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Massacre de Mboki : La population locale accuse le préfet et la MINUSCA d’être les complices

Massacre de Mboki : La population locale accuse le préfet et la MINUSCA d’être les complices.

 

Trois combattants rebelle de l'UPC à Mboki, au sud-est de la République centrafricaine. CopyrightCNC
Trois combattants rebelle de l’UPC à Mboki, au sud-est de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

Obo, 26 février 2024 (CNC). 

Dans les semblants calmes en profondeur du Haut-Mbomou, la tranquillité fragile d’une de ses ville, Mboki, a été brisée par une violence inouïe, laissant une communauté sous le choc et en deuil. Le 11 février dernier, l’espoir et la confiance semblaient renaître lorsque le préfet du Haut-Mbomou, accompagné des représentants de la milice AZANDE ANI KPI GBE et d’une délégation de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), ont promis une ère de sécurité et de liberté à la population locale. 

 

Mais à peine une semaine plus tard, l’horreur a frappé de plein fouet la ville. Une attaque brutale, menée par la milice AZANDE ANI KPI GBE, a ensanglanté les rues de Mboki, laissant derrière elle un paysage de terreur et de désolation. Les promesses de sécurité se sont très vite évaporées dans l’air, tandis que la population, prise au piège de la violence, cherche désespérément des réponses à cette tragédie insensée. 

  

Le préfet du Haut-Mbomou, accompagné des représentants de la milice AZANDE ANI KPI GBE et d’une délégation de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), s’est rendu à Mboki le 11 février dernier, porteur d’un message de sécurité et de liberté. Ils ont affirmé que les routes étaient sûres, que la paix régnait désormais dans la région, et que chaque individu pouvait circuler en toute quiétude. 

  

Pas plus qu’une semaine plus tard, le voile de la tragédie s’est abattu sur la ville.  Un véhicule, chargé d’espoir et de voyageurs innocents, avait quitté la ville de Mboki dans l’innocence, ignorant le piège qui se refermera sur eux pour aller à Zémio. Cependant, deux jours plutôt, une première attaque, à seulement 10 kilomètres de la ville, laisse deux âmes blessées, témoins impuissants de la cruauté qui les entoure. 

 

Puis, le lundi d’après, à 25 kilomètres de Mboki, le cauchemar atteint son paroxysme. Quatre vies humaines sont cruellement arrachées dans une séquence macabre de braquage et d’assaut. Le véhicule, symbole de liberté et de mouvement, devient le théâtre d’une tragédie inimaginable, où l’innocence est déchirée par la violence aveugle des assaillants.  Dans cette attaque brutale, perpétrée par la milice AZANDE ANI KPI GBE, a coûté la vie à plusieurs innocents et a semé la terreur parmi les habitants. Malgré les assurances données, la violence a persisté, déchirant le tissu social déjà fragile de la communauté. 

  

L’horreur de cette journée restera gravée dans les mémoires. Des citoyens, dont un vieillard de 85 ans, des nourrissons âgés de 8 mois et 2 ans, ainsi qu’une femme d’une quarantaine d’années, ont été atrocement massacrés par des miliciens impitoyables. Leurs actes d’une barbarie sans nom ont plongé la région dans l’effroi et le deuil. 

  

Dans les moments qui suivent, la terreur règne en maître, tandis que les citoyens, pris au piège de l’horreur, tentent désespérément de survivre à l’indicible. Chaque détail de l’attaque est un rappel brutal de la fragilité de la vie et de la cruauté de ceux qui choisissent la voie de la violence. 

  

Ainsi, dans cette descente aux enfers, Mboki devient le symbole d’une communauté brisée par la brutalité et la haine. Les récits de ces événements déchirants révèlent la véritable nature du conflit qui ravage la région, et soulignent l’urgence d’une action concertée pour mettre fin à la violence et restaurer la paix dans le Haut-Mbomou. 

  

Plus déconcertant encore est le silence assourdissant qui entoure cette tragédie. Tandis que la population de Mboki cherche des réponses et réclame justice, les autorités optent pour oubli. Le rôle ambigu joué par le représentant de l’État et de la Minusca soulève des questions troublantes sur leur responsabilité et leur engagement envers la protection des civils. 

  

En cette période sombre, où l’humanité est mise à l’épreuve, il est impératif que la lumière de la vérité soit faite. Les victimes méritent justice, leur mémoire ne doit pas être reléguée à l’oubli et leurs familles, réparations. La République centrafricaine, marquée par les cicatrices de la violence, doit se dresser contre l’impunité et œuvrer sans relâche pour la paix et la réconciliation. 

  

Le massacre de Mboki imprime une tache sombre sur la conscience collective, un rappel poignant de la fragilité de la vie et de l’urgence d’agir pour prévenir de telles tragédies à l’avenir. L’histoire de Mboki ne doit pas être oubliée. Ses victimes méritent justice, et leur mémoire doit être honorée par un engagement inébranlable envers la paix et la dignité humaine. 

 

Par Fidèle ZEGUINO

Correspondant du CNC dans le grand sud-est

 

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