Le service de traumatologie fermé, le nombre de décès se multiplie, la population en colère, le gouvernement ferme les oreilles, et l’hôpital communautaire transformé en morgue à ciel ouvert

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Le service de traumatologie fermé, le nombre de décès se multiplie, la population en colère, le gouvernement ferme les oreilles, et l’hôpital communautaire transformé en morgue à ciel ouvert

 

Le service de traumatologie fermé, le nombre de décès se multiplie, la population en colère, le gouvernement ferme les oreilles, et l’hôpital communautaire transformé en morgue à ciel ouvert
hôpital communautaire de Bangui, sur l’avenue des martyrs. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Des malades qui meurent chaque jour, des opérations interrompues par des coupures d’électricité, un service de traumatologie fermé pour complaire aux puissants. Le témoignage d’Ahmad Tahir, hospitalisé depuis six mois à l’hôpital communautaire de Bangui, pulvérise la propagande officielle sur l’état du système de santé centrafricain. Dans une vidéo diffusée sur Facebook ce jeudi 6 février, ce patient livre un récit glaçant de l’intérieur d’un système où seul l’argent permet de survivre.

 

Dans une vidéo diffusée en direct sur la plateforme de réseau social Facebook dans la matinée du jeudi 6 février 2025, ce patient hospitalisé depuis six mois à l’hôpital communautaire dévoile la réalité chaotique des soins dans les hôpitaux du pays. Son récit démolit méthodiquement les mensonges du régime de Faustin Archange Touadera sur les “progrès” du système sanitaire.

 

La survie d’un homme admis à l’hôpital communautaire

 

L’histoire d’Ahmad Tahir commence par un refus salvateur. Admis initialement à la clinique de Médecins Sans Frontières pour une blessure à la jambe, les médecins lui recommandent l’amputation. Il refuse. On le transfère alors à l’hôpital communautaire où le Professeur Tekpa parvient à sauver sa jambe, en tout cas pour l’instant.

 

“Sans ce médecin dévoué, je serais amputé aujourd’hui. Mais même les meilleurs praticiens ne peuvent rien contre l’effondrement du système”, raconte-t-il.

Le service de traumatologie fermé, le nombre de décès se multiplie, la population en colère, le gouvernement ferme les oreilles, et l’hôpital communautaire transformé en morgue à ciel ouvert
Témoignage de monsieur Ahmat Tahir depuis l’hôpital communautaire de Bangui

 

La descente aux enfers d’un système de santé chaotique  

 

Six mois d’hospitalisation à l’hôpital communautaire lui ont permis d’observer la déliquescence quotidienne de cet établissement censé être un modèle du système de soins de santé dans le pays.

 

“Ici à l’hôpital communautaire, l’électricité se coupe en pleine opération. J’ai vécu ça pendant ma chirurgie. Les médecins ont dû attendre une heure avant de pouvoir terminer. Imaginez une opération du cœur ou du cerveau dans ces conditions!”, s’indigne-t-il.

 

Le dernier scandale en date dévoile l’absurdité du système :

 

la fermeture complète du service de traumatologie de l’hôpital de l’Amitié  depuis deux semaines. Motif ? Le décès d’une patiente appartenant prétendument à une famille influente.

 

“On bloque l’accès aux soins pour des centaines de patients parce qu’une personne proche du pouvoir est morte. Et pendant ce temps, d’autres meurent par dizaine faute de soins. Qui compte ces morts-là ?”

 

Un système de santé pourri par l’argent

 

“Ici chez nous en Centrafrique, surtout à l’hôpital communautaire, sans argent, vous mourrez. C’est aussi simple que ça”, assène Ahmad Tahir. Les médicaments, le matériel médical, les soins : tout se paie. Les plus démunis n’ont d’autre choix que d’attendre la mort au bout du couloir. Cette réalité contredit clairement les discours triomphalistes du ministre de la Santé, Pierre Somsé, de Baba Kongoboro sur “l’amélioration de l’accès aux soins”.

 

Neuf ans de promesses, que de blabla

 

Depuis 2016, le président Baba Kongoboro multiplie les annonces sur la modernisation du système de santé. La réalité ? Les hôpitaux publics se dégradent, le personnel médical fuit, les équipements tombent en panne. “Le pouvoir préfère s’acheter des mercenaires russes plutôt que des médicaments”, glisse un médecin de l’hôpital communautaire de Bangui.

 

L’hôpital communautaire symbolise cet échec. Construit par l’ancien Président Kolingba, il est destiné pour être un établissement de référence pour notre armée nationale, il est devenu l’exemple  parfait de l’incompétence gouvernementale. Les coupures d’électricité y sont quotidiennes, les médicaments manquent, les équipements ne sont pas entretenus.

 

Un régime des criminels sourd aux souffrances des centrafricains

 

“Le président n’a-t-il pas de vrais conseillers pour lui dire la vérité ?”, s’interroge Ahmad Tahir. Sa question rhétorique pointe l’indifférence d’un pouvoir déconnecté des réalités. Le régime Touadera préfère investir dans sa propagande et sa sécurité plutôt que dans la santé des Centrafricains.

 

Cette dérive s’observe dans tout le pays. A Nanga-Boguila , l’hôpital district fonctionne avec un seul médecin. A Bossangoa, le bloc opératoire n’existe plus depuis plus de deux ans. A Bouar, Bangassou, Bria, Mobaye, Berberati, Mbaïki et ailleurs, les patients doivent apporter leurs propres médicaments. “C’est un système de santé fantôme”, résume un responsable d’ONG médicale à Bangui.

 

La peur de dire la vérité

 

“Je ne fais pas de politique, je décris juste ce que je vois. Le Président est meilleur, mais il n’a pas de bon conseiller “, précise Ahmad Tahir à la fin de sa vidéo. Cette précaution illustre le climat de peur qui règne en RCA. Critiquer le pouvoir, même pour dénoncer des dysfonctionnements évidents, peut être dangereux. Mais l’homme n’a pas manqué de se moquer du régime : « la septième république est en marche », se moque-t-il depuis son lit d’hôpital communautaire.

 

Pendant ce temps, le service de traumatologie de l’hôpital communautaire reste fermé. Combien de patients mourront avant sa réouverture ? Le ministère de la Santé refuse de répondre à cette question. Le silence des autorités en dit long sur leur indifférence au sort des malades.

 

La vidéo d’Ahmad Tahir a déjà été vue plusieurs fois. Elle expose ce que beaucoup de Centrafricains savent déjà : leur système de santé est mort, tué par l’incompétence et l’indifférence d’un régime plus préoccupé par sa survie que par celle de ses citoyens.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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