Quand une nouvelle cellule de contrôle de Projets publics perpétue les vieux démons en Centrafrique

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le Chef de l’État Faustin Archange Touadéra a lancé la semaine dernière à la Cité des Chefs d’État de la SEMAB une cellule de suivi de l’exécution des programmes et projets publics. Un nouveau mécanisme supposé garantir l’efficacité des financements, alors même que le Président reconnaît ouvertement les détournements et la faible capacité d’absorption des ressources de l’État. Cette structure s’ajoute à une longue liste d’organes de contrôle qui n’ont jamais réussi à endiguer la mauvaise gouvernance des projets publics.
Les aveux du président Touadéra lors de la cérémonie de lancement sont édifiants. “Beaucoup de ces projets publics où on a réussi à voir les financements n’ont pas les réalisations comme il se devait, soit pour des questions de mauvaise gouvernance, de détournement ou parfois les ressources n’ont pas été mobilisées”, a-t-il déclaré, pointant du doigt “les faibles capacités d’absorption” des fonds alloués.
Cette nouvelle cellule arrive dans un contexte où plusieurs projets de développement majeurs stagnent. Le plan de reconstruction post-conflit, financé par les partenaires internationaux à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA, présente un taux d’exécution alarmant. Les populations attendent toujours la concrétisation des promesses de reconstruction des infrastructures de base.
Le Premier ministre Félix Moloua, présent à la cérémonie, n’a pas précisé comment cette nouvelle structure évitera les écueils des précédentes. L’Inspection Générale d’État, l’Agence de Régulation des Marchés Publics et les autres organes de contrôle existants n’ont pas démontré leur efficacité dans la lutte contre le détournement des fonds publics.
“Nous ne pouvons pas attendre quand les projets publics finissent et puis on fait le constat après”, affirme le président Touadéra, qui assure que ce mécanisme “fonctionne dans beaucoup d’autres pays”. Une comparaison qui fait sourciller les observateurs, considérant les spécificités du contexte centrafricain et l’absence de véritables sanctions contre les détournements de fonds publics.
La création de cette cellule intervient stratégiquement à quelques mois de la prochaine table ronde des bailleurs de fonds. Une manière de rassurer les partenaires techniques et financiers, sans pour autant garantir une réelle volonté politique de changement dans la gestion des projets publics.
L’histoire récente de la RCA regorge d’exemples de structures similaires créées en grande pompe, puis tombées dans l’oubli. Sans une réforme profonde du système de gouvernance et des sanctions effectives contre les détournements, cette nouvelle cellule risque de rejoindre la longue liste des mécanismes de contrôle inefficaces.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC