Koïmara, directeur de Radio Centrafrique.
En réalité, cette autoglorification médiatique atteint des sommets quand le professeur Sylla Sembala, au nom de ce comité des sorciers de l’université de Bangui, proclame que cette banale présence dans un jury au Burkina-Faso «a atteint la jeunesse africaine tout entière” et représenterait une “contribution majeure au développement du capital humain en Afrique “. Une emphase qui fait grincer des dents dans le milieu universitaire au pays.
L’ironie de cette mise en scène est d’autant plus criante que la Centrafrique ignore ses véritables succès académiques.
En effet, le mois dernier, trois médecins centrafricains, enseignants à l’université de Bangui même, ont réussi un exploit historique en Guinée. Parmi eux, deux femmes sont devenues les premières professeures agrégées en médecine de l’histoire du pays. Une première qui aurait dû faire la fierté nationale. Pourtant, les autorités centrafricaines n’ont pas daigné saluer cette réussite exceptionnelle.
Plus frappant encore, le pays ignore délibérément l’un de ses plus illustres scientifiques. Le professeur Gaston Mandata Nguerekata, mathématicien de renommée mondiale, poursuit sa brillante carrière dans les universités américaines après avoir servi son pays comme ministre et recteur de l’Université de Bangui. Son excellence académique a marqué les esprits au point que l’Union des mathématiciens africains a créé un prix portant son nom. Récemment, un professeur agrégé sud-africain s’est vu décerner cette prestigieuse distinction, célébrant ainsi le legs intellectuel du professeur Nguerekata. Mais en Centrafrique, c’est toujours le silence radio. Aucun mot de l’Université de Bangui.
Cette dichotomie entre la célébration médiatique d’actes ordinaires et l’indifférence face aux véritables succès académiques centrafricains est symptomatique d’un système malade. Pendant que la Radio Centrafrique s’égosille à vanter des accomplissements mineurs, les vrais talents du pays enrichissent le patrimoine scientifique mondial dans l’indifférence de leur patrie.
Cette comédie médiatique ne fait que souligner le malaise profond qui ronge l’enseignement supérieur centrafricain. La vraie excellence académique est étouffée pendant que les institutions préfèrent s’adonner à des exercices d’autosatisfaction stériles. La jalousie et les petits calculs politiques ont remplacé la reconnaissance du mérite véritable.
L’université de Bangui, qui devrait être le phare intellectuel du pays, se perd dans des gesticulations médiatiques pathétique .
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