Un chef milicien accusé du massacre en décembre 2016 de dix-sept policiers au Kasaï s’est rendu lundi aux autorités de cette province du centre de la République démocratique du Congo, mettant fin à sa “lutte armée”, a appris l’AFP mardi auprès d’un responsable local.
Simon Mbawu avait monté et dirigé à Tshikapa en 2016 une redoutable section du groupe armé Kamuina Nsapu, du nom d’un chef coutumier qui s’était rebellé contre les autorités locales et nationales, tué dans une opération des forces de sécurité en aout 2016.
- Mbawu était accompagné de 64 miliciens. Il a remis aux autorités une arme de guerre neuve, un lance-roquette, cinq fusils d’assaut AK-47 et trois bombes lacrymogènes, a expliqué à la presse le gouverneur du Kasaï Dieudonné Pieme Tutokot.
“Je vous remets mes armes en signe de cessation de la lutte armée”, a déclaré le chef milicien s’adressant au gouverneur du Kasaï lors de sa reddition.
“Je vous souhaite la bienvenue parmi nous. Je promets de m’occuper de votre situation à la hauteur des capacités financière et logistique de la province. Le cas échéant je ferai rapport à ma hiérarchie”, a promis le gouverneur Pieme.
“Je vous assigne la mission d’encourager ceux d’entre vous qui continuent à demeurer en brousse de sortir”, a déclaré le gouverneur Pieme. Ces miliciens sont cantonnés au sud de Tshikapa.
Dans un rapport présenté en 2018 dans un forum pour la paix dans le Kasaï organisé par l’ancien président congolais Joseph Kabila, les autorités provinciales avaient accusé le chef milicien Mbawu d’avoir massacré 17 policiers en décembre 2016 et ravi leurs armes.
“Connaissant la capacité de ce chef milicien, les armes qu’il a rendues ne représentent pas le dixième de l’arsenal à sa disposition”, a déploré auprès de l’AFP une source militaire.
Des violences avaient éclaté en septembre 2016 dans le Kasaï après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité le 12 août 2016. En moins d’une année, le conflit entre ses miliciens et les forces de sécurité avait fait au moins 3.400 morts.
Depuis l’arrivée au pouvoir en janvier 2019 du président Félix Tshisekedi, qui est originaire du Kasai, les violences se sont faites de plus en plus rares, et des centaines de miliciens se sont rendus aux autorités.
AFP/VOA