mardi, janvier 7, 2025
AccueilActualitésActualités en CentrafriqueTensions croissantes à Bamingui-Bangoran  : Le licenciement des agents d'écogardes par WCS...

Tensions croissantes à Bamingui-Bangoran  : Le licenciement des agents d’écogardes par WCS fait redouter l’apparition d’un nouveau groupe armé dans le nord

Tensions croissantes à Bamingui-Bangoran  : Le licenciement des agents d’écogardes par WCS fait redouter l’apparition d’un nouveau groupe armé dans le nord

 

Tensions croissantes à Bamingui-Bangoran : Le licenciement des agents d'écogardes par WCS fait redouter l'apparition d'un nouveau groupe armé dans le nord

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 La situation dans la préfecture de Bamingui-Bangoran prend une tournure inquiétante. Plus de trente surveillants-pisteurs du Parc Saint-Floris Manovo Gonda, expérimentés dans le maniement des armes et la lutte anti-braconnage, se retrouvent au chômage après leur licenciement par l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

 

Ces agents paramilitaires, recrutés et formés depuis 2007, d’abord sous le projet ECOFAC puis sous la direction de WCS, gardaient les espaces protégés contre les braconniers. Leur formation poussée incluait des tactiques militaires et des stratégies de combat, essentielles pour affronter les dangers de leur mission quotidienne.

 

Les événements ont basculé en mai dernier à Bamingui. Un conflit entre deux employés a déclenché une réaction en chaîne, aboutissant à une manifestation violente d’une partie de la population locale contre WCS. Les bureaux de l’organisation ont été pillés, des fonds dérobés et du matériel détruit. En réaction, WCS a enclenché une série de licenciements, touchant même des agents basés à Samba, Manovo et Ndélé, pourtant éloignés de l’épicentre des troubles.

Tensions croissantes à Bamingui-Bangoran : Le licenciement des surveillants-pisteurs par WCS fait redouter l'apparition d'un nouveau groupe armé dans le nord
Une vue de l’entrée de la base du WCS en charge de la protection du Parc Saint-Floris Manovo Gonda à Bamingui. Photo: WCS

 

La manière dont ces fins de contrat ont été gérées aggrave les tensions. Les indemnités de départ, oscillant entre 100 000 et 200 000 francs CFA, apparaissent dérisoires pour des professionnels comptant jusqu’à quinze ans de service. Cette situation pousse certains ex-écogardes vers des pensées de violence. Un ancien agent a confié à son père avoir désormais accès à des grenades, démontrant le risque de basculement dans l’illégalité.

 

Le contexte politique local complique la résolution du conflit. Le Sultan-Maire, dont l’autorité s’étend sur la commune de Dar-El-Kouti, interfère régulièrement dans la gestion du personnel de WCS. Son influence déborde sur les communes voisines de Vassako et Mbolo-Pata, créant des tensions intercommunautaires. Son attitude est critiquée par plusieurs acteurs locaux qui l’accusent d’exercer une “dictature” et d’attiser les divisions.

 

Ces licenciements interviennent dans une région déjà fragilisée par l’insécurité. La présence d’hommes entraînés, connaissant parfaitement le terrain et les tactiques militaires, maintenant sans emploi, constitue un cocktail explosif. Leur expertise dans la traque des braconniers pourrait se retourner contre les intérêts qu’ils protégeaient auparavant.

 

L’histoire de ces écogardes témoigne pourtant d’un engagement constant pour la protection de la faune. Leur salaire, initialement fixé à 17 000 francs CFA sous l’ère ECOFAC, avait été revalorisé grâce à l’intervention de la délégation de l’Union européenne. Cette amélioration des conditions de travail reconnaissait les risques encourus face aux braconniers.

Tensions croissantes à Bamingui-Bangoran : Le licenciement des surveillants-pisteurs par WCS fait redouter l'apparition d'un nouveau groupe armé dans le nord
Dans le Parc Saint-Floris Manovo Gonda dans la Bamingui

 

Les conséquences de cette crise dépassent le cadre local. Le parc Saint-Floris Manovo Gonda représente un patrimoine naturel important pour la République centrafricaine. Son système de protection, construit patiemment depuis 2007, risque de s’effondrer. Les braconniers pourraient profiter de l’affaiblissement de la surveillance pour intensifier leurs activités.

 

La dimension sécuritaire inquiète particulièrement les observateurs. Les ex-écogardes maîtrisent les techniques de combat, connaissent les zones reculées du parc et disposent potentiellement d’accès à des armes. Leur transformation en groupe armé ajouterait une nouvelle menace dans une région déjà instable.

 

Un ancien formateur ayant participé au recrutement initial de ces écogardes en 2007 tire la sonnette d’alarme. Ces paramilitaires, formés au maniement des armes et aux techniques de lutte anti-braconnage, cumulent pour certains plus de 15 ans d’expérience dans la protection de la faune.

 

L’absence de mécanismes administratifs efficaces pour gérer ce type de conflit social aggrave la situation. Le manque de sanctions dans l’administration publique crée un sentiment d’impunité à tous les niveaux. Cette défaillance institutionnelle complique la recherche de solutions durables.

 

Les témoignages recueillis auprès des familles des licenciés traduisent une profonde anxiété. Parents et proches craignent de voir leurs enfants, jadis protecteurs de la nature, devenir des éléments perturbateurs. Les indemnités dérisoires ne permettent pas d’envisager une reconversion professionnelle sereine.

 

L’alerte prend une dimension plus concrète. Joint au téléphone, un responsable des ressources humaines de WCS confirme qu’un ancien écogarde a contacté la direction de l’organisation. Dans cette communication, l’agent licencié a proféré des menaces directes, déclarant que l’axe Mbrés-Ndélé deviendrait “le cimetière des véhicules et employés de WCS” si l’organisation persistait à emprunter cette route. Cette menace explicite renforce les inquiétudes quant aux intentions des agents remerciés et illustre le niveau de tension atteint dans la région. Le choix spécifique de cet axe routier, vital pour les activités de l’ONG, témoigne de la connaissance approfondie du terrain par ces anciens écogardes et de leur capacité à perturber significativement les opérations de conservation dans la zone.

 

Ceci dit, la résolution de cette crise nécessite une action coordonnée des autorités nationales, de WCS et des représentants locaux. Le réexamen des conditions de licenciement, la proposition de plans de reconversion et l’ouverture d’un dialogue constructif constituent des pistes prioritaires pour éviter une escalade dangereuse.

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

 

Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique

Invitation à suivre la chaine du CNC

 

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 3

4

Groupe Infos 

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments