Multiplication des Barrières Illégales : Trafic et racket des usagers dans l’Ouham et Lim-Pendé
La création incessante de postes de contrôle illégaux par les forces de l’ordre dans les préfectures de Ouham et de Lim-Pendé dresse un tableau troublant de la corruption et des abus dans cette région.
Le mois dernier, le Premier ministre Félix Moloua a annoncé la création d’une brigade mixte chargée de surveiller et de démanteler les postes de contrôle illégaux, mais la réalité sur le terrain est tout autre. Les préfectures de l’Ouham et de Lim-Pendé restent des bastions des pratiques illicites, les forces de l’ordre orchestrant une multiplication effrénée de ces obstacles, mettant à mal la vie des citoyens ordinaires.
Selon les témoignages recueillis, les soldats de l’armée nationale, censés assurer la sécurité des citoyens, se transforment en prédateurs économiques sur les grands axes routiers comme par exemple sur l’axe Kouki – Nana-Bakassa. Les motards sont particulièrement visés, contraints de subir des extorsions déguisées en contrôles routiers.
Freddy, un témoin, rapporte :
« Les soldats exigent des taxes exorbitantes pour passer ces points de contrôle. Même les produits locaux les plus simples sont soumis à des frais arbitraires. C’est devenu une mafia organisée ».
Une victime, qui a souhaité garder l’anonymat, a raconté son expérience :
« Je transportais des sacs de manioc pour ma famille quand j’ai été arrêtée. Les soldats m’ont forcé à payer une taxe considérable, menaçant de confisquer ma marchandise si je refusais ».
Ces pratiques généralisées alimentent un cycle de corruption et d’impunité, sapant les fondements mêmes de l’État de droit. Les citoyens, déjà confrontés à des défis économiques, se retrouvent piégés dans ce racket institutionnalisé.
La prolifération des postes de contrôle illégaux à Ouham et Lim-Pendé est symptomatique d’un dysfonctionnement plus large au sein des forces de l’ordre. Il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour mettre fin à ces pratiques préjudiciables à la population.
Par Arsène Féimonazoui
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