Cinq soldats ont été tués et on est sans nouvelles d’une trentaine d’autres
trois jours après l’attaque d’une base militaire du nord-est du Nigeria par les islamistes du groupe Boko Haram, a-t-on rapporté lundi de sources militaires.
Des membres de la faction liée à l’organisation de l’Etat islamique, le groupe Etat islamique dans la province ouest-africaine (ISWAP), ont pris vendredi la base de Mararrabar Kimba, dans l’Etat de Borno, à 135 km de la capitale régionale, Maiduguri. Les insurgés se sont emparés des armes avant de se retirer, avait déclaré samedi un officier.
Trois jours plus tard, un premier bilan fait état de cinq morts au moins.
« Nous avons retrouvé cinq corps de soldats qui ont payé le prix suprême en combattant les terroristes », a déclaré un officier à l’AFP. « Les équipes de secours sont toujours à la recherche d’une trentaine d’autres soldats portés disparus depuis l’attaque », a-t-il ajouté.
Un deuxième officier, qui a confirmé le bilan de cinq morts, a ajouté que l’armée espérait toujours que les soldats dont on avait perdu la trace seraient retrouvés.
« Il y a de grands espoirs que les soldats disparus seront retrouvés – ou qu’ils retrouveront le chemin du retour », a-t-il espéré : « Nous ne pensons pas au pire scénario ».
L’armée nigériane n’a pas officiellement communiqué sur l’incident. Selon les informations recueillies de sources militaires samedi, les assaillants sont arrivés à bord d’une douzaine de pick-up équipés de mitrailleuses lourdes. Ils disposaient aussi de trois transports de troupes blindés volés aux forces de sécurité. Ils étaient accompagnés par un groupe de combattants à moto.
Après un intense échange de tirs, les soldats ont été débordés et un certain nombre d’entre eux se sont dispersés pour échapper aux islamistes mieux armés.
Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, en 2009, et 1,8 million d’autres ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Le groupe opère aussi dans les autres pays de la zone du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger), où il commet des attentats, des attaques contre les forces de l’ordre et procède à des enlèvements de civils.
Une coalition de forces tchadiennes, nigérianes et camerounaises a lancé depuis plusieurs semaines une offensive contre les concentrations de jihadistes dans la région.
Le chef de l’armée nigériane, le général Tukur Buratai, a mis en garde la semaine dernière contre un regroupement des deux factions de Boko Haram pour créer une enclave djihadiste qui s’étendrait du nord-est du Nigeria à la région du lac Tchad.
Avec AFP