Retour des Wagner dans le village de Bowaye : la maison du chef du village et de ses voisins incendiées par les mercenaires russes

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Ce mardi 8 avril 2025, le village de Bowaye, situé à 70 kilomètres de Bossangoa, sur l’axe Nana-Bakassa, dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest de la Centrafrique, a été une nouvelle fois plongé dans l’horreur. Les mercenaires russes du groupe Wagner, de retour dans cette localité déjà martyrisée, ont incendié la maison du chef du village ainsi que celles de ses voisins, laissant derrière eux un village ravagé par les flammes. Cet acte, dont les motivations restent floues, peut-être une vengeance ou une démonstration de force, marque une escalade dans la campagne de terreur menée par ces hommes contre une population civile sans défense.
Une journée de chaos et de destruction : le 8 avril 2025

Aujourd’hui, mardi 8 avril 2025, les mercenaires de Wagner ont fait irruption à Bowaye, quelques jours seulement après leur dernière incursion violente. Armés et déterminés, ils ont ciblé directement la maison du chef du village, figure centrale de cette communauté de 12 000 habitants, avant d’étendre leur furie aux habitations voisines. Les flammes ont dévoré ces demeures, réduisant en cendres les biens des villageois qui avaient déjà fui dans la brousse pour échapper aux exactions répétées. « Il n’y a plus personne à Bowaye », témoigne un habitant joint par téléphone depuis Bossangoa. « Ils sont venus, ils ont brûlé, et ils sont repartis. »
Après avoir semé la destruction, les mercenaires ont pris la route de Benzambé, avant de poursuivre vers Bossangoa, laissant derrière eux un village fantôme. Les raisons de cet incendie restent obscures. Certains évoquent une possible colère liée à l’incapacité des mercenaires russes à retrouver les rebelles de la Coalition Militaire de Salut du Peuple et de Redressement (CMSPR), que Wagner traque sans relâche. Mais pour les habitants, cette excuse ne tient pas : « S’ils cherchent les rebelles, pourquoi s’attaquer à nos maisons ? Pourquoi brûler ce qui reste de nos vies ? » s’interroge un rescapé.
Un harcèlement incessant : retour sur les faits précédents
Ce n’est pas la première fois que Bowaye subit les assauts de Wagner. Revenons sur les événements récents pour comprendre l’ampleur de cette persécution :
– Lundi 10 mars 2025: Les mercenaires russes envahissent le village Bowaye pour la cinquième fois cette année. Ce jour-là, ils bloquent les habitants, arrêtent et frappent plusieurs jeunes, tuent le bétail (vaches, moutons, cochons), et pillent les maisons. La population, prise de panique, fuit dans la brousse, abandonnant tout derrière elle. Les 12 000 habitants sont livrés à une violence gratuite, sous le prétexte fallacieux de traquer des rebelles invisibles.
– Mercredi 2 avril 2025 : Wagner revient avec 42 motos, semant une nouvelle vague de terreur. Toujours à la poursuite des « rebelles fantômes » de la CMSPR, dirigés par le général Kema, ils harcèlent les villageois, pillent leurs biens et battent ceux qu’ils rattrapent dans la brousse. Les habitants, traumatisés, s’enfoncent plus loin dans la forêt ou tentent de rejoindre Korakiri, à 20 kilomètres de là, dans l’espoir d’échapper aux motos grondantes des mercenaires. Bowaye devient alors un village désert, hanté par la peur.
Et aujourd’hui, 8 avril 2025, ce troisième assaut en un mois transforme Bowaye en symbole de la barbarie de Wagner. L’incendie des maisons marque un tournant : après avoir pillé et terrorisé, les mercenaires s’attaquent désormais aux dernières traces de vie dans ce village.
Une population abandonnée, des civils pris pour cibles
Les villageois de Bowaye, comme tant d’autres en Centrafrique, sont des victimes collatérales d’une traque qui ne les concerne pas. Wagner accuse les civils de protéger les rebelles, mais ces derniers, s’ils existent, restent insaisissables. « On ne sait pas où sont les rebelles ! Que veulent-ils qu’on dise ? » s’exclame un habitant en fuite. Les mercenaires, frustrés ou indifférents, préfèrent punir les innocents plutôt que d’admettre l’échec de leur chasse.
En s’en prenant aux biens : provisions, vêtements, outils, puis en incendiant les maisons, Wagner prive les villageois de tout espoir de retour. Ceux qui se cachent dans la brousse n’ont plus rien à récupérer. « Ils pensent que ce qu’ils font reste dans le village, mais le monde doit savoir », tonne un rescapé. Pourtant, le silence des autorités et internationales persiste, laissant Bowaye à son sort.
Wagner et Touadéra : un duo mortel
Derrière ces exactions se profile l’ombre de Faustin-Archange Touadéra, le président centrafricain qui a ouvert les portes du pays à Wagner sous couvert de « sécurité ». Au lieu de protéger son peuple, il le livre à ces mercenaires qui pillent, violentent et détruisent. Chaque maison incendiée à Bowaye est une tache de plus sur son bilan. Où est sa voix face à cette tragédie ? Son silence est une complicité criante.
Et la justice dans tout ça ?
Bowaye n’est pas une exception. Des villages comme Bamassa, Bemal 2 ou Kawéwin, sur l’axe Bossangoa-Batangafo, ont subi des atrocités similaires le 28 février 2025 : meurtres, mutilations, pillages. Aujourd’hui, c’est Bowaye qui brûle. Demain, ce sera peut-être Bodjomo ou un autre village voisin. Cette campagne de terreur doit cesser. Wagner doit quitter la Centrafrique. Touadéra doit répondre de ses choix. Et le monde doit entendre les cris des 12 000 âmes de Bowaye, aujourd’hui réduites à néant….
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