On doit rompre avec l’humanitaire pour entrer dans le développement” : le Président Touadera réclame 7 000 milliards pour le PND après avoir fait disparaître les 1 000 milliards du RCPCA

Rédigé le 08 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Incroyable mais vrai : après avoir fait évaporer plus de 1 000 milliards de FCFA depuis 2016 dans le cadre du RCPCA, le Président centrafricain Faustin-Archange Touadera revient encore avec un nouveau programme. Cette fois, le Président promet une “rupture” avec l’humanitaire et réclame 7 000 milliards de FCFA supplémentaires pour son nouveau Plan national de développement. Même méthode, mêmes promesses, mais montant encore plus énorme.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 18 août dernier, le ministre et ex-détenu Maxime Balalou a dévoilé la nouvelle stratégie du gouvernement pour soutirer encore plus d’argent aux bailleurs internationaux. Écoutez bien ce numéro parfaitement calculé : « Au cours de ces échanges en marge du sommet de TICAD 9 au Japon il y’a quelques jours, madame Catherine Chanson de l’OIM a salué les efforts du gouvernement sous la vision éclairée du président de la République en faveur de la paix et de la sécurité. Elle a également réaffirmé l’engagement de l’OIM à accompagner notre pays dans le retour durable des déplacés et refugiés tout en soutenant bien sûr l’intégration communautaire des ex-combattants ».
Voilà le préambule habituel : on salue la “vision éclairée” du président, on parle de paix et de sécurité, on évoque les déplacés et les ex-combattants. Le vocabulaire est parfaitement calibré pour émouvoir les donateurs internationaux. Mais attendez, le meilleur arrive.
Et voici la phrase magique qui doit faire tomber les milliards du ciel : « On doit rompre avec l’humanitaire. C’est ça la vision dans le cas du PND, je vous l’ai déjà dit. On doit rompre avec l’humanitaire pour entrer dans le développement. C’est une nouvelle approche qui conditionne même les propositions que nous allons faire à la table ronde de Casablanca», déclare le porte-parole du gouvernement.
Magnifique ! Une “rupture” avec l’humanitaire pour “entrer dans le développement”. Comme si les 1 000 milliards précédents avaient été de l’humanitaire de base, et que maintenant, avec 7 000 milliards, on allait enfin faire du vrai développement. Le ministre nous explique doctement qu’il faut changer d’approche, mais curieusement, il ne dit jamais ce qui est arrivé à l’approche précédente et à son argent.
Mais le spectacle continue, car le ministre enchaîne sur la vision grandiose de Touadera du pays. « Cette table ronde qui va faciliter le financement du plan national de développement sera une étape importante dans le cadre de la mort de ces stables publics avec une vision du président de la République qui est de rendre prospère ce pays et amener chaque fils de ce pays maintenant à s’engager pleinement dans le processus de reconstruction de notre beau pays, la République Centrafricaine ».
Notez le vocabulaire : “étape importante”, “vision du président Touadera “, “rendre prospère”, “reconstruction”. Exactement les mêmes mots utilisés en 2016 quand ils réclamaient les premiers milliards du RCPCA. Mais cette fois, c’est différent, c’est une “nouvelle approche”, paraît-il.
Le ministre poursuit avec son catalogue de promesses toutes faites : « Ça s’agit aussi entre autres à travers les principaux enjeux de renouveller ce partenariat autour des priorités nationales, à savoir l’accès à l’eau potable et à l’énergie, l’accès aux infrastructures, aux soins de santé, à l’éducation et surtout à l’emploi des jeunes ».
Tiens donc, exactement les mêmes priorités qu’il y a dix ans : eau potable, énergie, infrastructures, santé, éducation, emploi des jeunes. On se demande bien ce qu’ont fait les 1 000 milliards précédents s’il faut encore financer ces mêmes secteurs. Peut-être qu’ils sont partis en fumée ?
Et pour faire moderne, le ministre sort son manuel du parfait développeur durable : « L’autre aspect lié à la résilience climatique et au développement durable. Dans ce cadre-là, on doit tirer profit des expériences aussi japonaise ou faire face aux changements climatiques et à la protection de l’environnement. »
Voilà le nouveau packaging : résilience climatique, développement durable, expérience japonaise. Les donateurs adorent ces mots-clés. Ajoutez-y quelques références aux ODD et à l’Agenda 2063, et le tour est joué.
D’ailleurs, le ministre n’oublie pas de citer ses références internationales : « Également de travailler pour consolider la paix et la gouvernance inclusive en mettant en action dans la dynamique même de l’agenda 2063 de l’Union africaine et des objectifs du développement durable, les ODD ».
Parfait ! Agenda 2063, ODD, gouvernance inclusive… Tous les buzzwords y passent. Il ne manque plus que la “transformation numérique” et le “genre” pour avoir le bingo complet du développement international.
Mais le plus beau, c’est la conclusion du ministre sur le “nouveau paradigme centrafricain” : « Openure diplomatique, il faut le noter pour notre pays avec la diversification des partenariats de notre pays au-delà de ses alliés traditionnels tout en renforçant ce que nous appelons ici dans la coopération internationale le nouveau paradigme centrafricain ».
Le “nouveau paradigme centrafricain” ! Rien que ça ! Après avoir fait disparaître 1 000 milliards, ils inventent un nouveau paradigme pour en faire disparaître 7 000 autres. L’audace est remarquable.
La réalité, elle, est têtue : seuls 600 milliards des 7 000 demandés ont été obtenus pour l’instant. Soit 10% du montant réclamé. Mais qu’importe, le gouvernement a déjà commencé à promettre monts et merveilles avec cet argent pas encore reçu.
Pendant que le ministre parle de “désenclavement des territoires” et d'”autosuffisance alimentaire”, les Centrafricains attendent toujours les résultats des investissements précédents. Où sont les routes construites avec les milliards d’avant ? Où sont les hôpitaux ? Où sont les écoles ? Où sont les emplois pour les jeunes ?
Au lieu de répondre à ces questions gênantes, le gouvernement préfère lancer un nouveau plan avec de nouveaux milliards. C’est plus simple que de rendre des comptes sur l’utilisation des fonds précédents. Et manifestement, ça marche : les bailleurs continuent de donner.
Il faut reconnaître une chose au gouvernement centrafricain : il maîtrise parfaitement l’art de recycler les mêmes promesses avec un vocabulaire légèrement différent “. Rupture avec l’humanitaire”, “nouveau paradigme”, “table ronde de Luxembourg”… Les mots changent, mais le système reste le même : promettre, encaisser, faire disparaître, recommencer.
Les Centrafricains, eux, peuvent toujours attendre leur eau potable, leurs routes et leurs emplois. Le ministre a d’autres priorités : préparer le prochain plan de développement avec les prochains milliards à faire évaporer.
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