Recettes fiscales 2025 en Centrafrique : L’État joue aux apprentis sorciers avec des objectifs irréalistes
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
La loi de finance 2025 votée par l’Assemblée nationale affiche des ambitions démesurées en matière de recettes fiscales 2025 . L’État prévoit une collecte de 139,55 milliards de francs CFA pour l’année à venir, alors même que les services fiscaux peinent déjà à atteindre leurs objectifs actuels. Cette projection audacieuse intervient dans un contexte où les caisses publiques sonnent dangereusement creux à cause des milliards versés au groupe Wagner et Rwandais, sans oublier de multiple voyages présidentiels à l’étranger.
En effet, les chiffres actuels donnent le vertige. À fin novembre 2024, les services fiscaux n’ont récolté que 134,37 milliards de francs CFA sur une prévision annuelle de 160,87 milliards. Ce résultat décevant de 83,48% des objectifs traduit les difficultés chroniques de l’administration fiscale à mobiliser les ressources.
La répartition par direction témoigne d’une défaillance générale du système de collecte. La Direction générale des droits et taxes indirects plafonne à 49,77 milliards de francs CFA sur un objectif de 77,50 milliards, soit à peine 72,84% de réussite. La Direction générale des impôts n’affiche pas de meilleurs résultats avec 52,30 milliards collectés sur 75,50 milliards attendus, culminant à 79,84% des prévisions.
Devant cette contre-performance de Recettes fiscales, le ministère des Finances déploie un arsenal de mesures censées redresser la barre. Au programme : digitalisation du système fiscal, élargissement de l’assiette fiscale en matière foncière, sensibilisation au civisme fiscal, mise en place d’un nouveau calendrier fiscal. Mais ces réformes, pour nécessaires qu’elles soient, suffiront-elles à combler le gouffre entre ambitions et réalité ?
L’État compte particulièrement sur le secteur minier et forestier pour garnir ses caisses. La levée récente de l’embargo laisse espérer une reprise des activités extractives. Pourtant, les recettes fiscales issues de ces secteurs restent imprévisibles, soumises aux aléas du marché international et à la stabilité sécuritaire du pays.
Plus inquiétant encore, le rapport de la Commission pointe du doigt des dysfonctionnements graves dans la gestion des deniers publics. Des détournements ont été constatés au niveau des trésoreries régionales, conduisant à des mesures conservatoires et des poursuites judiciaires contre certains agents. Ces scandales ébranlent la confiance des contribuables et compliquent davantage la collecte des impôts.
L’objectif de 139,55 milliards de francs CFA de recettes fiscales pour 2025 apparaît comme un pari risqué, voire irréaliste. Entre une administration fiscale en difficulté, des secteurs économiques fragiles et une confiance ébranlée des contribuables, le gouvernement devra accomplir des miracles pour atteindre ses ambitions. Le risque est grand de voir ces prévisions optimistes se transformer en nouveau revers pour les finances publiques, avec des conséquences directes sur la capacité de l’État à assurer ses missions essentielles.
Par Alain Nzilo
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