Martin Ziguélé dénonce : ‘La croissance ne vient pas de la Sainte Vierge’

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans une sortie fracassante sur les ondes de la radio Ndéké-Luka, Martin Ziguélé, patron du MLPC, a planté un couteau dans le flanc des illusions dorées du gouvernement centrafricain. Alors que le budget 2025, gonflé à plus de 345 milliards de francs CFA, promet une croissance de 2,7 %, l’opposant n’y va pas par quatre chemins : pour lui, cette prévision relève du conte de fées, pas de la réalité. “Ce n’est pas comme la Sainte Vierge Marie qui s’est retrouvée enceinte par l’intervention du Saint-Esprit”, a-t-il lâché, moqueur, devant un micro qui n’en demandait pas tant. Et derrière cette pique, un constat amer : la Centrafrique s’enlise, et le pouvoir regarde ailleurs.
Martin Ziguelé ne mâche pas ses mots quand il s’agit de dépeindre une économie exsangue, vidée de sa sève. Jadis, dans les années 90, le pays tirait fierté de ses champs de coton : quarante mille tonnes par an, bon an mal an , et de ses grains de café qui s’exportaient par dizaines de milliers de tonnes. Aujourd’hui ? Le coton végète à peine à 1200 tonnes, et le café, lui, a carrément disparu des marchés étrangers. “Vous ne produisez rien, qu’est-ce qui peut bien tirer la croissance ?” s’interroge-t-il, la voix lourde d’une évidence que le gouvernement semble esquiver comme un voleur fuit la lumière.
Le hic, selon Martin Ziguelé, c’est que l’État se contente de vivoter, englué dans un budget où presque tout file dans le fonctionnement : salaires, paperasse, petites combines, pendant que les investissements, censés bâtir l’avenir, restent une chimère. Sur les 124 milliards prévus pour les projets en 2025, seuls 8 milliards viennent vraiment des caisses centrafricaines. Le reste ? Des prêts, des dons, des aumônes de l’étranger. “L’État ne peut pas construire l’avenir, il n’a plus de marge de manœuvre”, assène Ziguélé, presque désabusé. Écoles, hôpitaux, routes : tout repose sur des financements extérieurs, comme si la Centrafrique avait décidé de mendier son développement.
Et puis, il y a ce coup de grâce : la flambée des prix des hydrocarbures. Pour Martin Ziguelé , c’est un “poison mortel” injecté dans une économie déjà à bout de souffle. Les entreprises forestières jettent l’éponge, les transporteurs mettent leurs chauffeurs au chômage technique, et les artisans des quartiers regardent leurs outils rouiller faute de carburant abordable. “Les ménages ont puisé dans leurs réserves, mais là, ils n’en peuvent plus”, déplore-t-il. Pendant ce temps, le gouvernement fanfaronne avec ses chiffres, mais les banques, elles, ne suivent plus : elles ne prêtent pas à fonds perdu.
Alors, cette croissance de 2,7 %, d’où viendrait-elle ? Pas des champs abandonnés, pas des usines inexistantes, pas des richesses qu’on ne produit plus. “C’est par le labeur qu’on crée des biens, du coton, du café, du bétail qu’on vend”, martèle Ziguélé, comme un prédicateur face à une foule sourde. Mais au lieu de labourer le terrain, le pouvoir préfère s’endetter, empiler les promesses et prier pour un miracle. Sauf que, comme il le dit si bien, “ça ne se passe pas comme ça”. Pas de divine surprise ici : sans production, pas de salut.
L’opposant termine sur une note sombre : ce budget, il n’y croit pas une seconde. “Intenable”, tranche-t-il. Les recettes s’effritent, les entreprises suffoquent, et la croissance, loin d’éclore, risque de virer au rouge. Pendant que le gouvernement rêve de milliards avec son Plan national de développement, Ziguélé, lui, ramène tout le monde sur terre : sans travail, sans vision, sans sueur, la Centrafrique restera ce qu’elle est devenue – un pays qui survit, mais ne vit plus….
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