Un État n’est jamais pauvre, ce sont ses dirigeants qui le ruinent”, affirme Dieudonné Ngoumbango
![Un État n'est jamais pauvre, ce sont ses dirigeants qui le ruinent", affirme Dieudonné Ngoumbango](https://corbeaunews-centrafrique.org/wp-content/uploads/2024/04/Herve-Ndoba-ministre-centrafricain-des-finances-et-du-budget-450x345.jpg)
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une intervention remarquée de Dieudonné Ngoumbango sur Radio Centrafrique ce jeudi 16 janvier démontre, chiffres à l’appui, comment l’État centrafricain tire des revenus de chaque transaction mais peine à en faire bénéficier sa population.
“Chaque bouteille de gasoil, chaque bière vendue, chaque billet d’avion acheté rapporte de l’argent à l’État. Un pays ne peut pas être structurellement pauvre”, martèle Dieudonné Ngoumbango, coordinateur des partis centristes, lors du débat télévisé.
L’argent existe, mais où va-t-il ?
Le président de l’Union pour le bien-être en Centrafrique (UNIBEC) appuie là où ça fait mal : “Ce qui nous rend pauvres aujourd’hui, ce qui fait souffrir la population centrafricaine, c’est la mauvaise gouvernance, la corruption, les détournements“.
“Comment expliquer qu’un pays aussi riche en ressources naturelles reste parmi les plus pauvres au monde ?”, interroge Gildas Benam du parti UNIR. Une question d’autant plus pertinente que plus aucune comptabilité publique n’existe depuis 2020.
Des services publics à l’abandon
Les exemples de ce paradoxe ne manquent pas. Laurent Gomina Pampali, ancien ministre, pointe du doigt le dénuement des services : “Les directeurs généraux n’ont même pas de véhicules de fonction. Mais les ministres sortants repartent avec tout le parc automobile“.
La situation des organes de contrôle est encore plus parlante. “Un inspecteur d’État doit demander à être déposé par le service qu’il contrôle”, raconte Samuel Zoumbeti, lui-même inspecteur d’État, soutien du régime.
Un système qui s’auto-entretient
“Le problème n’est pas nouveau”, analyse Dieudonné Ngoumbango. “Depuis les indépendances, on nomme des gens non pas pour leurs compétences mais pour leur proximité avec le pouvoir. Leur seul objectif : se remplir les poches“.
Gildas Benam enfonce le clou : “Le fossé entre le train de vie des dirigeants et la misère du peuple grandit chaque jour. Et personne ne peut plus suivre l’argent public puisqu’il n’y a plus de comptabilité“.
Des réformes en trompe-l’œil
La création d’institutions comme la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance ne change rien. “On multiplie les structures sans leur donner les moyens d’agir”, déplore Laurent Gomina Pampali. “C’est de la poudre aux yeux“.
Cette gabegie financière prend un relief particulier après l’adoption en 2023 d’une nouvelle Constitution permettant au président Touadera, alias Baba Kongoboro, de briguer autant de mandats qu’il souhaite.
“La vraie richesse d’un pays, c’est sa bonne gouvernance”, conclut Dieudonné Ngoumbango. “Tant que l’argent public servira à enrichir quelques-uns au lieu de développer le pays, la Centrafrique restera artificiellement pauvre“.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC