Bangui (République centrafricaine) – 27 sept. 2019 02:07
Une mine illégale d’or s’est effondrée dans le nord du Tchad. L’accident, très meurtrier – mais on ignore encore le nombre exact de victimes – a eu lieu en début de semaine près de la localité de Kouri Bougoudi, proche de la frontière libyenne, dans la province du Tibesti. L’information n’a été confirmée que ce jeudi (26.09.2019) par les autorités.
Une fois de plus, l’or apporte la désolation dans cette région, soumise à l’état d’urgence suite à des combats entre des groupes rebelles et l’armée nationale tchadienne, qui se disputent les richesses du sous-sol.
La Libye qui déborde
L’Etat tchadien a bien du mal à contrôler cette zone du Tibesti, aux confins du Tchad et de la Libye. Le conflit du voisin du Nord déborde dans la région.
Côté tchadien, l’armée combatà Miski des orpailleurs tchadiens et des pays environnants, des groupes rebelles, des gangs armés venus en partie de Libye et du Soudan, ainsi qu‘un comité d’autodéfense de la population locale teda.
Tous lorgnent sur les gisements d’or.
Des autochtones pourchassés
Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH), rappelle l’origine des problèmes du Tibesti et ce qui s’est déroulé dans une autre province, celle du Batha, où les premiers gisements ont été découverts en 2012 :
“La famille présidentielle s’est installée et a exploité l’or à son profit. Quand les autochtones ont voulu faire de l’orpaillage, ils ont été pourchassés. Il y en a même qui ont été tués. Cette expérience a scandalisé les habitants du Tibesti.”
DW: Donc l’exploitation, même légale, de l’or ne se fait pas dans de meilleures conditions que l’exploitation dans les mines clandestines?
Mahamat Nour Ibedou : “Absolument. Les conditions de travail sont effroyables.”
C’est pour obtenir la fin des détournements et une répartition plus équitable des richesses générées par l’exploitation de l’or que s’est créé un comité d’autodéfense.
Des mercenaires accompagnent les orpailleurs jusqu’à des comptoirs en Libye où est vendu l’or tchadien.
©DW français