Tensions à Birao : Les Agents de Santé en Grève pour la Protection de Leurs Primes
Bangui, 31 août 2023 (CNC) – Birao, un petit coin au nord-est de la République centrafricaine, se trouve actuellement au cœur d’une situation tendue alors que les agents de santé se sont mis en grève depuis quatre jours consécutifs. Cette démarche audacieuse vise à exprimer leur frustration face à la suppression de leur prime, une décision qui a pratiquement paralysé les activités au sein de l’établissement de soins local.
Le désaccord entre les agents de santé et les autorités sanitaires a atteint des proportions notables, chacun affirmant ses positions avec véhémence. Du côté des grévistes, composés de 32 infirmiers, secouristes et hygiénistes, la suppression de leur prime, qui était versée tous les quatre mois par l’IMC, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Djeloko Soumaïne, un infirmier secouriste à l’hôpital de Birao, exprime leur frustration collective en expliquant : « IMC nous donnait 40 000 francs CFA. Pour cette maudite somme, il fallait parfois attendre trois voire quatre mois pour l’avoir. Depuis que MSF œuvre ici, il nous donne un peu d’argent par mois, mais les autorités de Bangui ont donné une instruction pour que l’ONJ IMC ne nous paye plus nos primes. C’est la raison de notre grève ».
Cependant, les autorités de la santé ne partagent pas cette perspective et considèrent le mouvement comme étant en dehors des limites légales. Le Dr François-Xavier Basappa, médecin-chef du district sanitaire de la Vakaga, exprime son point de vue : « Auparavant, l’hôpital donnait le salaire plus prime à tous les personnels, mais quand MSF est arrivé, on a déployé un certain nombre de personnes à la pédiatrie. Et ces personnes-là sont primées par MSF. Et l’hôpital continue à payer leurs salaires. Ceux qui travaillent au MSF, ils ont demandé que l’hôpital doive continuer à leur payer la prime, alors que là-bas ils perçoivent la prime. Donc, ils veulent deux primes pour une personne. Ce qui est inadmissible. Voici l’incompréhension ».
La grève a créé des ondes de préoccupation parmi les patients et leurs familles. Cette perturbation survient au moment même où l’hôpital de Birao enregistre une recrudescence des cas de paludisme, accentuant ainsi les inquiétudes quant aux conséquences potentielles de ce mouvement.
Hajim Adam, délégué des agents de santé de l’hôpital district de Birao, a également partagé sa perspective : « On n’a pas de problème avec les ONJ IMC et MSF, mais notre colère, c’est contre les autorités de l’hôpital de Birao. Si elles décident de payer nos primes, on pourrait reprendre automatiquement le travail pour porter ses cours aux patients ».
La situation à Birao demeure tendue alors que les agents de santé continuent de revendiquer leurs droits, tandis que les autorités sanitaires insistent sur la légalité de leurs actions. Dans ce bras de fer entre ces deux parties, ce sont finalement les patients qui risquent d’être pris en otage dans une impasse qui nécessitera des négociations et des compromis pour être résolue.
Par Moïse Banafio
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