Projet de loi du député Auguste Boukanga : vers la fin de l’immunité des magistrats ?
Le député Auguste Boukanga propose une loi visant à abolir l’immunité judiciaire, une initiative cruciale pour la justice en République centrafricaine.
Auguste Boukanga, avec détermination, déclare : « À la fin de cet article, les magistrats bénéficient du privilège de la compétence, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas poursuivis, qu’ils sont au-dessus de la loi. » Cette phrase résume l’essence de son combat contre un système judiciaire partial.
La racine du problème :
Le privilège de juridiction des magistrats est un terrain fertile pour la corruption.
« Comprenons pourquoi la corruption est la règle dans le processus judiciaire de notre pays », souligne M. Boukanga, soulignant la gravité de la situation. Ce système privilégie les verdicts vendus au plus offrant, éloignant la justice de sa mission première.
Une proposition en faveur de l’équité :
La loi actuelle, qui date de 1996, est aujourd’hui sous les feux de la rampe. « Personne n’est au-dessus de la loi », rappelle Boukanga, soulignant l’incohérence de l’immunité totale des magistrats. La comparaison avec les dispositions constitutionnelles relatives à la destitution du Président de la République ou des membres de l’Assemblée nationale renforce son argumentation.
Le serment oublié ?
Les magistrats jurent d’exercer leurs fonctions avec impartialité. « Je jure et promets d’exercer fidèlement et loyalement mes fonctions », a déclaré Boukanga, rappelant le serment des magistrats. Pourtant, la réalité semble s’écarter de ces idéaux, un fossé que la proposition cherche à combler.
Réactions des citoyens :
- Fatou, institutrice : « La justice doit être la même pour tous. Cette loi pourrait restaurer notre confiance dans le système judiciaire ».
- Florent , étudiant en droit : « Changer la loi sur l’immunité des magistrats est un pas vers une République plus juste. »
Un appel à l’action :
La note de Boukanga ne se contente pas de critiquer, elle appelle à des actions concrètes. « Il s’agit de la bonne application de la justice dans notre pays », insiste-t-il, soulignant l’urgence de cette réforme pour la démocratie et le développement.
Le cas de Crépin Mboli-Goumba:
La lutte contre la corruption et l’impunité judiciaire est semée d’embûches. Maître Crépin Mboli-Goumba, qui dénonçait ouvertement la corruption et les réseaux mafieux infiltrant la justice, en est un exemple frappant. Brusquement arrêté, il a été jugé le 20 mars dernier, mettant en évidence la dure réalité pour ceux qui osent défier le statu quo. Cette affaire souligne l’urgence de réformer un système où la dénonciation de la corruption est punie au lieu d’être protégée.
La proposition de Boukanga ouvre la voie à une justice véritablement équitable, où personne n’est au-dessus de la loi.
La réforme judiciaire proposée par Auguste Boukanga est plus qu’une nécessité législative, c’est un appel à la justice dans un système où même des voix courageuses comme celle de Crépin Mboli-Goumba font face à la répression pour avoir défendu la vérité. Cet appel à l’action est un test crucial pour la République centrafricaine, car il permet de déterminer si le pays peut transcender les pratiques qui nuisent à son développement et à sa démocratie. Le projet de révision de la loi sur l’immunité des magistrats symbolise une marche vers une gouvernance où la justice et l’intégrité l’emportent sur la corruption et l’impunité.
Par Alain Nzilo
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