Un dialogue inclusif est urgent face aux échecs de Khartoum’, soutient Ouéifio

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Un dialogue inclusif est urgent face aux échecs de Khartoum’, soutient Ouéifio

 

Un dialogue inclusif est urgent face aux échecs de Khartoum’, soutient Ouéifio
Lancien-President-centrafricain-Francois-Bozize – Rassemblement et coordination des forces : l’appel du général François Bozizé pour une lutte militaire unifiée en Centrafrique

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

La paix semble toujours jouer à cache-cache avec un peuple centrafricain épuisé par des décennies de crises. Depuis son arrivée au pouvoir le 30 mars 2016, le président Faustin Archange Touadéra alias Baba Kongoboro a prôné une politique des “mains tendues”, une vision qu’il présente comme un remède pour réunifier un pays fracturé. Pourtant, neuf ans plus tard, en ce février 2025, Élie Ouéifio, ancien ministre et observateur avisé, dresse un constat amer : cette politique patine, et les Accords de Khartoum de 2019, censés être “la dernière chance” pour la paix, se sont transformés en ce qu’il appelle “des accords de crimes des derniers temps”. Face à cet échec retentissant, il martèle une idée forte : un dialogue inclusif est non seulement nécessaire, mais urgent, pour éviter que la RCA ne sombre davantage.

 

Dans son ouvrage, Ouéifio ne mâche pas ses mots sur les Accords de Khartoum. Signés sous l’égide de l’Union africaine (UA) après des négociations au Soudan, ils devaient marquer un tournant en réunissant le gouvernement et les groupes armés. Mais pour lui, c’était une illusion dès le départ. “Les assises de Khartoum ont eu un caractère très sélectif“, écrit-il, soulignant que des figures clés comme l’ancien président François Bozizé ou la présidente de transition Catherine Samba-Panza, pourtant désireuses de participer, ont été écartées. Cette exclusion, selon Ouéifio, a planté les graines d’une paix bancale. Pire encore, les signataires, à peine rentrés au pays, ont repris leurs armes, transformant un espoir en chaos. “Le pays s’est transformé en un vaste champ de guerre dans la paix”, déplore-t-il, pointant du doigt une hypocrisie qui a coûté cher au peuple centrafricain.

 

Pourquoi un tel fiasco ? Ouéifio ne cherche pas loin : les Accords comme l’accord de Khartoum ont manqué de vérité et de volonté sincère. Il rappelle que les groupes armés, comme la Séléka et les Anti-Balaka, avaient promis sous la transition de Samba-Panza de déposer les armes une fois un régime démocratique installé. Touadéra en place, cette promesse est restée lettre morte, et Khartoum n’a rien exigé de concret à ce sujet. Au contraire, des chefs rebelles ont été intégrés au gouvernement ou dans les institutions, sans jamais lâcher leurs fusils. “Les incompréhensions et contradictions” autour des élections de 2020-2021 ont fini par faire voler en éclats ce fragile semblant d’unité, donnant naissance à la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), emmenée par Bozizé lui-même. Pour Ouéifio, c’est la preuve que sans un dialogue véritablement inclusif, les mêmes erreurs se répètent inlassablement.

 

Mais qu’entend-il par “dialogue inclusif” ? Pas un énième théâtre de perdiems et d’injures, comme il qualifie certains fora passés. Dans une annexe intitulée “Un autre dialogue inclusif en RCA ???”, il propose un schéma clair et radicalement différent. D’abord, un temps de “vérités et d’aveux”, où les cinq anciens chefs d’État encore vivants :  Bozizé, Michel Djotodia, Samba-Panza, Touadéra et Alexandre Nguendet,  se réuniraient pour confesser leurs responsabilités. “Ils ont connu et vécu les mystères cachés du pouvoir”, dit-il, évoquant les pressions, les manipulations et les intoxications qu’eux seuls peuvent dévoiler. Ensuite, les leaders des partis politiques et de la société civile, trop souvent divisés par des alliances opportunistes, devraient reconnaître leurs fautes dans l’alimentation des crises. Enfin, l’UA et l’ONU, accusées d’avoir parfois privilégié des intérêts économiques sur la paix, seraient appelées à réévaluer leurs méthodes.

 

Ouéifio va plus loin : ce dialogue ne doit pas se limiter à des mots. Il imagine une gouvernance transitoire, un “Collège des Dirigeants de la Transition” réunissant ces cinq figures, épaulé par un Conseil Législatif et un gouvernement de technocrates issus des seize préfectures. Pendant quatre ans :  le reste du mandat de Touadéra, ils travailleraient sur quatre priorités : restaurer la confiance, améliorer les conditions sociales, assainir les finances et réformer en profondeur. “À la fin de cette transition, les Centrafricains tous unis autour d’un idéal commun” pourraient enfin dire adieu aux rébellions, rêve-t-il, paraphrasant Djotodia avec une pointe d’ironie.

 

Est-ce utopique ? Peut-être. Mais Ouéifio s’appuie sur une conviction ancrée dans sa foi et son expérience : la paix ne viendra pas des armes, qui “ne mettent jamais fin au conflit”, mais de la parole, comme Dieu l’a montré en plaidant avec l’humanité dans Esaïe 1:18-20. Il cite le Rwanda ou la réconciliation franco-allemande comme preuves que ça peut marcher. Pourtant, il avertit : sans cette inclusion réelle, sans briser le cycle des “manipulateurs” et des “sirènes” qui détournent les dirigeants, la RCA risque de rester “dévorée par le glaive”, une menace qu’il emprunte au même verset biblique.

 

En ce début 2025, alors que les armes tonnent encore et que les villages brûlent, l’appel d’Ouéifio résonne comme un cri d’urgence. Les Accords de Khartoum ont échoué, non parce qu’ils étaient mal conçus, mais parce qu’ils ont manqué d’âme et de vérité. Pour lui, un dialogue inclusif n’est pas une option parmi d’autres : c’est la dernière bouée pour un pays qui tangue au bord du précipice. Reste à savoir si les Centrafricains, de Touadéra aux rebelles en passant par le peuple, écouteront cette fois.

 

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