La signature de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville soulève une contestation au sein de l’ancienne rébellion Séléka. Une partie des membres du bureau politique du Front populaire de renaissance de Centrafrique (FPRC), l’ex-coalition, se désengage de cet accord.
Selon Ahmat Mal-Mal Essene, secrétaire général adjoint du bureau politique du FPRC, « notre délégation a effectué le déplacement de Brazzaville, non pour aller signer un quelconque accord mais pour présenter seulement les recommandations de l’assemblée générale de Birao, qui se résument en ces trois points : la délocalisation des communautés musulmanes menacées dans le nord de la Centrafrique, la partition du pays, la démission de la présidente de la transition ».
Selon Ahmat Mal-Mal Essene, une assemblée générale se tiendra pour décider du sort des membres du bureau politique ayant signé l’accord de cessation des hostilités. « Le mandat donné à la délégation de Brazzaville n’a pas été respecté », selon la base du bureau politique du FPRC.
Au sujet de leur participation au prochain gouvernement en cours de remaniement, le secrétaire général adjoint a indiqué que «l’ancienne coalition rebelle n’a jusque-là donné mandat à quiconque de se présenter au poste de Premier ministre ni de prétendre à un quelconque portefeuille ministériel au nom du mouvement ».
Le contestataire cependant exige l’implication de la population du nord-est dans la gestion de la chose publique. « Nous voulons une large ouverture s’étendant à la population du nord-est afin de prendre part au débat et poser la problématique de la gouvernance musulmane », a demandé Ahmat Mal-Mal Essene.
« Aujourd’hui nous réclamons un mandat de 5 ans. Si on accepte cette option c’est qu’on veut la paix, mais si on ne l’accepte pas, chacun reste chez lui et gère une portion de territoire », a-t-il poursuivi.
Les délégués de l’ex-coalition Séléka à Brazzaville se disent conscients du rejet de la signature de l’accord de cessation des hostilités par la base. Ils justifient leur acte par ce qu’ils appellent ‘‘être conformés’’ à l’ordre du jour du Forum. « Si la base ne nous a pas permis d’aller signer, nous avons pris notre responsabilité en tant que politicien pour signer cet accord avec les autres et revenir au pays mettre nos éléments en garde contre toute exaction afin d’attendre ce que nous dira le prochain dialogue de Bangui », explique Mahamat Abrass, conseiller politique du bureau politique du FPRC.
Le Forum de Brazzaville avait décidé que toutes les questions institutionnelles et politiques se discutent à Bangui.
Par ailleurs, le parti du Forum démocratique pour la modernité (FODEM) a recommandé samedi aux belligérants le respect de leurs engagements. Stéphane Pentchoaki, président du FODEM, estime que le Forum de Brazzaville est une grande étape dans le processus du rétablissement de la paix en Centrafrique. Il demande aux groupes armés, ex-coalition Séléka et Antibalaka, de respecter le document signé. « Que les parties prenantes signataires de l’accord de cessation des hostilités puissent tenir leurs engagements pour que le peuple puisse aspirer enfin à cette paix », a souhaité Stéphane Pentchoaki, invitant en même temps la communauté internationale à s’investir davantage et à veiller à ce que les engagements soient tenus pour finir avec ce cycle de violence.
Jeudi au cours d’une conférence de presse à Bangui, le Groupe des partis politiques républicains travaillistes et libéralistes (GPP-RTL) a apprécié à sa juste valeur la signature de la cessation des hostilités.
Par: RNL