Le général Mahamat Salé Adoum est ferme: le FPRC reste dans la CPC!

RCA : Le général Mahamat Salé Adoum affirme que le FPRC reste dans la CPC

 

Le Général Mahamat Saleh Adoum Ketté
Le Général Mahamat Saleh Adoum Ketté

 

 

Bangui, CNC. Une nouvelle déclaration vient semer le trouble au sein de la rébellion centrafricaine. Le général Mahamat Salé Adoum, figure influente du Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), a affirmé, dans un message audio largement partagé sur les plateformes des réseaux sociaux  que son groupe n’a pas quitté la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). Cette prise de position contredit les récentes annonces du chef de l’UPC, Ali Darassa , qui avait annoncé la création de son propre coalition des groupe armé, la CPC Fondamentale (CPC-F),. Les propos du général Salé Adoum, connu pour sa présence sur le terrain et son influence militaire, démontre les profondes divisions qui traversent actuellement les rangs rebelles en République centrafricaine.

 

Dans sa déclaration, le général Mahamat Salé Adoum a été catégorique : “C’est moi qui ai signé l’accord pour la création de la CPC. Je ne connais pas ceux qui disent que le FPRC a rejoint la CPC-F. Nous restons membres de la CPC et devons y rester”. Ces propos tranchent nettement avec la position affichée par Aroun Guay , censé diriger le FPRC qui a rejoint la CPCF.

 

Le général Mahamat Salé Adoum n’est pas un acteur mineur. Connu pour avoir dirigé les batailles de Bangassou, Bakouma et Zacko, il est considéré comme l’un des chefs rebelles les plus redoutables du FPRC. Sa présence sur le terrain, à la tête de nombreux combattants, lui confère une influence non négligeable, contrairement à d’autres chefs en exil au Tchad ou au Soudan.

 

Pour le général, cette division ne peut que profiter au pouvoir en place et affaiblir les groupes armés. Il a rappelé l’expérience de l’éclatement de la Séléka, qui a conduit à l’affaiblissement du mouvement rebelle. “Si au sein de la CPC les gens se disputent, nous perdons toute crédibilité aux yeux des Centrafricains. L’espoir du peuple repose sur la CPC pour le libérer”, a-t-il déclaré.

 

Cette prise de position intervient dans un contexte déjà tendu au sein de la rébellion centrafricaine. Tout a commencé il y a quelques semaines avec le communiqué d’Ali Darassa, chef de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), annonçant son intention de discuter avec le gouvernement pour réintégrer l’accord de paix de Khartoum signé en 2019. Une initiative qui a provoqué la colère de François Bozizé, coordinateur général de la CPC, conduisant au limogeage d’Ali Darassa de son poste de chef d’état-major de la coalition rebelle.

 

En réaction, Ali Darassa a créé sa propre faction dissidente baptisée “CPC Fondamentale” (CPC-F), regroupant l’UPC et supposément le FPRC de Noureddine Adam. Cependant, cette scission ne fait pas l’unanimité au sein même des groupes concernés. Plusieurs généraux de l’UPC et du FPRC ont publiquement exprimé leur désaccord avec leurs chefs, refusant de quitter la CPC originelle pour rejoindre la nouvelle entité.

 

La situation est d’autant plus complexe pour le FPRC qu’il était déjà divisé depuis la défection d’Abdoulaye Hissène en 2020, qui avait rallié le camp du président Touadéra avant d’être arrêté et traduit devant la Cour pénale spéciale à Bangui.

 

Cette cacophonie au sein de la rébellion pourrait a priori réjouir les autorités de Bangui. Mais elle rend aussi la situation plus imprévisible et complique les perspectives de négociations. Qui peut aujourd’hui prétendre parler au nom de la CPC ? Qui contrôle réellement les groupes armés sur le terrain ? Ces questions restent en suspens alors que le pays tente toujours de sortir d’une décennie de conflit.

 

Certains observateurs y voient une tactique délibérée du pouvoir pour diviser les groupes armés et les affaiblir. D’autres estiment que ces divisions reflètent des divergences profondes sur la stratégie à adopter, entre ceux qui veulent négocier et ceux qui prônent la poursuite de la lutte armée.

 

Dans ce contexte trouble, le rôle des pays voisins et des partenaires internationaux de la Centrafrique sera crucial. Leur influence pourrait s’avérer déterminante pour pousser les différentes factions vers un compromis.

 

Pour l’heure, cette situation de division profite surtout aux autorités de Bangui. Elle leur permet de gagner du temps et de consolider leurs positions, notamment grâce à l’appui des forces russes et rwandaises déployées dans le pays.

 

Mais à long terme, l’absence d’un interlocuteur rebelle unifié risque de compliquer la recherche d’une solution politique durable à la crise centrafricaine. Le dialogue prôné par certains semble aujourd’hui plus éloigné que jamais.

 

Pendant ce temps, c’est la population civile qui continue de payer le prix fort de cette instabilité chronique. Dans plusieurs régions du pays, l’insécurité persiste malgré les efforts de la Minusca pour étendre l’autorité de l’État dans les villes de province.

 

La déclaration du général Mahamat Salé Adoum ajoute une couche de complexité supplémentaire à une situation déjà embrouillée. Elle souligne les difficultés à identifier clairement les interlocuteurs au sein de la rébellion et pose la question de la représentativité réelle des différents chefs rebelles.

 

L’avenir dira si ces divisions au sein de la rébellion marqueront un tournant vers la paix ou si elles ne feront qu’ajouter une couche de complexité supplémentaire au conflit centrafricain. Une chose est sûre : le chemin vers la stabilité s’annonce encore long et semé d’embûches pour la République centrafricaine.

 

Dans ce contexte, la communauté internationale et les acteurs régionaux devront redoubler d’efforts pour encourager un dialogue inclusif et trouver une issue pacifique à la crise. La réconciliation nationale et la reconstruction du pays ne pourront se faire sans un consensus entre toutes les parties prenantes, y compris les différentes factions rebelles.

 

En attendant, la vigilance reste de mise sur le terrain, où la situation sécuritaire demeure fragile. Les déclarations contradictoires des chefs rebelles pourraient avoir des répercussions imprévisibles sur les combattants et les populations locales.

 

 

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