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Sangaris : Les conditions de vie des militaires français s’améliorent à Bangui

En avril dernier, de retour d’une mission à Bangui, le sénateur Christian Cambon avait interpellé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, via une question écrite, sur les conditions de vie des militaires français engagés dans l’opération Sangaris, lancée le 5 décembre 2013 afin de mettre un terme aux violences entre combattants de l’ex-Séléka et miliciens anti-balaka en Centrafrique.

Un soldat français de Sangaris dans Bangui en RCA
Un soldat français de Sangaris dans Bangui en RCA

Le parlementaire avait affirmé avoir pu « constater que les conditions de vie pour les soldats français étaient très précaires », avec des repas « très frugaux » et « rarement chauds », l’existence de seulement « deux douches pour tout le camp », l’absens de moustiquaires, etc…

« Les conditions sont moins difficiles que dans les camps de réfugiés mais une armée comme celle de la France ne doit pas faire subir de telles contraintes à ses soldats », avait conclu M. Cambon dans sa question écrite.

Bien évidemment, ces conditions ont des conséquences sur les soldats engagés en Centrafrique. Conséquences constatées le mois dernier par les députés  Olivier Audibert Troin et Émilienne Poumirol lors d’une visite au sas de décompression de Paphos (Chypre), à l’occasion de la relève faite en juin.

« Les hommes que nous avons rencontrés au retour de quatre mois d’opérations en RCA reviennent épuisés, physiquement et moralement. Ils travaillent sept jours sur sept, sans un seul après-midi de repos », a ainsi expliqué M. Audibert Troin, lors d’une réunion de la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. « En matière d’équipement, seul un engin sur deux envoyés en RCA était blindé ce qui pose des problèmes majeurs aux responsables de mission compte tenu des dangers encourus. Il y a en outre peu d’avions disponibles. (…) Encore un exemple : seulement 80 % des tentes sont équipées de la climatisation, ce qui pose de réelles difficultés du fait de la chaleur ambiante et de la fatigue accumulée », a-t-il ajouté.

Si, en mai, lors d’un passage sur les ondes de RMC, il avait minimisé ces conditions de vie très rustiques (« il ne faut pas exagérer« , avait-il dit), M. Le Drian annonça un « plan d’amélioration » quelques jours plus tard, à l’issue d’un déplacement à Bangui.

« À la suite de plusieurs informations qui me revenaient, j’ai souhaité parcourir le camp, j’ai parlé avec les uns et les autres. La rapidité de notre engagement explique pour beaucoup la situation. L’environnement de cette crise les difficultés locales pour la vie quotidienne font le reste », avait-il alors expliqué.

Finalement, la question posée par le sénateur Cambon a reçu une réponse quatre mois plus tard. « Initialement dimensionné pour héberger et soutenir un effectif d’environ 400 personnes, le camp de M’Poko à Bangui accueille actuellement 1 400 militaires participant à l’opération Sangaris », a d’abord rappelé le ministre.

« Des efforts importants ont été accomplis au cours des derniers mois en vue d’améliorer les conditions de séjour des militaires sur ce site. Des travaux d’extension et d’aménagement des capacités d’accueil du camp ont ainsi été réalisés par un détachement du 25e Régiment du Génie de l’Air, intervenant depuis Libreville. Outre les 450 places en dur du bâtiment principal, 268 tentes collectives, équipées de lits de camp avec moustiquaires, ont notamment été montées et, pour plus de 80 % d’entre elles, climatisées », a ensuite détaillé M. Le Drian.

S’agissant de l’alimentation électrique et de l’approvisionnement en eau potable, le ministre a indiqué que 5 groupes électrogènes ont été installés pour « pallier les éventuelles défaillances du réseau électrique local » et il a été nécessaire de forer des puits, afin d’offrir « aux militaires la possibilité de prendre au moins une douche chaque jour ». Enfin, une station d’épuration sera « opérationnelle dès la fin du mois d’août ».

Pour prévenir le paludisme et d’autres maladies, « toutes els dispositions nécessaires, incluant la distribution de solutions anti moustiques, ont été adoptées », affirme M. Le Drian. Enfin, il est désormais possible aux militaires affectés à Bangui de manger des « repas chauds au mess, dont les capacités en termes de service ont été considérablement accrues depuis le début de l’opération ». Un foyer a été également été ouvert.  »

« Différents types d’actions complémentaires ont permis d’améliorer la vie quotidienne des militaires présents à Bangui », a encore indiqué M. Le Drian, en citant l’achat de téléviseurs et de cartes téléphoniques, ainsi que le « recrutement local de personnels civils affectés au service intérieur du camp ».

En revanche, pour les soldats des Groupements tactiques interarmes (GTIA) déployés hors de Bangui (« De Boissieu » dans l’ouest du pays et « Magenta » dans le centre), il n’est bien évidemment nullement question de tout cela. « Les unités intervenant sur le territoire centrafricain hors de Bangui s’alimentent au moyen de rations de combat », a précisé le ministre.

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