Pendant que la population manque de l’eau, des écoles, des tables-bancs, des routes, des ministres, originaires de la Vakaga offrent symboliquement 20 millions de francs CFA à Touadera pour son troisième mandat

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Pendant que la population manque de l’eau, des écoles, des tables-bancs, des routes, des ministres, originaires de la Vakaga offrent symboliquement 20 millions de francs CFA à Touadera pour son troisième mandat

 

 

Pendant que la population manque de l’eau, des écoles, des tables-bancs, des routes, des ministres, originaires de la Vakaga offrent symboliquement 20 millions de francs CFA à Touadera pour son troisième mandat
Cérémonie de remise symbolique du chèque de 20 millions à Touadera pour sa campagne électorale du troisième mandat

Rédigé le 14 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Plusieurs membres du gouvernement centrafricain issus de la préfecture de Vakaga ont décidé de réunir une somme qu’ils qualifient de symbolique pour financer la prochaine campagne présidentielle de Faustin-Archange Touadéra. Cette initiative, qui vise à soutenir la candidature du chef de l’État pour un troisième mandat, provoque l’incompréhension et la colère d’une grande partie de la population.

 

 

L’annonce de cette contribution de 20 millions de francs CFA a pris de court l’opinion publique. Les Centrafricains qui connaissent la situation réelle du pays, et particulièrement celle de la région de la Vakaga, peinent à comprendre cette démarche. La Vakaga fait partie de la région de Ferti, qui regroupe également les préfectures de la Haute-Kotto et de Bamingui-Bangoran. Ces ministres ont donc pris l’engagement de remettre cette enveloppe au président, mais nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la pertinence de ce geste.

 

La première question qui vient à l’esprit des centrafricains concerne la nécessité même de cette contribution. Le président Baba Kongoboro a-t-il vraiment besoin de ces 20 millions pour mener sa campagne électorale? La réponse semble évidente pour la plupart des observateurs. Cette somme apparaît dérisoire face aux moyens dont dispose déjà le pouvoir en place, et l’aspect symbolique du geste ne convainc personne.

 

Un examen du bilan de Touadéra dans cette région apporte un éclairage émouvant sur la situation. Le président a passé quinze années au sommet de l’État centrafricain, dont cinq comme Premier ministre sous Bozizé et dix comme chef de l’État. Durant toute cette période, les réalisations concrètes dans la Vakaga restent invisibles. Impossible de trouver trace d’un seul forage d’eau potable construit par son administration dans cette préfecture. Aucune école n’a vu le jour. Les routes sont inexistantes ou dans un état lamentable.

 

La population de Vakaga vit dans des conditions déplorables. Autour de la ville de Birao, les habitants ont subi des attaques de bandits venus du Soudan. Ces raids ont fait de nombreuses victimes et provoqué un exode massif vers le chef-lieu de la préfecture. Les personnes déplacées se retrouvent maintenant sans abri, obligées de dormir à la belle étoile. Les quelques tentes disponibles ne suffisent pas à accueillir tout le monde, et la nourriture manque cruellement.

 

Face à cette détresse, l’attitude de ces ministres originaires de la région apparaît incompréhensible. Au lieu d’aider leurs compatriotes qui dorment sous des bâches trouées et qui souffrent à chaque pluie, ils préfèrent rassembler de l’argent pour le président. Les habitants de la Vakaga n’ont même pas accès à l’eau potable. Ils sont contraintes de puiser dans des puits en pleine brousse, là où les animaux viennent également s’abreuver. Hommes et bêtes partagent les mêmes points d’eau, dans des conditions sanitaires déplorables.

 

Une inondation récente à Tiringoulou, dans la Vakaga, a encore aggravé la situation. Aucune aide n’est parvenue aux sinistrés, aucun secours n’a été organisé. Dans ce contexte de misère généralisée, l’idée de donner 20 millions au président paraît incongrue, voire insultante pour la population locale.

 

Les établissements scolaires de Birao fonctionnent dans des conditions inimaginables. Juste un seul exemple. Une photo publiée sur les réseaux sociaux la semaine dernière montre une école dont la toiture est constituée de simples bâches. Un candidat y a distribué des cahiers aux élèves, mais ces enfants doivent étudier sous des abris de fortune qui ne les protègent ni du soleil ni de la pluie. Malgré les tentatives de présenter ces visites sous un jour favorable, la réalité reste criante. Les élèves n’ont même pas des tables bancs.

 

Ces ministres issus de la Vakaga accumulent pourtant des fortunes à Bangui. Le ministre des Transports Djono Ahaba brasse des milliards. Le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abazène également. Celui chargé du Désarmement, ancien chef rebelle comme plusieurs de ses collègues originaires de cette préfecture, dispose lui aussi de moyens considérables. Le ministre de l’Agriculture fait partie de ce cercle de personnalités enrichies. Mais tous ces dirigeants semblent avoir oublié leur région d’origine et les souffrances de leurs compatriotes.

 

Leur unique préoccupation semble être de remplir leurs propres poches et de négocier leur maintien au gouvernement. Cette collecte de fonds pour Touadéra apparaît comme une manœuvre politique destinée à s’assurer les faveurs du pouvoir, sans aucune considération pour les besoins réels de la population de Ferti. D’autres régions et d’autres ressortissants de diverses localités ont entrepris des démarches similaires, provoquant un malaise généralisé dans le pays. Ces gestes présentés comme symboliques heurtent profondément les Centrafricains qui voient l’écart grandissant entre les discours officiels et la réalité vécue au quotidien par les populations abandonnées à leur sort.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Par Gisèle MOLOMA….

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