Par RFI
L’opposition parlementaire malienne a déposé, ce vendredi 13 juin, une motion de censure devant l’Assemblée nationale contre le Premier ministre malien, Moussa Mara, et son gouvernement. La motion a peu de chance d’être adoptée, mais le geste de l’opposition a une portée hautement politique.
L’opposition reproche au Premier ministre malien Moussa Mara et à son gouvernement d’être « incapables de résoudre les problèmes urgents de l’heure ». Dans sa motion, dont RFI a reçu une copie, les opposants maliens affirment que le pays s’enfonce dans une crise économique. Il y a également, selon les auteurs de la motion de censure déposée, l’« organisation chaotique » des épreuves du baccalauréat, cette semaine, lors desquelles des fraudes ont été relevées. Autre grief, la situation qui règne à Kidal, dans le nord-est du Mali, où de violents affrontements entre l’armée malienne et le MNLA ont éclaté après la visite de Moussa Mara, le 17 mai dernier. La contre-offensive lancée par la suite avait débouché sur une débâcle de l’armée malienne. Bamako avait alors été forcé de décréter un cessez-le-feu.
Objectif : attaquer Moussa Mara en épargant IBK
Mais l’opposition parlementaire ne dispose que de 22 députés, sur les 147 que compte l’Assemblée. Il est donc peu probable que la motion de censure soit votée par la majorité des députés et que le gouvernement soit renversé. Le combat de cette opposition est en fait ailleurs. Son objectif est d’épargner le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, tout en fragilisant chaque jour davantage la position du Premier ministre, Moussa Mara. Les opposants rappellent que le Yéléma, le parti du Premier ministre, n’a qu’un seul député sur les 147 de l’Assemblée. Il serait donc, selon eux, illégitime politiquement et il serait même préférable que le Premier ministre soit issu des rangs du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti du président IBK.