Ngaoundaye : violente agression d’un infirmier par un sergent-chef des FACA

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Ngaoundaye, une localité de Lim-Pendé, un sergent-chef du BT8 a violemment frappé un infirmier pour une moto prêtée. Un acte qui exprime le vrai visage des soldats formés par Wagner.
Hier, lundi, 7 avril, à 17 heures, un infirmier de l’hôpital de Ngaoundaye a payé un lourd tribut pour avoir osé réclamer sa moto. L’auteur de cette agression ? Un sergent-chef du BT8 (Huitième bataillon d’infanterie territorial) , chef du détachement de Mann, membre des Forces armées centrafricaines (FACA). Les faits sont aussi simples qu’ils sont révoltants. En effet, l’infirmier avait prêté sa moto au militaire pour deux heures. Mais au lieu de la rendre, le sergent-chef l’a gardée toute une journée. Quand le propriétaire, excédé, s’est rendu chez lui pour récupérer son bien, la réponse a été violente : un coup de gros bâton derrière la tête. L’infirmier s’est effondré, à terre, sous les yeux d’une population sidérée.
Que dire d’un tel acte du banditisme ? Un homme censé protéger les citoyens se transforme en grand voyou, un criminel, sans scrupule, sans retenue. Voler une moto, c’est une chose. Frapper son propriétaire qui vient légitimement la réclamer, c’en est une autre, bien plus grave. Ce sergent-chef n’a pas seulement bafoué la confiance d’un civil, il a piétiné toute idée de discipline et d’honneur qu’on pourrait attendre d’un soldat d’une armée nationale. À Ngaoundaye, cet incident ne passe pas inaperçu : il alimente la colère et la méfiance envers une armée qui, loin de rassurer, sème parfois la peur.
Mais cet épisode n’est pas une simple anecdote. Il révèle un mal bien plus profond, ancré dans ce qu’on appelle les “promotions Wagner”. Depuis que le groupe russe Wagner a pris en main la formation des soldats de l’armée nationale centrafricaine, des comportements comme celui-ci se répètent trop souvent. Ces soldats, qu’on surnomme “promotion Wagner“, ne brillent pas par leur sens du devoir ou leur respect des civils. À Ngaoundaye, l’arrogance de ce sergent-chef en est la preuve éclatante.

Une armée livrée à elle-même, sans boussole ni sanctions
Le problème va bien au-delà d’un seul individu. Ceux qui passent sous la coupe de Wagner apprennent à manier les armes, à défiler en rangs serrés, mais personne ne leur enseigne ce qu’est le respect d’une population qu’ils sont censés défendre. La formation se limite à des techniques de combat, point final. Pas un mot sur la discipline, rien sur le comportement envers les civils. Résultat ? Des soldats qui se prennent pour des intouchables, persuadés que leur uniforme leur donne tous les droits. À Ngaoundaye, on frappe un infirmier pour une moto. Ailleurs, on intimide, on racketterait presque, on pille, au vu et au su de tous.
Et que fait l’état-major à Bangui ? Rien, ou presque. Les chefs restent les bras croisés, laissant le chaos s’installer. Aucune sanction sérieuse ne tombe, aucun effort visible n’est fait pour remettre de l’ordre dans les rangs. L’armée nationale, censée être un pilier de la stabilité, devient une armée du désordre, de l’impunité, où chacun agit à sa guise. Le sergent-chef de Ngaoundaye n’a pas agi dans le vide : il a grandi dans un système qui tolère, voire encourage par son silence, ce genre de dérives. Aujourd’hui, les FACA ne sont plus seulement perçues comme une force de protection, mais comme une source de désordre, un danger pour ceux qu’elles devraient servir.
Quelle est cette histoire ? Une armée qui se dit “nationale” mais qui, dans les faits, tourne le dos à son peuple. Les “promotions Wagner” ne sont pas un gage de progrès, mais un symptôme d’un échec plus large : celui d’un pouvoir qui préfère déléguer la formation de ses soldats à des mercenaires étrangers, sans se soucier des conséquences. Pendant ce temps, à Ngaoundaye, un infirmier gît à terre, victime d’un militaire qui n’a rien compris à son rôle. Et à Bangui, on regarde ailleurs, comme si tout cela était normal. Il est temps que ça change….
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