Mboki : Pillages, Incendies et Laxisme des Autorités, une Ville au Bord du Chaos
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans la soirée de dimanche à lundi 16 février 2025, des miliciens Azandés, désormais appelés “Wagner ti Azandé ” après leur formation par les mercenaires russes du groupe Wagner à Obo, ont attaqué plusieurs commerces au marché central de Mboki, dans la préfecture du Haut-Mbomou, dans la région du Haut-Oubangui. Ces hommes, déjà connus pour leurs exactions répétées contre la communauté peule et les musulmans, ont d’abord pillé les boutiques avant de mettre le feu à deux d’entre elles.
L’attaque a eu lieu aux alentours de 19 heures, un moment où la ville est encore en activité, même si le marché lui-même est déjà fermé. L’image capturée sur place par les secouristes volontaires montre des étals réduits en cendres, des toitures en pailles effondrées et un décor de désolation.
Un incendie qui aurait pu virer au drame
Les flammes auraient pu causer un véritable désastre, car non loin du marché, un habitant stocke du carburant dans sa maison. Ce commerce, bien connu dans la ville, fonctionne comme un dépôt improvisé où l’essence est revendue en petites quantités aux automobilistes. Si l’incendie avait atteint cette réserve, une explosion aurait pu embraser tout le quartier, causant des pertes humaines et matérielles incalculables.
Heureusement, les habitants ont réagi rapidement. Voyant les flammes s’élever au-dessus du marché, une foule s’est précipitée pour tenter d’éteindre le feu, évitant ainsi une catastrophe. Si l’attaque avait eu lieu en pleine nuit, l’histoire aurait été tout autre, car à minuit, la ville est plongée dans l’obscurité et personne n’aurait pu intervenir à temps.
Des pillages organisés avant l’incendie
Avant de brûler les boutiques, les assaillants ont méthodiquement vidé les stocks. Plusieurs commerces ont été ciblés, y compris une boutique appartenant à un jeune peul, totalement dépouillée mais épargnée par les flammes. Les miliciens ont emporté tout ce qui avait de la valeur : nourriture, produits de première nécessité, vêtements et argent liquide.
Ce mode opératoire montre une préparation et une volonté d’appauvrir certaines communautés, en particulier les Peuls, qui sont à la fois éleveurs et commerçants. Ceux qui vendent du bétail ou des denrées alimentaires sont systématiquement ciblés.
Même les kits alimentaires distribués récemment par la Croix-Rouge ont été arrachés aux bénéficiaires. Le samedi dernier, une vieille dame, qui a également reçu ce kit alimentaire, et n’ayant qu’utiliser une petite partie, a malheureusement s’est vue confisquée le reste de ces produits par un civil Zandé, qui ont tendance maintenant à suivre leur compatriotes miliciens .
Pendant ce temps, les forces de sécurité restent passives
Mboki n’est pas une ville laissée à l’abandon. Elle abrite des soldats FACA, des gendarmes, des policiers et une présence de la MINUSCA. Pourtant, aucune intervention n’a eu lieu avant, pendant ou après l’attaque des Azandé : civils ou miliciens.
Ces incidents ne sont pas nouveaux. Depuis des mois, voir des années, les mêmes groupes attaquent, pillent et brûlent sans jamais être inquiétés. Les coupables sont connus, ils agissent en toute impunité. Une simple patrouille suffirait à stopper ces attaques, mais rien n’est fait.
Les autorités locales, le sous-préfet et le maire, restent invisibles et silencieux, comme s’ils n’existaient pas. Les forces de l’ordre, qui devraient protéger la population, ferment les yeux.
Une situation explosive
La tension est palpable à Mboki et dans tout le Haut-Oubangui. Les victimes savent qui les attaque, et le sentiment d’injustice grandit. À force de laisser ces violences se répéter, la situation pourrait dégénérer à tout moment.
Ceux qui ont perdu leur commerce, leur bétail ou leurs biens ne resteront pas éternellement spectateurs. Si les autorités ne réagissent pas rapidement, Mboki pourrait devenir le théâtre d’un affrontement ouvert, dont les conséquences seront désastreuses.
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